Jean-Paul SARTRE et le "je pense" de Descartes et de Kant
Extrait du document
«
Introduction :
Dans le texte suivant Sartre expose sa théorie existentialiste s’opposant radicalement à celle de ses prédécesseurs
Descartes et Kant.
Ce que souligne Sartre c’est l’importance de l’autre dans la connaissance de soi-même, c’est en ce
point que le cogito n’est pas subjectif mais intersubjectif.
Explication de texte :
Selon les matérialistes, l’existence humaine serait déterminée, et les comportements et les pensées des hommes
seraient le produit de relations causales sur le modèle, par exemple, des lois de la physique.
Le postulat de Descartes étant d’ailleurs de souligner que la certitude fondamentale que nous portons en nous est
d’être des sujets.
Cependant, il fait de la certitude du « je pense » le produit d’une expérience subjective : le cogito
cartésien est donc présenté comme « auto suffisant ».
S’opposant donc à la thèse de Sartre qui proclame le cogito
comme intersubjectif, c’est-à-dire ne se suffisant pas à lui-même et nécessitant la présence d’autrui dans sa
construction fondamentale.
Ainsi « le pour-soi renvoie au pour autrui » car autrui est la condition de mon existence.
Ce
que je pense de moi renvoie à un observateur qui le reconnaît.
La connaissance que j’ai de moi-même ne peut être conçue sans la présence d’autrui qui joue un rôle de « réflecteur »,
c’est-à-dire qu’il me renvoie l’image qu’il a de moi ce qui permet au cogito de pouvoir s’appréhender, voire de se
connaître.
C’est donc dans la confrontation avec les autres que le cogito est possible selon Sartre.
C’est en ce sens
qu’il est intersubjectif car il entraîne, il nécessite un rapport avec l’autre, contrairement à ce que Descartes et Kant
soutiennent.
Ils soulignent à l’opposé l’importance pour le cogito de s’auto appréhender et ainsi pour l’individu de se
connaître lui-même sans aucun rapport avec les autres.
« L'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes.
» Sartre confirme donc ici que la liberté de l’autre et la mienne
se découvrent en même temps.
Il y a donc une dualité de ma relation à autrui : lui et moi sommes pour lui à la fois
amis et ennemis.
Ce qui nous relie, ce qui constitue notre monde, notre patrie commune est donc l’intersubjectivité, là
où les cogito rentrent en confrontation.
Mais la thèse de Sartre est aussi de dire qu’en choisissant l’homme que je veux
être, je choisis aussi l’image que je veux donner de l’humain.
Cependant le texte nous pousse à nous demander si l’on pourrait réduire la réalité humaine à un simple déterminisme,
conçu à la manière d’une causalité mécaniste, semblable à celle établie par les sciences de la nature.
Autrui est donc nécessaire à la fois à mon existence et à la connaissance que j’ai de moi.
Cependant, cette dépendance d’autrui et de moi ne nous conduit-elle pas à la nécessité absolue d’une relation
dualiste ? car cette nécessité réciproque d’autrui et de moi nous condamne presque à n’agir que pour ou contre l’autre.
Conclusion :
Quel est ce monde de l’intersubjectivité où en façonnant mon image, je façonne aussi celle d’autrui ?.
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