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La morale peut-elle juger la politique ?

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« Termes du sujet: POLITIQUE: 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, à l'État.

2) Comme nom au féminin: science ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un État.

3) Comme nom masculin, personne qui gouverne. Du grec polis, « la cité ».

Désigne l'art de gouverner la cité, de diriger un État.

Repose-t-elle sur un savoir théorique ou n'est-elle qu'un ensemble de techniques ? Sur quoi se fonde l'autorité politique ? Tels sont les grands axes de réflexion de la philosophie politique. Morale: La morale est l'ensemble des devoirs qui s'imposent à l'être humain, en tant qu'être raisonnable, et lui commandent le respect de l'humanité en lui comme en autrui. Il faut distinguer les devoirs moraux, universels et absolus, des devoirs sociaux, variables et relatifs. Juger: Juger est l'acte par lequel on énonce des jugements.

Tout jugement est composé d'un sujet et d'un prédicat (ce qui est dit du sujet).

C'est un acte mental qui consiste à établir une relation déterminée entre plusieurs termes. La morale et la politique ne font pas bon ménage quand l'homme d'action tient seulement compte du réalisme, et quand le défenseur de la morale s'en tient exclusivement aux principes.

Si l'on veut dépasser ce dialogue de sourds, il faut commencer par rappeler des réalités simples.

Toute action humaine vise un but à atteindre.

Pour cela, elle a besoin d'employer des moyens.

Enfin, elle aboutira à des conséquences.

D'où la question : sur quoi doit-on juger une action ? Sur les objectifs poursuivis ou sur les procédés employés ? Sur les motifs qui l'inspirent ou sur les résultats auxquels elle aboutit ? La morale apparaît comme un ensemble de règles visant à guider l'action des hommes selon les valeurs du bien et du juste.

La politique, en tant qu'art de gouverner, de diriger un Etat, peut alors sembler faire partie des domaines devant être régis par la morale, puisqu'elle est un ensemble d'actions et de règles organisant la vie commune. Cependant, un décalage apparaît entre morale et politique si l'on pense que la politique demande un certain pragmatisme, et que l'exercice du pouvoir demande de prendre en compte des contraintes d'actions qui peuvent entrer en conflit avec les règles théoriques et générales de la morale, qui se rapprocherait davantage, dans cette perspective, d'un idéal à atteindre que de règles d'actions concrètes.

Faut-il alors penser que même si morale et politique ne sont pas au même niveau dans leur manière d'appréhender l'action, il est légitime que la morale ait un droit de regard et de jugement sur la politique ? Ou bien faut-il penser que même si l'idéal de la politique est de faire régner la justice et le bien dans l'intérêt général, ce but ne peut être atteint que par les moyens qui sont indépendants de la morale et que celle-ci ne peut critiquer ? Après avoir envisager l'idée que la politique est soumise à la morale, nous verrons que la politique peut être envisagée comme une sphère d'action qui se situe en dehors de toute considération morale.

Nous pourrons alors nous demander si la politique ne peut être jugée par une morale propre à son domaine, distincte de la morale individuelle. 1° La politique doit être soumise aux règles de la morale Platon se livre à une réflexion sur le gouvernement de la cité idéale, et critique les différents régimes politiques en évaluant leur capacité à faire régner la justice et l'intérêt de tous les citoyens : il s'agit donc de dire que la morale, qui est la sagesse provenant de la connaissance des idées intelligibles, peut et doit juger la politique, puisque la politique a pour visée de réaliser le bien et le juste qui ne sont accessibles que par la sagesse.

La politique doit être exercée par les philosophes, qui ont atteint la sagesse par la connaissance de l'idée intelligible du bien : ils sont les seuls à être à même de savoir où se trouve le juste et de la faire régner dans la cité.

La politique n'est donc pas un domaine d'action indépendant de la morale, car un pouvoir qui n'accepterait pas d'être jugé par la morale laisserait inévitablement triompher l'ambition personnelle et les désirs égoïstes des dirigeants, et mènerait ainsi à la tyrannie et au malheur du peuple.

Il ne s'agit donc pas seulement de dire que la morale peut juger la politique, mais que la politique doit, pour atteindre son but de garantir la justice et l'intérêt général, être soumise à la sagesse morale qui seule peut donner accès à l'idée du bien et du juste en les plaçant au-dessus des intérêts particuliers et des désirs qui appartiennent au monde sensible. 2° La politique est l'art amoral de prendre et de conserver le pouvoir. »

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