Aide en Philo

HEGEL: L'Esprit dans l'histoire.

Extrait du document

Nous avons dit que l'objet de l'Esprit n'est autre que lui-même. Il n'y a rien de plus haut que l'Esprit, rien ne saurait être plus digne que lui de devenir son objet. L'Esprit ne peut trouver la paix, il ne peut s'occuper de rien avant de connaître ce qu'il est (...). L'Esprit doit donc parvenir au savoir de ce qu'il est vraiment et objectiver ce savoir, le transformer en un monde réel et se produire lui-même objectivement. C'est là le but de l'histoire universelle. L'essentiel est ici que ce but soit un résultat. L'Esprit n'est pas un être naturel, comme l'animal qui est ce qu'il est immédiatement. L'Esprit se produit lui-même, il se fait lui-même ce qu'il est. Son être n'est pas existence en repos, mais activité pure : son être est d'avoir été produit par lui-même, d'être devenu pour lui-même, de s'être fait par soi-même. Pour exister vraiment il faut qu'il ait été produit par lui-même : son être est le processus absolu. Ce processus, médiation de lui-même avec lui-même et par lui-même (et non par un autre), implique que l'Esprit se différencie en Moments (Momente) distincts, se livre au mouvement et au changement et se laisse déterminer de diverses façons. Ce processus est aussi, essentiellement, un processus graduel, et l'histoire universelle est la manifestation du processus divin, de la marche graduelle par laquelle l'Esprit connaît et réalise sa vérité. Tout ce qui est historique est une étape de cette connaissance de soi. Le devoir suprême, l'essence de l'Esprit, est de se connaître soi-même et de se réaliser. C'est ce qu'il accomplit dans l'histoire il se produit sous certaines formes déterminées, et ces formes sont les peuples historiques. Chacun de ces peuples exprime une étape, désigne une époque de l'histoire universelle. Plus profondément : ces peuples incarnent les principes que l'Esprit a trouvés en lui et qu'il a dû réaliser dans le monde. Il existe donc entre eux une connexion nécessaire qui n'exprime rien d'autre que la nature même de l'Esprit. L'histoire universelle est la manifestation du processus divin absolu de l'Esprit dans ses plus hautes figures : la marche graduelle par laquelle il parvient à sa vérité et prend conscience de soi. Les peuples historiques, les caractères déterminés de leur éthique collective, de leur constitution, de leur art, de leur religion, de leur science, constituent Ies configurations de cette marche graduelle.HEGELDans son livre la Raison dans l'histoire, Hegel cherche à penser l'histoire universelle comme le processus d'incarnation de l'Esprit absolu. En effet, le postulat rationaliste de Hegel est le suivant : la raison ou l'esprit gouverne le monde. La thèse principale est : l'histoire est le lieu où l'esprit travaille à s'incarner. : «  l'histoire universelle est la manifestation du processus divin ». Notre texte nous met alors face à deux interrogations : tout d'abord quelle est la structure ontologique que doit posséder  l'Esprit pour pouvoir se connaître soi-même et se réaliser ?Autrement dit qu'est-ce qui dans la nature de son être lui permet de s'incarner à travers l'histoire ? Et  ensuite par quel moyen  l'Esprit peut-il faire cela ?  

« Qu'est-ce que l'Esprit dans l'histoire ? Introduction : Dans son livre la Raison dans l'histoire, Hegel cherche à penser l'histoire universelle comme le processus d'incarnation de l'Esprit absolu.

En effet, le postulat rationaliste de Hegel est le suivant : la raison ou l'esprit gouverne le monde.

La thèse principale est : l'histoire est le lieu où l'esprit travaille à s'incarner.

: « l'histoire universelle est la manifestation du processus divin ».

Notre texte nous met alors face à deux interrogations : tout d'abord quelle est la structure ontologique que doit posséder l'Esprit pour pouvoir se connaître soi-même et se réaliser ?Autrement dit qu'est-ce qui dans la nature de son être lui permet de s'incarner à travers l'histoire ? Et ensuite par quel moyen l'Esprit peut-il faire cela ? I L'Esprit est un être qui a la même structure que le sujet humain conscient _ Quel est donc l'être de l'esprit ? Hegel commence par le définir négativement : « l'Esprit n'est pas un être naturel comme l'animal qui est ce qu'il est immédiatement ».

L'animal est en effet un être sans esprit dans la mesure où son concept est réalisé dès sa naissance : il n'a pas à être car il est tout ce qu'il est sans avoir besoin d'une médiation pour la faire être.

En ce sens on peut parler d'une perfection de l'animal : est parfait une chose qui n'a plus besoin de médiation pour trouver son achèvement.

Par opposition, l'homme est un être perfectible, c'est-à-dire imparfait : il n'est pas tout ce qu'il est immédiatement, mais il a besoin du temps pour devenir ce qu'il a à être. _ L'Esprit possède en ce sens la même structure que la sujet humain.

En effet l'homme n'est pas un être donné, il doit se construire, c'est-à-dire se faire être lui-même.

Ce qui n'est pas immédiatement tout ce qu'il doit être doit nécessairement en passer par un faire : « L'esprit se produit lui-même, il se fait lui-même, il se fait lui-même ce qu'il est ».

Si l'esprit comme l'homme a un rapport à son être comme une exigence à réaliser, il est logique que « son être n'est pas existence en repose, mais activité pure ».

