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Fondements du droit ?

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« La force : le droit du plus fort Hobbes : l'homme est un être de désirs et de besoins qu'il veut assouvir le plus possible.

Son égoïsme fait qu'il ne voit en l'autre qu'un obstacle.

« L'homme est un loup pour l'homme.

» Dans l'état de nature règne la guerre permanente de tous contre tous. “Premièrement si nous considérons combien il y a peu de différence entre la force et la sagesse des hommes faits et avec quelle facilité le moindre, soit qu'il le soit en esprit ou en force, ou en toutes ces deux choses, peut entièrement abattre et détruire les puissants, puisqu'il ne faut pas beaucoup de force pour ôter la vie à un homme: de là nous pouvons conclure que les hommes, considérés dans l'état de nature, doivent s'estimer égaux et quiconque ne demande point davantage que cette égalité doit passer pour un homme modéré [...] D'ailleurs, puisque nous voyons que les hommes sont portés par leurs passions naturelles à se choquer les uns les autres, chacun ayant bonne opinion de soi, et ne voulant pas voir ce qu'un autre a de bon, il s'ensuit de toute nécessité qu'ils doivent s'attaquer les uns les autres par des paroles injurieuses ou par quelque autre signe de mépris et de haine, laquelle est inséparable de toute comparaison, jusqu'à ce qu'à la fin ils en viennent aux mains pour terminer leur différend, et savoir qui sera le maître par les forces du corps. Davantage, considérant que les appétits et les désirs de plusieurs hommes les portent tous à vouloir et à souhaiter une même fin, laquelle quelquefois ne peut être ni possédée en commun ni divisée, il s'ensuit que le plus fort en jouira tout seul, et qu'il faudra décider par le combat qui sera le plus fort.

Ainsi la plus grande partie des hommes, sans aucune assurance d'avoir le dessus, néanmoins soit par vanité, soit par des comparaisons, soit par passion, attaque ceux qui sans cela seraient contents d'être dans l'égalité de nature [...] Nous voyons donc qu'à cette inclination naturelle qu'un chacun a d'offenser un autre, on doit encore ajouter le droit d'un chacun sur toutes choses, lequel fait qu'un homme attaque avec le même droit avec lequel un autre lui résiste, et que par ce moyen les hommes vivent dans une perpétuelle méfiance, tâchant de se prévenir et de se surprendre. L'état des hommes dans cette liberté naturelle est l'état de guerre: car la guerre n'est autre chose que le temps dans lequel la volonté et l'effort d'attaquer et de résister par force est par paroles ou par actions suffisamment déclaré.

Le temps qui n'est pas la guerre, c'est ce qu'on appelle la paix.” Hobbes, “Du corps politique”. Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron, les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

En revanche, pour Hobbes, la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat.

Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pour tous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse.

Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pour en décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur le même objet, seul le combat départagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créent un état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu le droit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet homme que je rencontre n'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerre généralisée où l'homme est un loup pour l'homme. Pour remédier à cet état de fait, les hommes abdiquent leurs droits naturels, illimités mais vains, entre les mains du plus fort qui saura instaurer la paix par la contrainte.

L'État est un Léviathan (monstre biblique qui symbolise une force gigantesque). L'État, tout-puissant, décide.

SEUL du juste et de l'injuste. Rousseau : s'oppose radicalement à cette conception.

Pour lui le droit naît avec l'échange et la pitié.

La force ne peut pas créer le droit comme le pense Hobbes, car la force oblige à obéir par la contrainte mais n'engendre aucune obligation morale et de plus le plus fort trouve toujours un plus fort pour le détrôner.

Un état fondé sur la force n'apporte donc pas la stabilité. C'est donc la convention, fondée sur la volonté générale, qui établit le droit qui repose ainsi sur la raison, législatrice des lois.. »

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