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Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?

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« Analyse du sujet • Faut-il...

? : la question est posée en termes d'exigence, d'impératif.

Nous n'avons pas à nous interroger sur une possibilité, mais sur une nécessité.

Mais qu'est-ce qui peut justifier un tel impératif ? • Le comme si renvoie au caractère imaginaire et hypothétique de la proposition qui suit.

Il ne s'agit pas de faire de la science-fiction (de nous croire soudain immortels), mais d'occulter ce que nous savons être notre lot à tous. • Pour bien vivre, devons-nous anéantir la perspective de la mort, l'oublier volontairement et faire comme si elle ne nous concernait pas ? Identification de la problématique. La question met en cause la position morale de l'homme face à sa propre mort.

Doit-il vivre en ignorant la mort ? Mais ce serait reconnaître alors que l'idée de la mort est un obstacle au « bien-vivre ».

L'homme doit-il céder à l'illusion de l'immortalité pour vivre en paix, ou trouver au contraire dans la méditation de la mort le secret de son existence ? [Vivre, c'est nier la mort.

Personne ne peut réellement concevoir qu'un jour il n'existera plus.

La pensée que nous devons mourir peut nous sembler absurde et nous enlever l'envie de vivre.

La mort ne change rien à la vie: il faut continuer d'aimer, de faire des projets, de travailler.

Vivre, c'est donc ignorer la mort.] La conscience ne conçoit pas sa fin «Le fait est qu'il nous est absolument impossible de nous représenter notre propre mort, et toutes les fois que nous l'essayons, nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs», écrit Freud dans Essais de psychanalyse.

Être conscient, c'est être conscient d'être vivant.

C'est pourquoi le propre de la conscience est-il de ne pas pouvoir, de ne pas vouloir se représenter sa mort et de se croire immortelle.

De même, l'homme de l'immédiat, l'homme à l'état de nature de Rousseau, vit dans le pur présent sensible : incapable de se projeter hors de ce présent dans un temps qui n'est pas, il ignore à la fois l'avenir et la mort. La mort n'est rien pour nous La métaphysique matérialiste d'Épicure va permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la crainte de la mort. Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres. Les chrétiens, par exemple, imagineront que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps qui se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être ne survit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.

Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il faut penser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus de temps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation.

» En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source de toute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal, puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peut y avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de. »

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