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Hegel: La dialectique du maître et de l'esclave

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« Thème 471 Hegel: La dialectique du maître et de l'esclave 1.

La lutte pour la reconnaissance Hegel fait du conflit la relation fondamentale par laquelle chaque conscience désire se faire reconnaître par l'autre.

Dans cette lutte pour la domination, la conscience qui surmonte la crainte naturelle de la mort l'emporte et affirme sa spiritualité, puisqu'elle a montré que sa vie n'est pas ce qu'il y a de plus essentiel pour elle.

Celui en qui l'esprit a dominé la nature devient donc le maître. 2.

Identité et dialectique L'esclave travaille pour le maître.

Le maître dépend donc de l'esclave pour sa subsistance.

Tandis que l'esclave acquiert de nouvelles compétences, le maître, qui dépend de l'esclave et se repose sur lui, finit par transformer sa maîtrise en servitude. Les rapports de pouvoir ne sont donc pas définitifs et peuvent faire l'objet d'un renversement dialectique, où le maître devient esclave et l'esclave le maître. Hegel montre ainsi que l'identité réelle n'est pas l'identité naturelle ou immédiate. L'identité n'est pas donnée par l'origine ou la naissance.

Elle n'est pas au commencement mais au terme d'un processus, et suppose un travail, une activité de l'esprit. « Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut que la conscience de soi se représente pour une autre comme libérée de la réalité naturelle présente.

Ce moment n’est pas moins nécessaire que celui qui correspond à la liberté de la conscience de soi en elle-même.

L’égalité absolue du Je par rapport à lui-même n’est pas une égalité essentiellement immédiate, mais une égalité qui se constitue en supprimant l’immédiateté sensible et qui, de la sorte, s’impose aussi à un autre Je comme libre et indépendante du sensible.

Ainsi la conscience de soi se révèle conforme à son concept et, puisqu’elle donne réalité au Je, il est impossible qu’elle ne soit pas reconnue. Mais l’autonomie est moins la liberté qui sort de la présence sensible immédiate et qui se détache d’elle que, bien plutôt, la liberté au sein de cette présence.

Ce moment est aussi nécessaire que l’autre, mais ils ne sont pas d’égale valeur.

Par suite de l’inégalité qui tient à ce que, pour l’une des deux consciences de soi, la liberté a plus de valeur que la réalité sensible présente, tandis que, pour l’autre, cette présence assume, au regard de la liberté, valeur de réalité essentielle, c’est alors que s’établit entre elles, avec l’obligation réciproque d’être reconnues dans la réalité effective et déterminée, la relation maîtrise-servitude, ou, absolument parlant, servitude-obéissance dans la mesure où cette différence d’autonomie est donnée par le rapport naturel immédiat. Puisqu’il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s’opposent l’une à l’autre, s’efforce de se manifester et de s’affirmer, devant l’autre et pour l’autre, comme un être-pour-soi absolu, par là même celle qui a préféré la vie à la liberté, et qui se révèle impuissante à faire, par elle-même et pour assurer son indépendance, abstraction de sa réalité sensible présente, entre ainsi dans le rapport de servitude.

» Hegel, « Propédeutique philosophique ». C’est dans l’un des plus fameux passages de la « Phénoménologie de l’esprit », qui décrit la lutte à mort pour la reconnaissance avant que d’aborder la dialectique du maître et de l’esclave, que Hegel déclare : « C’est seulement par le risque de sa vie que l’on conserve la liberté.

» Hegel entend montrer que la rencontre avec autrui prend logiquement la forme d’un conflit, d’une lutte, dont le risque est la mort et l’enjeu la reconnaissance par l’autre de mon humanité. Pour ne pas méconnaître l’enjeu de la « lutte à mort pour la reconnaissance », il faut savoir que la « Phénoménologie » envisage de décrire le mouvement logique du développement de la conscience, cad les expériences, le mouvement par lequel la conscience s’éduque. Il est donc toujours dangereux d’isoler un chapitre du texte, puisque « le vrai est le tout », que chaque étape n’est qu’un moment dont la compréhension exigerait la connaissance de l’ensemble du processus.

Il faut d’autre part prévenir un autre contresens possible.

Hegel n’entend pas décrire un épisode réel de l’histoire humaine, et il ne faut pas s’imaginer deux individus surgissant face à face et engageant une lutte.

Il s’agit bien plutôt d’une genèse logique de la rencontre avec autrui. Hegel souhaite montrer que, dans la mesure où l’homme accepte de risquer sa vie pour quelque chose, il pose qu’il n’est pas seulement un simple être vivant, sensible, fini.

Il pose que l’homme ne se réduit pas à la simple animalité et au souci de la conservation de soi.

En quelque sorte le risque de la mort est la pierre de touche de nos valeurs, car en risquant sa vie, l’homme montre que ce pourquoi il la risque a plus de valeur qu’elle, et qu’il se définit et s’éprouve comme autre chose qu’un simple vivant. Plus précisément, l’idée maîtresse de Hegel dans ce passage est la suivante : l’homme n’accède à la véritable. »

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