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Faut-il juger un acte selon ses intentions ou selon ses conséquences ?

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« Savoir sur quels critères moraux juger un acte est un des grands problèmes de l'éthique.

Juger, cela signifie se prononcer sur le bien ou le mal d'une action.

Or pour juger, il faut avoir connaissance de toutes les informations nécessaires.

Or, comment se prononcer sur des intentions puisque nous ne pouvons pas avoir accès à l'intériorité de chacun? Nous voyons bien que, cependant, dans le domaine légal, il y a une différence entre le meurtre avec préméditation et le meurtre mais sans intention de tuer.

Cependant, nous ne pouvons juger bonne une action accomplie dans un mauvais dessein.

Dès lors comment juger de la moralité d'un acte? Comment même savoir comment accomplir un acte bon? Nous ne pouvons juger le bien que par rapport aux conséquences visibles des actes Nous l'avons dit, connaître les véritables intention des individus est impossible, Kant nous le rappelle.

Les actes sont les seuls caractères observables pour le jugement.

Dès lors, juger un acte, c'est examiner s'il est conforme au bien, s'il fait le bien.

Nous ne jugeons pas Mère Thérésa sur ses véritables intentions, nous ne les connaissons pas, mais bien sur ses actes, qui ont aidé d'autres personnes. - De plus, de manière pragmatique, le bien est souvent considéré comme ce qui est utile à la société et aux hommes et le mal comme ce qui est nuisible. - De plus, l'intention ne suffit pas pour accomplir une bonne action.

Comme le dit l'adage populaire : "il est plein de bonnes intentions!".

Oui, mais il est trop facile d'avoir des bonnes intentions et de ne rien faire. Un acte aux conséquences bonnes mais accompli dans le but de faire mal ne peut être bon Cependant, dans l'action concrète, il reste que la portée de l'action nous échappe.

Personne ne peut prévoir avec certitude l'issue de toutes ses décisions et de tous ses actes.

Une action accomplie avec de très bonnes intentions peut malencontreusement, faire souffrir quelqu'un. - Pour Schopenhauer, la moralité d'un acte ne peut absolument pas se juger sur l'acte lui-même.

"On pourrait imaginer un État parfait, ou même peut-être un dogme inspirant une foi absolue en des récompenses et des peines après la mort, qui réussirait à empêcher tout crime : politiquement ce serait beaucoup, moralement on ne gagnerait rien, les actes seuls seraient enchaînés et non la volonté." Seule la disposition d'âme qui est à la base des actes est à considérer. - Il en est de même pour Kant, Ce n'est pas, en effet, par la conformité avec ce qui est bien, qu'une action est rendue moralement bonne.

"Voilà donc une action qui était accomplie, non par devoir, ni par inclination immédiate, mais seulement dans une intention intéressée." Il faut suspendre le jugement moral sur l'autre Nous ne pouvons alors pas savoir si l'acte de l'autre est bon ou non, s'il est accompli avec des bonnes intentions.

Il est même difficile pour nous de savoir si ce qui nous pousse à l'action est en rapport avec le bien.

Avec l'avènement de la psychanalyse, on conçoit en effet, que les sentiments qui sous-tendent mon action ne sont peut-être pas ceux que j'avance consciemment. - Dès lors, il faut suspendre le jugement moral autant sur les autres que sur soi-même.

Cela ne veut pas dire renoncer à se comporter moralement, loin de là.

Mais il s'agit plutôt que de condamner d'essayer de se comprendre, de réfléchir aux raisons qui me poussent à agir. La moralité n'est pas une question publique, elle n'est plutôt dans un rapport de soi à soi-même. " Toute la moralité de nos actions est dans le jugement que nous en portons nous-mêmes." Rousseau Pour Sartre, s'il n'y a pas de valeurs morales préétablis et universelles, c'est donc à l'homme de se les créer.

" Ce qu'il y a de commun à l'art et à la morale, c'est que, dans les deux cas, nous avons création et invention.

Nous ne pouvons pas décider a priori ce qu'il a à faire." L'existentialisme est un humanisme Nous pouvons donc dire avec Hegel que la conduite morale donne au sujet "conscience de sa perfection singulière" et que la création pour chacun de conscience morale individuelle donne un sens et une valeur particulière à l'individu qui réfléchit sur sa conduite. Ainsi, si nous pouvons juger la moralité d'un acte, la conformité avec le bien, nous ne pouvons nous baser que l'acte lui-même et ses conséquences observables.

Cependant, c'est bien l'intention qui donne la valeur à l'acte. Quelqu'un qui veut tuer quelqu'un et qui involontairement en sauve un autre, ne peut être considérer comme moral.

En fait, pour pouvoir juger d'un acte, il faudrait pouvoir avoir une connaissance de toutes les circonstances, or cela est impossible.

Dès lors, chacun doit arrêter de vouloir juger son voisin, mais plutôt réfléchir pour lui-même essayer de se rapprocher au plus près de ce qu'est d'être bon.. »

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