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La conscience est-elle le bonheur de l'homme ?

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« Qu'est-ce qui constitue le bonheur de l'homme ? Est-ce le fait d'avoir une conscience ? Ou bien le fait d'être conscient de ce qui l'entoure ? Qu'est-ce que la conscience pour l'homme ? La conscience permet à l'homme d'être en relation immédiate, réfléchie et présente avec le monde.

L'homme étant conscience des choses peut les maîtriser et avoir une action sur elles.

Mais alors, pourquoi le fait d'être conscient peut-il rendre l'homme heureux ? La conscience permet à l'homme d'avoir une action sur le monde de se positionner comme un acteur, bien plus comme un créateur, un producteur.

Grâce à la conscience qu'il a des choses, l'homme peut les modifier.

Ainsi il ne se sent pas ni petit, ni perdu dans le tout, mais a l'impression heureuse de participer du tout, d'être utile et important ; cela le réjouis.

Cependant, la conscience a des limites, elle n'est pas omnipotente.

Ces limites sont aussi, de fait, celles de l'homme.

Comment la conscience peut-elle être le bonheur de l'homme, alors qu'elle lui montre ce qu'il n'est pas, c'est-à-dire ce qu'il ne pourra jamais maîtriser, ni contrôler ? I. La conscience conduisant au bonheur. Descartes explique que la conscience conduit à la découverte de soi, et parlà au bonheur.

En effet, l'auteur explique que pour savoir ce qui est vraiment, il nous faut émettre un doute général sur toute chose.

Ainsi je ne peux être sûr que mon corps est, car je le perçois par les sens, or les sens sont trompeurs, et peut-être me montrent-ils ce qui n'est pas.

Mais puis-je douter que je suis, que j'existe ? Descartes dit que non, car lorsque je remets ma pensée en cause, je pense.

Ainsi, c'est la prise de conscience que je fais du fait que je pense qui me révèle que je suis.

La conscience est donc une grande source de joie.

Car qui y a-t-il de plus heureux que de se sentir vivant et bien vivant, d'être assuré de son être ? Lorsque je pense, je prends conscience du fait que je suis, et j'en suis heureux.

Mais alors, la conscience ne conduit-elle qu'au bonheur ? Car même si en son sein, elle est source de bonheur, ses extrémités m'apparaissent plus comme des limites indépassables, empoisonnantes. II. La conscience est limitatrice. Même si la conscience possède en elle-même une grande puissance, ce qui lui est extérieur témoigne de sa grande impuissance.

En effet, Freud explique que la conscience n'est pas aussi maîtresse des choses qu'elle le prétend, car elle n'est tout d'abord pas maîtresse en sa propre maison. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous.. Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forces contraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement. Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.

Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.. »

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