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Jean-Paul SARTRE et la formune "Qu'est-ce que la liberté ?"

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Il faut, en outre, préciser contre le sens commun que la formule "être libre" ne signifie pas "obtenir ce qu'on a voulu", mais "se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même". Autrement dit, le succès n'importe aucunement à la liberté. La discussion qui oppose le sens commun aux philosophes vient ici d'un malentendu : le concept empirique et populaire de "liberté" produit de circonstances historiques, politiques et morales, équivaut à "faculté d'obtenir les fins choisies". Le concept technique et philosophique de liberté, le seul que nous considérions ici, signifie seulement : autonomie du choix. Il faut cependant noter que le choix étant identique au faire suppose, pour se distinguer du rêve et du souhait, un commencement de réalisation. Ainsi, ne dirons-nous pas qu'un captif est toujours libre de sortir de prison, ce qui serait absurde, ni non plus qu'il est toujours libre de souhaiter l'élargissement, ce qui serait une lapalissade sans portée, mais qu'il est toujours libre de chercher à s'évader (ou à se faire libérer) — c'est-à-dire que, quelle que soit sa condition, il peut projeter son évasion et s'apprendre à lui-même la valeur de son projet par un début d'action. Jean-Paul SARTRE

« SARTRE : QU'EST-CE QU'ÊTRE LIBRE ? VOCABULAIRE: EMPIRIQUE (adj.): Qui découle de l’expérience ou qui ne se règle que sur elle.

Le savoir empirique découle largement de l’habitude, qui lui permet de repérer des régularités dans l’expérience (par exemple, telle plante soulage toujours telle douleur).

Ce savoir s’obtient par tâtonnements, par essais et erreurs, mais ce n’est pourtant pas un savoir scientifique ou expérimental.

En effet, il ne sait pas vraiment expliquer ce qu’il observe, il ignore les causalités réellement agissantes (par exemple, l’action physique-chimique de la plante dans l’organisme). Projet: traduction du terme heideggérien Entwurf.

C'est ce qui caractérise le mode d'être de l'homme en un sens ontologique radical : l'homme est projet, c'est-à-dire existe en se projetant indéfiniment en avant de soi vers l'avenir, vers ses fins, vers l'être qu'il a à être sans jamais coïncider avec lui.

Le projet fondamental d'une existence est le projet qui constitue la signification synthétique profonde des multiples projets secondaires.

C'est ce que vise à mettre au jour la psychanalyse existentielle. La possession du libre-arbitre « nous rend en quelque façon semblables à Dieu en nous faisant maîtres de nous mêmes ». Cette thèse de Descartes, formulée en 1649, cette certitude qu'être un homme, c'est être capable de vouloir par soi-même, sans être contraint par quelque force que ce soit, la valeur unique qu'un tel pouvoir confère à l'humanité, ces idées sont au coeur d'une longue tradition philosophique qui, au-delà par exemple de Rousseau et de Kant, anime encore toute la philosophie de Sartre.

Qu'est-ce donc exactement qu'être libre ? « Il faut, en outre, préciser contre le sens commun que la formule "être libre" ne signifie pas "obtenir ce qu'on a voulu", mais "se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même".

Autrement dit, le succès n'importe aucunement à la liberté.

La discussion qui oppose le sens commun aux philosophes vient ici d'un malentendu : le concept empirique et populaire de "liberté" produit de circonstances historiques, politiques et morales, équivaut à "faculté d'obtenir les fins choisies".

Le concept technique et philosophique de liberté, le seul que nous considérions ici, signifie seulement : autonomie du choix.

Il faut cependant noter que le choix étant identique au faire suppose, pour se distinguer du rêve et du souhait, un commencement de réalisation.

Ainsi, ne dirons-nous pas qu'un captif est toujours libre de sortir de prison, ce qui serait absurde, ni non plus qu'il est toujours libre de souhaiter l'élargissement, ce qui serait une lapalissade sans portée, mais qu'il est toujours libre de chercher à s'évader (ou à se faire libérer) — c'est-à-dire que, quelle que soit sa condition, il peut projeter son évasion et s'apprendre à lui-même la valeur de son projet par un début d'action.

» SARTRE VOCABULAIRE SARTRIEN: Liberté : ce n'est pas une propriété parmi d'autres de l'homme, c'est l'étoffe même de son existence, qui renvoie à cette indétermination (« l'existence précède l'essence ») et à cette ouverture aux possibles qui caractérisent la réalité humaine.

Selon une formule récurrente de Sartre, « l'homme est condamné à être libre ».

De cette liberté découle sa responsabilité.

Elle s'éprouve dans l'angoisse. Projet: traduction du terme heideggérien Entwurf.

C'est ce qui caractérise le mode d'être de l'homme en un sens ontologique radical : l'homme est projet, c'est-à-dire existe en se projetant indéfiniment en avant de soi vers l'avenir, vers ses fins, vers l'être qu'il a à être sans jamais coïncider avec lui.

Le projet fondamental d'une existence est le projet qui constitue la signification synthétique profonde des multiples projets secondaires.

C'est ce que vise à mettre au jour la psychanalyse existentielle. Déterminisme : théorie consistant à affirmer que tout ce qui arrive dans le monde est l'effet d'une cause préalable.

Le déterminisme est le plus souvent affirmé comme un facteur conditionnant l'activité humaine. En-soi : manière d'être de l'ensemble des choses, des êtres distincts de la conscience. Ordre des idées 1) Définition ordinaire de la liberté.

L'opinion commune (non philosophique) nomme libre celui qui obtient ce qu'il a voulu, celui qui ale pouvoir d'atteindre les buts qu'il vise (par exemple est assez fort pour s'approprier ce qu'il convoite). 2) Définition philosophique de la liberté : être capable de vouloir ou de choisir par soi-même, exercer un choix autonome (qu'il y ait ou non obtention de ce qui est voulu). [Cette définition implique a) que le choix ne dépende pas de forces qui contraignent à "choisir" ceci plutôt que cela, sur le plan de la pensée ou de l'action ; b) que le choix soit voulu par le sujet lui-même en pleine conscience : être autonome signifie n'obéir qu'aux règles qu'on se donne à soi-même.] 3) Précision : le choix libre est déjà un faire, une action révélatrice du choix. — Conséquence et exemple : un prisonnier n'est évidemment pas libre d'aller là où il veut ; mais son humanité reste essentiellement libre par le choix du projet qu'il pose, dans cette situation non choisie.. »

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