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faut il pour être moderne s'être libéré de l'emprise de la tradition?

Extrait du document

« Discussion : Refuser la tradition c'est dans un autre sens éprouver l'idée du doute face aux théories déjà reconnues, c'est être sceptique.

C ar celui qui, aujourd'hui, remet en question toutes les vérités que l'on a assimilées comme vraies, est celui qui doute qu'il puisse y avoir même une vérité.

C ependant, il n'est pas dit que celui qui est moderne soit pour autant sceptique.

La modernité ne passe donc pas nécessairement par le rejet immédiat de la tradition. Suggestion de plan : Première partie : Qu'entendre par tradition ? Définition du terme tradition : « La tradition désigne la transmission continue d'un contenu culturel à travers l'histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial (du latin traditio, tradere, de trans « à travers » et dare « donner », « faire passer à un autre, remettre »).

Cet héritage immatériel peut constituer le vecteur d'identité d'une communauté.

Dans son sens absolu, la tradition est une mémoire et un projet, en un mot une conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre et de l'enrichir.

A vec l'article indéfini, une tradition peut désigner un mouvement religieux par ce qui l'anime, ou plus couramment, une pratique symbolique particulière, comme par exemple, les traditions populaires.

» On constate d'après la définition du dictionnaire que la tradition est quelque chose d'immatériel et surtout dont chaque personne hérite à sa naissance.

C haque famille, chaque parent élève ses enfants selon une tradition.

C'est ainsi un passage incontournable de l'éducation.

A insi celui qui voudrait se libérer à tout prix de la tradition renoncerait d'une certaine manière à une part de son identité, à une part de son histoire.

Seulement est-il possible de faire abstraction de la tradition ? C ar si l'on refuse la tradition familiale, dans quelle mesure peut-on refuser la tradition de son pays ? Que ce soit volontaire ou involontaire chacun est pris par la culture, par la façon de vivre de son pays, et on porte également en nous l'histoire de ce pays.

Refuser la tradition dans le sens donné par le dictionnaire serait perdre son identité, et non être moderne.

C ar la modernité veut faire évoluer les traditions et non les faire disparaître.

De plus, il ne pourrait pas y avoir de modernité sans tradition. Margaret M ead : « Une culture c'est l'ensemble des formes acquises de comportement d'un groupe d'individus unis par une tradition commune, transmise par l'éducation.

» Deuxième partie : Tension vers l'avenir Si l'homme est conditionné par son passé, Sartre soutient pourtant la thèse qu'il est un perpétuel projet.

« A insi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir.

L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.

T el est le premier principe de l'existentialisme.

[...] Nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir.

L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.

» L'homme est en effet un perpétuel projet, car constamment en apprentissage, en formation, en changement.

De ce fait, il peut rompre avec ce qu'il a été à tout moment.

En est-il de même avec la tradition, est-ce possible de rompre à tout jamais avec une tradition qui n'est pas individuelle, mais plurielle ? Car si l'homme peut se choisir et peut faire abstraction de son propre passé peut-il seulement faire abstraction d'une histoire qui le lie lui-même avec les autres hommes ? Troisième partie : La rupture Il ne faut cependant pas s'arrêter au sens primaire de tradition et l'associer de manière radicale avec les mœurs d'un pays ou encore un certain type d'éducation.

C ar la tradition c'est aussi et surtout la tradition de la pensée.

A insi le philosophe moderne doit-il renoncer aux théories de ses prédécesseurs ? Est-il nécessaire pour que la pensée puisse avancer que le philosophe se libère des théories passées ? Il va de soi aujourd'hui de dire que les textes de Platon font partie intégrante de la tradition philosophique.

Platon est donc une évidence de la philosophie, aucun philosophe ne pourrait passer outre la lecture de ses œuvres.

C ependant, si l'on revient sur certains textes en profondeur on s'aperçoit objectivement que leur lecture n'apporte rien à la philosophie moderne.

C'est-à-dire que les théories de P laton ou de Socrate étaient pertinentes au moment de l'écriture, dans un contexte bien précis, mais aujourd'hui on pourrait presque dire que cette philosophie n'a plus de sens.

Tout comme celle d'A ristote qui proclame que tout est atome.

Sachant maintenant que cette théorie est erronée on pourrait se demander quelle est la nécessité de l'étudier.

C ar il faut à un moment arrêter de revenir sans cesse en arrière si l'on veut espérer que la philosophie de demain soit productive.

Les traditionnels philosophes de l'A ntiquité ne sont pas une réponse aux questions de la modernité. Conclusion : Il n'est donc pas d'homme sans passé, tout individu est la résultante de milliers de conditionnements sociologiques, culturels, intellectuels, et personne ne pourra jamais dire qu'il est moderne, au sens qu'il serait dans l'hétérogénéité pure.

En revanche, la tendance à lire le passé comme un réservoir inépuisable de la sagesse, constitue au sens propre une attitude « réactionnaire », et ne peut que devenir une sclérose de l'esprit et paralyser l'action.

Pour être moderne, il faut donc accepter de se dire dans la rupture à un moment précis, ce qui ne veut dire ni dans la dénégation de la tradition, ni dans son abandon, mais dans son approche dynamique.. »

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