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FIche de révision sur la Nature

Publié le 13/06/2023

Extrait du document

« La nature
phusis : action de faire naître, production, manière d’être
natura : naissance, état naturel des choses Au sens le plus général, elle est l’ensemble des entités et des processus dont l’existence est indépendante de l’homme (= nature extérieure).

En ce sens, elle s’oppose à la culture, à la loi (humaine), à la grâce (divine), au hasard. Un être naturel se développe selon des lois qui sont ses propres principes.

Autrement dit, il suit sa propre nature (il est dans la nature des chiens de devenir chien, des pierres de tomber, etc). En ce sens, la nature d’une chose est son principe ou son essence. La nature est donc à la fois le processus (« nature naturante ») et le résultat (nature naturée). La nature est antérieure à l’être humain, qui apparaît comme une forme du vivant, le vivant n’étant lui-même qu’une partie de la nature.

La première explication des forces naturelles fut religieuse, avant d’être scientifique.

Les premiers « physiciens » furent les philosophes ioniens (Thalès et Anaximandre), qui expliquaient le monde par un principe. Le premier « philosophe de la nature » fut Aristote, qui à la différence de son maître Platon, consacra une large partie de ses recherches à tenter de percer le secret de celle-ci, à soulever le « voile d’Iris ».

Aristote a largement développé ce que nous appelons la physique, la biologie et la psychologie.

Il sépare la nature entre le minéral, le végétal (faculté nutritive), l’animal (faculté sensitive), et l’humain (faculté intellective). Pour Aristote, chaque être vivant a une âme, qu’il étudie par rapport à la notion de causalité.

On distingue quatre causes (matérielle, motrice, formelle, finale).

Chaque être naturel se développe, d’une puissance contenue dans la matière, vers un acte qui est sa forme.

Pour lui, la nature a donc une finalité, elle est téléologique, « la nature ne fait rien en vain ».

Autrement dit, la nature est le critère, elle est bonne, là où elle sera mauvaise pour les Chrétiens (Augustin). Aristote compose enfin une physique, où il conçoit le cosmos comme un tout organisé, avec un monde sublunaire où nous vivons, et un monde supralunaire, où les astres sont animés d’un mouvement infini, représenté par la perfection du cercle. La physique d’Aristote a eu cours pendant tout le Moyen-Âge.

Il s’agit d’une physique qualitative, qui explique le monde par des discours.

Il faudra attendre Galilée pour voir s’élaborer la physique moderne, où la théorie recherche des lois distinctes de l’observation des phénomènes. Descartes puis Newton, participeront à l’élaboration d’une physique mathématique. La science moderne a réussi à montrer que la nature obéissait à des lois.

Par leur compréhension, l’homme s’est rendu « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes).

Le mécanisme a ainsi cherché à expliquer l’ensemble du vivant à travers ces lois, développant l’idée de l’animal-machine.

En ce sens le réductionnisme (Putnam) a cherché à unir toutes les sciences dans la physique.

Mais le vivant peut-il se réduire à la physique ? L’homme n’a-t-il pas lui aussi ses particularités (la raison, la liberté, etc.). Le vitalisme s’est ainsi construit en opposition au mécanisme.

Bergson considère ainsi qu’on ne peut réduire le vivant, en évolution constante (Darwin), poussé par un élan vital inexplicable. En politique, la nature a pu passer pour un critère.

Dès lors, la question qui se pose est de savoir s’il faut fonder la justice et l’État sur la nature (Calliclès contre Platon) ? Dans le contractualisme, la réflexion sur l’état de nature (mauvais chez Hobbes / bon chez Rousseau) est essentielle pour fonder l’État.

D’un côté, on peut chercher à se rapprocher de la nature (démocratie directe de Rousseau), de l’autre, à en compenser les défauts (autoritarisme de Hobbes). Mais existe-t-il une telle chose que la nature humaine, ou l’homme n’est-il que conditionnement ?. »

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