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Stoïcisme: Le bonheur est la maîtrise de ce qui dépend de nous

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« Ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous C'est la règle à comprendre.

Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils confondent ce qui est en leur pouvoir et ce qui n'est pas en leur pouvoir.

Ils désirent ainsi ce qui ne dépend pas d'eux (envie, jalousie), s'affligent de ce qui leur échappe (deuil...) et sont ainsi esclaves des événements, des autres, du jugement des autres : du monde extérieur.

Le but est donc de redevenir maître de soi, d'exercer sa maîtrise sur les seules choses qui dépendent de nous : nos représentations, nos jugements.

Non pas désirer ce qu'on n'a pas ou n'est pas, mais rendre désirable ce qu'on a et ce qu'on est.

Alors on retrouve sa pleine liberté, puisqu'on focalise son attention uniquement sur ce qui dépend de nous. On vit une vie sans trouble. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver réside strictement dans notre propre volonté.

Nul autre que soi n'est maître de ce qui nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier des choses sur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les maîtres.

Les obstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de nous, tandis qu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument propres, libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut agir.

Il s'agit dès lors de veiller sur ce bien propre, et de ne pas désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nous empêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de soi-même et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.

Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et nous soumettons.

Nul ne nous oblige à croire ce que l'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons dépendants de la versatilité du jugement d'autrui, dans l'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, à l'égard des opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions, il faut savoir garder une distance identique à celle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en temps voulu. Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige en effet que notre propre volonté. ÉPICTÈTE.

Né à Hiéropolis (Phrygie) au 1er siècle de notre ère, mort à Nicopolis (Epire). Il fut l'esclave d'Epaphrodite, lui-même affranchi de Néron et suivit, à Rome, les leçons de Musonius Rufus.

Affranchi à la mort de son maître, il put se consacrer à la philosophie.

Lorsque Domitien bannit de Rome tous les philosophes, Épictète se retira à Nicopolis, où il eut pour disciple Flavius Arrien, grâce à qui son enseignement nous a été conservé. Il vécut toujours très pauvrement., On raconte qu'un jour, sou maître lui tordant la jambe, Épictète lui dit : « Tu vas la casser», et que, lorsque la jambe fut en effet cassée, il ajouta : « Je te l'avais bien dit.» La philosophie d'Épictète est le stoïcisme, qui est devenu chez lui une morale sèche, insensible et orgueilleuse.

Indifférent à tout bien qui ne dépendît pas de lui, Épictète accepte la nécessité avec fierté.

« Supporte et abstiens- toi», telle est sa règle de conduite pratique.

Notre intelligence, notre volonté, notre personne dépendent de nous, les biens de la fortune n'en dépendent pas et ne doivent donc pas retenir notre attention.

Pour vivre conformément à la raison, il faut vivre en accord avec la nature.

Il faut éviter la passion, cette « maladie de l'âme », qui est la source de nos erreurs.

Pour être libre, heureux, tout puissant et parfait, il faut être impassible, il faut parvenir à l'ataraxie. Oeuvres principales : Entretiens ou Conversations, Manuel.. »

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