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La biologie nous dit-elle ce qu'est la vie ?

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« Termes du sujet: BIOLOGIE (n.

f.) Terme créé par LAMARCK et TREVIRANUS au début du XIXe siècle et désignant la science des phénomènes vitaux, qui considère unitairement les règnes animal et végétal.

JACOB distingue la biologie intégriste (ou évolutionniste) qui explique le vivant à la fois par ses structures moléculaires, et par son appartenance à un système englobant toute la terre, de la biologie réductionniste pour laquelle l'organisme est un système, dont l'explication relève des seules propriétés de ses parties : « Pour la biologie moderne, ce qui caractérise notamment les êtres vivants, c'est leur aptitude à conserver l'expérience passée et à la transmettre.

» Elle réconcilie donc les deux tendances, puisque « c'est la finalité de la reproduction qui justifie aussi bien la structure des systèmes vivant actuellement que leur histoire ». VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. «On n'interroge plus la vie aujourd'hui dans les laboratoires», écrivait le biologiste François Jacob.

Ce n'est pas que les biologistes travaillent sans se poser de questions, c'est que la biologie, comme toutes les sciences, dans sa construction d'une objectivité contrôlée, remet en question notre regard naïf : ce n'est donc pas la vie, avec tout ce que cette notion a de mystérieux et de vague, qui est l'objet de la biologie. 1.

La vie, un anthropomorphisme? • Nous avons un rapport intuitif avec la vie, une perception spontanée du vivant et de l'inerte, quand nous distinguons une poussière d'un moustique : ce qui vit est d'abord pour nous ce qui est animé, ce qui a en soi-même son principe de mouvement.

D'autre part, nous nous «sentons vivre», et nous projetons sur les autres êtres l'effet que cela nous fait.

La vie des animaux nous paraît la plus proche de la nôtre, et nous identifions alors vivre et sentir, vivre et souffrir. • La vie est souvent comprise comme une mystérieuse force créatrice, ce qui se retrouve dans différentes expressions : « insuffler la vie», « donner la vie», comme s'il y avait là une impulsion particulière, un principe supérieur de mouvement différent du monde matériel.

Dès qu'il s'agit d'élaborer une connaissance scientifique du vivant, ces projections anthropomorphiques non réfléchies deviennent un obstacle épistémologique.

La biologie constitue une connaissance des êtres vivants et de ce qui fait leur unité, elle est donc science des vivants plutôt que pensée de la vie. 11.

Un ordre dans la diversité • La philosophie veut penser les rapports entre la stabilité et le changement, l'un et le multiple.

Sous la diversité des apparences, elle cherche l'unité de l'Être.

Pour ces raisons, le monde vivant intéresse la philosophie, depuis Aristote qui, le premier, a élaboré un discours savant sur les vivants en abordant le problème de leur classification.

C'est à partir de la ressemblance des vivants entre eux qu'a été pensé un ordre dans la nature. • Bergson écrit, dans L'Évolution créatrice : « Les anciens ne se sont pas demandé pourquoi la nature se soumet à des lois, mais pourquoi elle s'ordonne selon des genres.

L'idée de genre correspond surtout à une réalité objective dans le domaine de la vie, où elle traduit un fait incontestable, l'hérédité.

» Cependant, se demande Stephen Jay Gould (Le Pouce du panda, 20) : « Comment une division du monde organique en entités séparées pourrait-elle être justifiée par une théorie de l'évolution dans laquelle le changement incessant représente le fait fondamental de la nature? » Il poursuit : « Notre monde en perpétuel mouvement se modifie si lentement que l'on peut considérer comme statiques les configurations du moment.

» • Le monde vivant constitue une sorte d'intelligibilité non produite par la pensée humaine, la formation de configurations stables qui ne se maintiennent que relativement, au sein d'un flux perpétuel de matière.

Claude Bernard parlait d'idée directrice, on parlerait aujourd'hui de programme.

Constatons ici la persistance de l'utilisation de notions empruntées au monde de notre pensée : programme, idée. 111.

Penser l'unité du vivant • La pensée biologique actuelle paraît capable de penser ce qui fait l'unité du monde vivant.

F.

Jacob oppose, dans La Logique du vivant, le chimiste et le biologiste : le premier étudie dans l'organisme une « panoplie de structures, de fonctions, d'enzymes, de membranes, etc.

» qui ne lui semblent pas constituer une frontière nette avec d'autres structures matérielles; « pour le biologiste, le vivant ne commence qu'avec ce qui a pu constituer un programme génétique ». • Un phénomène, par exemple, a longtemps paru magique : la régénération spontanée.

Certains organismes, comme l'hydre, sont capables de reformer des parties de leur corps, membres ou organes, lorsqu'ils ont été détruits.

Un plathelminthe, sorte de ver plat, coupé en 279 morceaux, reforme 279 vers, reconstituant un corps entier à partir d'une poignée de cellules.

Or, il s'avère que, si nous n'avons pas ces capacités, nous possédons nous aussi les gènes de ces vers.

Si les êtres vivants se sont complexifiés au fil de l'évolution, toutes les espèces ont une origine commune.

Penser l'unité du monde vivant, c'est ainsi prendre conscience de ce qui relie une bactérie, une souris, un arbre, un homme.. »

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