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La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi?

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« Définition et problématique : La maîtrise de soi renvoie à la capacité à se contrôler, à contrôler ses passions, ses désirs.

Elle est considérée comme une qualité en tant qu'elle signifie la réussite à quitter sa condition animale.

Comment peut-on acquérir cette capacité ? Est-ce en connaissant ce qui nous compose ? Faut-il se connaître pour se dompter ? I – Les passions et les désirs 1) La passion nous rend passifs Spinoza, Ethique III : « 1) J'appelle cause adéquate celle dont on peut percevoir l'effet clairement et distinctement par ellemême ; j'appelle cause inadéquate ou partielle celle dont on ne peut connaître l'effet par elle seule. 2) Je dis que nous sommes actifs, quand, en nous ou hors de nous, quelque chose se fait dont nous sommes la cause adéquate, c'est-à-dire quand, en nous ou hors de nous, il suit de notre nature quelque chose qui se peut par elle seule connaître clairement et distinctement.

Au contraire, je dis que nous sommes passifs quand il se fait en nous quelque chose ou qu'il suit de notre nature quelque chose, dont nous ne sommes la cause que partiellement. 3) J'entends par Affections les affections du Corps par lesquelles la puissance d'agir de ce Corps est accrue ou diminuée, secondée ou réduite, et en même temps les idées de ces affections. Quand nous pouvons être la cause adéquate de quelqu'une de ces affections, j'entends donc par affection une action ; dans les autres cas, une passion.

» Maîtriser ses passions serait alors se forcer à ne plus connaître de passivité, être toujours actif, maître de ce qui nous arrive. 2) Le désir est l'essence de l'homme Spinoza, Ethique, Livre III : « Toute chose s'efforce – autant qu'il est en son pouvoir – de persévérer dans son être. L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien d'autre que l'essence actuelle de cette chose. Cet effort, en tant qu'il a rapport à l'âme seule, s'appelle : Volonté.

Mais lorsqu'il a rapport en même temps à l'Ame et au Corps, il se nomme : Appétit.

L'appétit, par conséquence, n'est pas autre chose que l'essence même de l'homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; et par conséquent, ces mêmes choses, l'homme est déterminé à les accomplir.

En outre, entre l'appétit et le désir il n'existe aucune différence, sauf que le désir s'applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu'ils ont conscience de leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « le désir est un appétit dont on a conscience.

» Il est donc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, que nous ne voulons pas une chose, que nous n'avons non plus ni l'appétit ni le désir de quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu'au contraire bous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l'appétit et le désir.

» Se maîtriser demande ainsi de savoir faire avec son essence qui est composée, entre autres choses, de passion et de désir.

Savoir vivre selon son être, selon son essence, c'est déjà se connaître. II – La conscience de soi 1) Le moi est inconnaissable. »

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