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Faut-il supprimer les inégalités pour instaurer la justice ?

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« Définition des termes du sujet: ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). POUR DÉMARRER Justice, à savoir respect de la dignité humaine dans la personne de son semblable comme dans sa propre personne, et inégalité— non-respect du droit qu'aurait chacun d'être traité de façon identique — sont-elles contradictoires et opposées, exclusives l'une de l'autre ? Un sujet qui vous interroge sur les fondements de la justice. CONSEILS PRATIQUES Attention ! De prime abord, la justice, c'est l'égalité.

Dans la pensée moderne, la justice est le principe de l'égalité qu'elle produit et respecte.

Elle consiste à maintenir également le droit de chacun.

Toutefois, justice et inégalité ne sont pas totalement opposées.

II y a des inégalités justes, par le travail, le mérite : tous ne contribuent pas de façon identique aux richesses de la société.

Vous serez donc conduits, lors de l'analyse du sujet, à bien examiner les domaines différents dans lesquels on peut parler de justice (droit, économie, honneurs, etc.). BIBLIOGRAPHIE PROUDHON, De la justice dans la révolution et dans l'Église, Marpon.

J.

RAWLS, Théorie de la justice, Seuil. SPINOZA, Traité théologico-politique, Garnier-Flammarion. a justice n'est pas de ce monde : cela est-il dû à quelque obstacle pratique, qui empêcherait sa réalisation? Si sa nature même réside dans le respect de l'égalité, pourquoi la suppression des inégalités ne pourrait-elle pas faire advenir la justice en ce monde? 1.

Justice, égalité, équité • Être juste, c'est savoir rendre à chacun le sien, et la justice est ce qui est conforme à la loi et respecte l'égalité.

Subir une injustice, n'est-ce pas avoir moins que les autres, ou moins que la part qui devrait nous revenir? Mais si nous évaluons nous-mêmes la grandeur de cette part, n'allons-nous pas nous avantager? C'est pourquoi le respect de l'égalité est lié au respect de la loi : celle-ci distribue les parts équitablement, sans avantager personne. • Un célèbre passage de la Bible montre les limites de la loi le jugement de Salomon.

Deux prostituées vivent dans la même maison et, une nuit, le fils de l'une d'entre elles meurt : à qui est celui qui reste vivant? Elles viennent trouver l'impartial roi Salomon qui ordonne de couper en deux l'enfant pour que chacune en ait une moitié.

La première le supplia pour que l'enfant soit donné entier à l'autre femme : Salomon sut ainsi qu'elle était la vraie mère et ordonna qu'on lui laisse l'enfant. • Un partage reposant sur une égalité décrétée sans considération du cas particulier peut ainsi conduire à une injustice : c'est l'équité du roi, l'art de ne pas prendre la loi à la lettre pour en respecter l'esprit, et aussi une forme de ruse ou de prudence, qui permet la justice ici. 11.

Le conflit des principes • Soit un contrat entre deux personnes : le vendeur d'une voiture d'occasion, et l'acheteur.

La justice est respectée si le vendeur livre ce qu'il sait sur l'état de la voiture à l'acheteur.

Il s'agit là d'une égalité arithmétique (a = a, les deux informations sont identiques).

C'est un cas de justice mutuelle.

Mais prenons l'exemple d'un gâteau à partager : faut-il faire des parts rigoureusement égales, donner la même quantité à celui qui a faim et à celui qui a déjà mangé? C'est la justice distributive qui est en jeu.

Il faut ici respecter une proportion géométrique (a / b = c / d) car il s'agit d'établir une égalité sous un certain rapport : mais selon quels critères attribuer à chacun ce qui lui revient? Doit-on distribuer les parts selon le mérite, l'effort, le besoin? • Dans la seconde situation, deux principes inconciliables sont applicables : soit on veut compenser une inégalité de départ (ceux qui n'avaient pas la même faim au départ se retrouveront identiquement rassasiés à l'arrivée); soit on veut récompenser certains, sur la base d'une inégalité dont on veut respecter la distribution (ceux qui avaient fait plus d'efforts auront droit à une part plus grosse, la considération de l'inégalité de départ masquant en fait la présupposition d'une égalité des chances à la base : chacun pouvait faire les mêmes efforts).

On voit que le problème de l'égalité résulte de sa définition dans chaque cas : elle est l'identité selon un certain rapport qui reste à définir pour donner un contenu à cette égalité.. »

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