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HOBBES: Avant l'établissement de la société civile

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Avant l'établissement de la société civile, toutes choses appartiennent à tous et personne ne peut dire qu'une chose est sienne si affirmativement qu'un autre ne se la puisse attribuer avec même droit (car là où tout est commun, il n'y a rien de propre). Il s'ensuit que la propriété des choses a commencé lorsque les sociétés civiles ont été établies, et que ce qu'on nomme propre est ce que chaque particulier peut retenir à soi sans contrevenir aux lois et avec la permission de la Cité, c'est-à-dire de celui à qui on a accordé la puissance souveraine. Cela étant, chaque particulier peut bien avoir en propre quelque chose à laquelle aucun de ses concitoyens n'osera toucher et n'aura point de droit, à cause qu'ils vivent tous sous les mêmes lois. Mais il n'en peut pas avoir la propriété en telle sorte qu'elle exclue toutes les prétentions du législateur et qu'elle empêche les droits de celui qui juge sans appel de tous les différends, et dont la volonté a été faite la règle de toutes les autres. HOBBES

QUESTIONNAIRE INDICATIF    • Qu'est-ce que la « société civile »?  — Pourquoi selon Hobbes « personne ne peut dire qu'une chose est sienne si affirmativement qu'un autre ne se la puisse attribuer avec même droit » ?  — Peut-on parler de « droit » avant la « société civile »?  • Que « s'ensuit-il » selon Hobbes ?  — Pourquoi ?  — Comment comprenez-vous « celui à qui on a commis la puissance souveraine » ?  • Restrictions à la propriété (personnelle)?  — Cf. la dernière phrase du texte.  — Que signifie : « les droits de celui qui juge sans appel de tous les différends » ?  — Que signifie : « celui dont la volonté a été faite la règle de toutes les autres »?  — Qu'est-ce que cela justifie (ou peut justifier) ?  • Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Hobbes ?

« Termes du sujet: TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.

Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.

Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.

En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser.

« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

» • Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. Pourquoi cette question ? On a imaginé des sociétés sans travail.

Par exemple à travers le mythe de l'âge d'or, l'époque où les hommes n'avaient pas à travailler pour vivre (équivalent judéo-chrétien : l'Eden dans la Genèse).

Si le travail est nécessaire à toute société possible, est-il possible de concevoir une société idéale sans travail, à titre d'utopie qu'on se fixe comme but sans l'atteindre jamais parfaitement ? Comment ces utopies cherchent-elles à présenter une société (société ?) sans travail, et à quel titre : pour regretter un passé perdu, pour se fixer un but à atteindre ? Si le travail a une valeur en soi comme révélateur de l'humanité (Hegel), peut-on sans condamner l'humanité à la stagnation imaginer une société sans travail ? Si cette société sans travail ne peut être que de l'ordre de l'utopie, ne doit-on pas la condamner ? Le travail n'est-il pas le moyen par lequel une société existe, perdure (par des échanges, en servant des intérêts généraux comme la survie de la communauté par exemple) ? L'homme est-il social parce qu'il doit travailler ou travailler parce qu'il est social (Aristote) ? Référence utile : Droit à la paresse, de Lafargue. [Introduction] Dans l'une des versions de l'histoire de Pinocchio, tirées à l'origine du livre de Carlo Collodi, l'enfant-marionnette est attiré par un marchand qui lui propose une vie de rêve, entièrement consacrée au jeu.

Arrivé avec son ami dans une fête foraine, il y passe des heures à jouer, avant que son ami ne se transforme en âne et que des oreilles commencent aussi à lui pousser.

Le marchand se saisit alors de tous les petits ânes et s'en va les vendre au patron des mines de sel pour qu'ils y travaillent.

Cette fable donne à réfléchir sur le lien entre travail et loisirs.

Mais elle suggère aussi que leur rapport à la liberté et à la servitude est plus complexe qu'il n'y paraît.

Aussi peut-on se demander si une société sans travail est souhaitable.

D'abord, la notion de société ne repose-t-elle pas sur celle de travail? En effet, la satisfaction des besoins humains aussi bien que la formation et l'éveil de l'esprit sont solidaires de l'effort, indispensable pour dépasser des conditions de vie naturelles plutôt hostiles.

Néanmoins, le travail présente aussi une dimension douloureuse: ennuyeux, parfois mal payé, ne doit-il pas être opposé aux loisirs? Pourtant, n'est-ce pas de l'effet libérateur du travail que nous pouvons attendre une vie sociale plus libre? [I.

La notion même de société ne repose-t-elle pas sur le travail ?] [1.

Société et division du travail] Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve chaque homme de se satisfaire à lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une multitude de choses.

» (Livre II) qui donne naissance à une cité.

Il y a trois besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.

A ces trois besoins correspondent trois travailleurs, « le laboureur, le maçon et le tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par souci de symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.

A partir de là, Platon affirme que deux solutions sont possibles : · Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera son temps de travail en quatre.

C'est ce qui se passe dans les communautés agraires « primitives ». · Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y consacre la totalité de son temps de travail.

C'est ce qui existe dans les sociétés actuelles.

C'est ce qu'on appelle la division sociale du travail . D'abord elle correspond à la différence entre les aptitudes naturelles qui rend les hommes complémentaires les uns des autres.

Ensuite la spécialisation dans une activité déterminée y produit une plus grande habileté.

Enfin la spécialisation fait l'économie des pertes de temps qu'occasionne le passage d'un travail à un autre.

De plus il y a pour toute activité une saison.. »

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