Aide en Philo

Faut-il rechercher tout plaisir ?

Extrait du document

« [Tout ce qui fait plaisir à l'homme est bon.

Il n'y a de mal que dans la souffrance et l'ennui.

Il faut donc rechercher tous les plaisirs, en particulier les plaisirs du corps, sans en censurer aucun.] Le plaisir est bon La religion chrétienne, en considérant le corps comme la source du mal, le désir comme une tentation diabolique, a entaché les plaisirs physiques de culpabilité.

Une telle conception est contre nature puisqu'elle contraint les hommes à châtier leur corps.

Il ne saurait y avoir de plaisirs mauvais.

Tout ce qui fait jouir est bon.

Celui qui est sans préjugés s'efforce d'explorer toutes les jouissances. Le corps est fait pour jouir Les Grecs vénéraient le corps humain et voyaient le désir physique comme une chose naturelle, qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel.

Les Romains aimaient les plaisirs de la table et s'adonnaient à de longues orgies. Les dieux païens eux-mêmes connaissaient le désir et la concupiscence.

La recherche du plaisir est chose humaine et «savoir jouir loyalement de son être», comme dit Montaigne, n'est pas un crime. Le plaisir libère l'homme Si la société a souvent réprimé le plaisir, c'est parce qu'elle y voit un facteur d'insubordination et d'autonomie individuelle.

L'hédoniste ne suit que son plaisir.

Il échappe donc à toute crainte, à toute autorité.

C'est la raison pour laquelle l'un des slogans politiques de la jeunesse en révolte de Mai 68 était «Jouissez sans entraves».

Le plaisir est liberté et la liberté ne doit pas être contrainte. [Le plaisir, selon Épicure, n'est pas la débauche des sens ni la richesse, mais l'état de tranquillité de celui qui évite la douleur et les égarements de l'âme.

Il faut fuir les plaisirs artificiels du luxe et se contenter de quelques plaisirs naturels.] Le plaisir, c'est l'absence de douleur Epicure dit bien que «le plaisir est le but de la vie».

Mais c'est pour restreindre aussitôt sa définition du plaisir: «Le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme».

Le plaisir du sage n'est pas celui des débauchés ou des ambitieux; c'est le plaisir tranquille de celui qui évite les occasions de souffrir. Une des constances de la philosophie d'Epicure est de vanter le plaisir. On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre le Grand. La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous. Débarrassés du souci du jugement divin et de la survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles