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La guerre grandit-elle l'homme ?

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« [La guerre a toujours fasciné les hommes.

Les vainqueurs sont des héros qui portent sur leurs épaules la noblesse des plus hautes et des plus rares vertus.] Homère chante les prouesses du guerrier Dans L'Iliade, nous est raconté un épisode de la guerre de Troie.

Homère décrit les exploits d'Achille qui, pour venger la mort de son ami Patrocle, combat et tue Hector.

Achille est le modèle du héros grec, de l'homme juste, courageux et victorieux. La guerre fait la noblesses des cœurs Au Moyen Age, le grand seigneur, celui qui est véritablement de sang aristocratique, est celui qui sait guerroyer pour défendre sa famille, ses terres et ceux qui y travaillent.

En temps de paix, les chevaliers s'affrontaient au cours de duels où ils mettaient leur vie en péril.

Le vainqueur avait droit à tous les honneurs.

Il incarnait la force, le courage, l'habileté, l'esprit de conquête.

Au XXe siècle aussi, de grands hommes se sont illustrés: De Gaulle, Churchill, etc.

Et, en temps de paix, les «héros» sont ceux qui gagnent les guerres politiques ou économiques. La guerre fortifie l'homme On peut penser que la guerre est une sorte de sélection naturelle.

De même que, dans la nature, seuls les individus les plus forts survivent, de même, la guerre, en éliminant les plus faibles, permettrait d'améliorer la race humaine. C'est pourquoi les hommes l'ont si souvent glorifiée. [C'est la sottise humaine qui conduit à la guerre.

La guerre fait de chaque homme, de chaque citoyen, l'esclave d'une violence insensée.] La guerre n'est qu'une expression illusoire de la puissance Il y a une différence entre se préparer à la guerre et la vivre sur le champ de bataille.

Alain montre que les fanfares, les défilés, les discours patriotiques ne ressemblent en rien à ce qui se passe réellement sur le terrain des affrontements.

Là, l'homme n'est plus un fier soldat respectueux de son ennemi.

Il doit se soumettre aveuglément à la discipline.

La peur le tenaille.

Il est l'objet d'incessantes brimades.

Il doit renoncer à sa suprême liberté: penser par lui-même.

Il n'est pas puissant, il n'est que l'esclave d'une violence dont il est le serviteur forcé et involontaire. La guerre nie la grandeur de l'homme Les hommes, enrôlés contre leur gré pour faire la guerre, sont transformés en «animaux de combat».

Les moyens les plus vils sont employés pour forcer des êtres à en tuer d'autres.

Le mépris des supérieurs pour le simple soldat entretient sa colère, sa révolte, lesquelles servent à nourrir l'ardeur au combat.

C'est ce qui fait qu'un bon soldat est un homme diminué, un homme qui a perdu sa dignité d'homme.

On est loin des combats singuliers qui permettaient au meilleur combattant de s'illustrer.

La guerre moderne n'est souvent qu'une boucherie anonyme, une grande machine qui broie les hommes et les anéantit. Il faut bien comprendre que la guerre dont parle Alain n'est pas une guerre comme les autres.

Il s'agit de la Première Guerre mondiale, guerre particulièrement meurtrière, touchant l'ensemble de la population, ne respectant plus aucune règle.

L'homme, dès lors, n'est plus un Achille tuant Hector, mais une machine conditionnée pour tuer sans même connaître le visage de son ennemi.

La glorification de la guerre, sous la plume d'Homère, est une glorification de l'homme, cet homme qui reconnaît la grandeur, le courage de son ennemi.

Avec la Première Guerre mondiale, la guerre prend un autre visage; elle n'est plus une lutte entre deux guerriers héroïques, respectant mutuellement les mêmes valeurs: le courage, la fierté, la force.

Elle est une sorte de carnage dont personne ne sort grandi: ni le vainqueur, ni l'ennemi, ni le soldat qui a réussi à survivre bien plus par chance que par bravoure ou par habileté à combattre.. »

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