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La lecture des images nécessite-t-elle une éducation particulière?

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« Il s'agit de savoir ce qu'on entend par lecture des œuvres d'art, il s'agit en réalité de déchiffrer une œuvre d'art, de la comprendre et en réalité de l'interpréter l'œuvre, de voir un sens qui ne se donne pas à première vue.

Une lecture demande d'aller au-delà du simple plaisir esthétique face à une œuvre d'art, la lecture réclame de dépasser le moment purement sensible et d'entrer dans la sphère de l'intellect, de la réflexion.

Il apparaît aller de soi qu'il faut un minimum d'éducation artistique pour accomplir cette lecture d'œuvre d'art, qu'il faut être renseigné sur l'histoire de l'art, les artistes et leur vie.

Il ne s'agit pas d'une activité qui appartiendrait à une élite, mais d'une activité qui mérite travail et attention pour s'accomplir. 1) La lecture des œuvres d'art nécessite une éducation. L'œuvre d'art est muette, l'interprétation a donc pour but d'expliciter le sens d'une œuvre d'art.

Rien n'est insignifiant dans une œuvre d'art, tout a une signification.

Toute bonne interprétation est exhaustive mais aucune n'est définitive.

La signification artistique est donc inappropriable, car une œuvre d'art a une infinité de sens.

Pour une même œuvre d'art, il peut y a une interprétation philosophique, une interprétation religieuse au sujet, et une interprétation esthétique qui se réfère à l'histoire de l'art.

Aussi interpréter, veut dire expliciter la signification, faire ressortir le sens.

Expliquer revient à donner les causes.

Un artiste ne sait jamais ce qu'il va peindre, la couleur par elle-même va produire une signification inattendue.

Le langage artistique n'est donc pas contrôlé par une intention et une œuvre d'art en sait toujours plus que l'artiste lui-même.

Pour Wölfflin, dans les principes fondamentaux de l'histoire de l'art .Le langage artistique est autonome, tout est essentiel.

Pour lui « Le bon Dieu vit dans les détails » Il opère une psychologie des formes.

Ainsi l'esprit des peuples se révèle dans les formes.

Il adopte un couple de 5 catégories pour interpréter les œuvres d'art.1) style linéaire : limite simple et clair qui sépare les objets.

Regard statique à l'exemple de Dürer.

Style pictural : regard vagabond, Rembrandt.

2) plan / profondeur : attirer le regard vers le fond du tableau.

3) Forme fermée : présence de la totalité, forme ouverte : totalité excessive.

4) Unité/pluralité 5) clarté/ obscurité (goût du baroque, même la lumière peut cacher) Ces catégories recoupent essentiellement la distinction entre le classique et la baroque.

En cela ces catégories sont d'inspiration kantienne. Elles permettent de faire ressortir ce que nous dit l'art de l'esprit.

Il s'agit de formes de sensibilité plastique universelle et nécessaire comme chez Kant.

De même Cassirer, élargit à la culture les catégories kantiennes, avec l'idée de formes symboliques.

Il s'agit de principes intelligibles qui opèrent une synthèse sensible qui sont toujours à l'œuvre dans le sensible.

Panofsky contrairement à ce dernier ne sépare pas la forme du fond.

Panofsky reproche à la modernité de ne s'attarder que sur la forme.

L'œuvre d'art exprime un contenu.

La forme n'est pas un récipient vide.

L'œuvre d'art est du sens qui s'adresse au sens.

On ne dit pas la même chose avec le style linéaire ou pictural. La forme exprime un contenu particulier.

L'époque décide plus que l'artiste lui-même.

Panofsky veut rendre manifeste l'œuvre de l'esprit, pour lui il n' y a pas de sensible pur dans l'œuvre d'art.

On ne peut pas rester à la surface des œuvres d'art, à ses formes mais rentrer dans le domaine de la culture et par là dans celui de l'éducation. 2) L'interprétation des œuvres d'art, la culture comme nécessité. La science que Panofsky met au point est l'iconologie, qu'il ne faut pas confondre avec l'iconographie inventée à la renaissance par Ripa.

Afin de distinguer cette méthode de l'iconographie, celle-ci étant considérée par eux comme l'identification et la description des sujets, thèmes, symboles et attributs dans l'art.

Pour Panofsky, l'iconologie est une iconographie au sens profond, insatisfaite par l'identification du sujet et des éléments du symbolisme conventionnel, elle procède à une interprétation de la signification qu'un sujet ou un symbole possède dans une œuvre en tant qu'expression d'une philosophie et d'une conception du monde.

L'iconologie telle qu'elle est conçue par Panofsky est « une iconographie interprétative, qui devient une partie intégrale de l'étude de l'art, au lieu de se limiter à n'être qu'une constatation statistique préalable » à d'autres analyses.

Pour Panofsky le processus de l'interprétation comprend trois niveaux.

Dans le premier, qu'il appelle « description pré- iconographique », il s'agit de dégager la signification primaire.

Pour arriver à cette interprétation, l'historien ne doit disposer que d'une expérience pratique commune à tous les hommes ; en outre, il doit tenir compte « de la manière dont les objets et les événements furent représentés par les formes (histoire du style) selon les conditions historiques ».

Au second niveau, l'interprétation s'appelle « analyse iconographique » ; son objet est la signification secondaire, « le sujet de convention qui constitue l'univers des images, histoires et allégories ».

Pour effectuer l'analyse iconographique il faut disposer d'une connaissance des sources littéraires, connaître des thèmes et concepts spécifiques ; l'historien doit aussi tenir compte « de la manière dont les thèmes et les concepts spécifiques étaient exprimés par les objets et les événements (histoire des types) selon les conditions historiques ».

Ainsi, on arrive au troisième niveau d'interprétation, qui est appelé par Panofsky en 1955 « analyse iconologique », dont l'objet est la signification interne ou le contenu de l'œuvre.

Ici, l'historien doit connaître « les tendances générales et essentielles de l'esprit humain ».

Le principe de contrôle, dans ce cas, consiste dans la familiarité avec « la manière dont les tendances essentielles de l'esprit humain furent exprimées par des thèmes et concepts spécifiques selon les conditions historiques (c'est-à-dire avec ce qu'on pourrait appeler une histoire des symptômes culturels, ou symboles, au sens de Cassirer) ».

Ainsi, en tenant compte toujours de ce que Panofsky appelle « la tradition », la somme de divers processus historiques, on arrive enfin à interpréter l'œuvre avec ses significations primaire et secondaire comme le symptôme d'une attitude fondamentale de l'esprit, caractéristique pour un milieu, un moment, une civilisation, ou bien pour un artiste.

« La signification intrinsèque, ou contenu, constitue l'univers des valeurs symboliques.

» Il y a donc trois niveaux : Il établit trois niveaux de sens.

1) l'univers des formes ou motif.

2) la signification secondaire ou traditionnelle.

3) Le niveau iconologique, qui le niveau de l'expression d'une vision du monde unique et personnel.

Il faut donc une éducation artistique pour comprendre et lire les œuvres d'art. 3) l'interprétation en psychanalyse.. »

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