Par rapport à la quiétude de l'être naturel qui n'a qu'à être ce qu'il est, on peut alors parler d'une in-quiétude de l'esprit; Toute son être « est d'avoir été produit par lui-même, d'être devenu pour lui-même, de s'être fait par soi-même.

Par analogie on pourrait dire de l'esprit qu'il est un « self-made man » c'est-à-dire un être qui s'est fait lui-même. _ L'existence désigne la manière pour un être d'être hors de son être.

Ainsi « pour exister vraiment il faut qu'il ait été produit par luimême : son être est le processus absolu.

»Si l'Esprit a à se produire lui-même, la production de son être réclame du temps, c'est la raison pour laquelle on peut parler du processus.

Mais pourquoi processus absolu ? Contrairement à ce qui est relatif, ce qui est absolu n'a besoin que de lui-même pour être ce qu'il est; or l'Esprit est absolu en ce que son « processus est médiation de lui-même avec luimême et par lui-même (et non par un autre) ».

Aussi puisque l'esprit est un processus, il implique une marche vers une nouvelle forme, opération appelée « différenciation ».

C ette différenciation de l'existence de l'esprit en « moments » correspond exactement à l'existence humaine qui, elle aussi se livre « au mouvement et au changement » et afin de se faire être elle-même, se différencie en différentes étapes temporelles comme l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse. Nous avons montré que la structure de l'Esprit est la même que la structure du sujet humain conscient qui se fait être lui-même à travers différents moments.

Mais par quel moyen l'esprit parvient-il à se réaliser au sein de l'histoire ? II Le devoir de l'esprit est se connaître soi-même et de se réaliser à travers les peuples _ La reconnaissance de la structure de l'Esprit est destinée à comprendre l'histoire universelle.

En effet le projet de Hegel s'intègre dans les philosophies de l'histoire qui tentent, par la reconstitution du passé, de produire une interprétation globale du passé tout entier en en dégageant le sens.

Ainsi l'interrogation sur l'être de l'esprit est ici convoquée comme un prisme herméneutique destiné à comprendre l'histoire universelle.

Grâce à cette définition de l'Esprit, on peut comprendre l'histoire universelle comme « la manifestation du processus divin , de la marche graduelle par laquelle l‘Esprit connaît et réalise sa vérité».

Dieu ou l'Esprit ou la Raison s'incarne dans l'histoire parce qu'il doit lui-même se faire être dans la mesure où il n'est pas tout ce qu'il est immédiatement.

Ainsi analogie entre l'homme et l'Esprit trouve son achèvement dans cette idée : l'homme se distingue des animaux pas sa capacité de réaliser son être et de prendre conscience de lui-même.

De même, l'Esprit réalise son être à travers l'histoire et durant cette réalisation, il prend progressivement conscient de lui-même, tel un petit homme en qui la raison grandit : « tout ce qui est historique est une étape de la connaissance de soi ».

Nous ne pouvons nier que toutes les étapes déjà passées de notre enfance nous rendent plus conscients de ce que nous sommes, et même de ce que nous avons encore à devenir.

On peut ainsi dire que le seul être de l'homme est son devoir être; de même « le devoir suprême, l'essence de l'esprit est de se connaître soi-même et de se réaliser »; _ Comment l'Esprit parvient-il donc à se réaliser .

L'esprit se produit lui-même dans l'histoire sous la forme de peuples historiques par lesquels il peut prendre conscience de soi.

« Chacun de ses peuples exprime une étape, désigne une époque de l'histoire universelle.

»Ainsi les peuples correspondent dans la structure humaine à des étapes de notre existence comme l'enfance par exemple. Aussi de même que l'enfance est appellée à être dépassée dans l'adulte, mais en même temps conservée dans la mémoire, les peuples se succèdent les uns après les autres selon « une connexion nécessaire qui exprime la nature de l'esprit ».

Qu'est-ce à dire ? « ce peuples incarnent les principes que l'Esprit a trouvés en lui et qu'il a dû réaliser dans le monde ». _ Prenons un exemple de Hegel lui-même : si l'histoire universelle est la présentation de l'esprit dans son effort pour acquérir le savoir de ce qu'il est en soi, les Orientaux croient que la liberté est réservée à un seul homme le despote, puis les Grecs pensèrent que quelques uns les citoyens étaient libres, enfin le christianisme affirma que tout homme est libre du seul fait qu'il est un homme .

Dans ces exemples on peut observer un progrès de la conscience de l'esprit par l'esprit lui-même au moment où il se réalise.

Aussi si « les peuples historiques, les caractères déterminés de leur éthique collective, de leur constitution de leur art, de leur religion, de leur science constituent les configurations de cette marche graduelle », il est alors nécessaire que les peuples soient compris comme des expressions multiples et contradictoire d'une vérité en marche, celle de l'esprit absolu. Conclusion : L'esprit est un être qui a la même structure que le sujet humain conscient : contrairement à l'animal, il a à se faire être par processus graduel différencié en une pluralité de moments qui se nient les uns les autres, mais se réconcilient dans l'unité l'existence elle-même.

C'est sa structure ontologique comme exigence de réalisation et de connaissance de soi qui lui permet s'incarner dans l'histoire et c'est par sa définition que l'histoire universelle peut devenir intégralement intelligible : les peuples sont moyens par lequel l'esprit s'autoproduit et au sein de ses peuples, nous pouvons préciser que ce sont les grands hommes permettent à l'Esprit d'accéder à l'effectivité ( die Wirklichkeit). un de de les qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles