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Faut-il redouter la technique ?

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« AIDE FOURNIE PAR LE PROF DE L'ELEVE: La technique désigne simplement l'ensemble des savoir-faire et des outils par lesquels l'homme transforme la nature.

Elle est donc avant tout l'ensemble des moyens qui permettent à l'homme de dominer et de maîtriser l'environnement naturel.

Comme telle, il semble qu'il n'y ait pas de raison de la redouter ou d'y voir un quelconque danger.

Cependant, dans l'époque contemporaine, certaines innovations techniques semblent avoir dépassé cette neutralité initiale.

Remarquez ainsi que la technique semble peu à peu être devenue une fin par elle-même : on développe la technique pour elle-même sans réellement s'interroger sur ce qu'elle permet (songez par exemple à l'utilisation des armes atomiques et nucléaires) , demandez-vous alors s'il faut redouter cette nouvelle toute-puissance de la technique.

Remarquez d'autre part que si la technique était censée libérer l'homme de sa dépendance à l'égard de la nature, elle semble avoir fini par rendre l'homme esclave de la technique (songez par exemple à tous les objets techniques qui aujourd'hui marquent notre quotidien).

Demandezvous alors s'il ne faut pas aussi redouter que des robots ou des machines travaillent pour l'homme : d'une part ils sont pour certains devenus synonymes de chômage c'est-à-dire de danger pour l'équilibre de la société , d'autre part leur autonomie grandissante ne risque-t-elle pas de nous rendre trop dépendants d'eux.

Toutefois, ne faut-il pas distinguer la technique de l'usage que nous en faisons ? En effet, ce n'est peut-être pas la technique en ellemême que nous devons redouter mais le rapport que nous entretenons avec elle.

C'est dans cette perspective que des philosophes contemporains comme Jonas vont montrer la nécessité de construire une nouvelle éthique.

Face à la technique et à tout progrès d'ailleurs il est peut-être mieux d'avoir une attitude rationnelle que d'être simplement habité par la peur qui ne produit pas nécessairement une réflexion et qui risque de développer simplement des fantasmes. Introduction : Le progrès technique et scientifique consiste en l'acquisition d'aptitudes et de connaissances nouvelles qui dépassent celles qui les précèdent.

Le progrès est une amélioration, une évolution positive des techniques et des sciences dont l'homme est l'instigateur.

Dans le domaine des sciences et de la technique, le progrès résulte souvent de découvertes, qui parfois se révèlent imprévisibles et surprenantes.

Le progrès, parce qu'il s'enracine dans un mystère inhérent, peut alors parfois faire peur.

« Qu'allons-nous découvrir ? » Peuvent s'interroger les chercheurs du fond de leurs laboratoires.

Le progrès, en tant que dépassement, nous confronte à l'incertitude de nos acquis et à la fragilité de notre connaissance.

Faut-il pour autant être effrayé par le progrès scientifique et technique ? Si l'on s'en tient à la définition stricte et nominale du progrès, il ne peut être qu'un bienfait, toutefois, dès lors qu'on l'inscrit dans un rapport avec le monde, sa relativité peut le rendre menaçant.

Pourtant, nous verrons que la peur du progrès s'avère plus à craindre que le progrès lui-même, dans lequel il faut garder espoir. 1ère partie : Le progrès en soi est positif. - Le progrès a d'emblée une connotation positive, en tant qu'il se donne comme amélioration.

Il signifie l'évolution positive, le développement, la croissance, appliqué ici aux techniques et aux sciences.

Le progrès technique et scientifique s'illustre dans les nouvelles découvertes, des techniques toujours plus performantes.

Dans cette acception, le progrès suscite alors non pas la peur, mais l'espoir.

C'est un tel espoir que l'on retrouve chez Descartes lorsqu'il affirme que le progrès des sciences nous rendra "comme maîtres et possesseurs de la nature" Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d'Aristote. Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance. Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme. »

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