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Faut-il juger un homme sur ses actes ou sur ses intentions ?

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« Analyse : • Juger est l'acte par lequel on porte un jugement réglant un litige et on rend la justice.

Il s'agit d'une décision qui intervient après délibération et examen de la situation.

Comme la décision, si elle est juste, découle de cet examen, le critère, actes ou intentions, est extrêmement important. C'est également le fait d'exprimer une opinion personnelle sur autrui et sur sa conduite, d'approuver, de condamner ou de blâmer.

Sans perspective juridique mais uniquement morale, il peut donc s'agir d'évaluer une personne, de se faire une opinion. • L'acte est la manifestation concrète de notre volonté, qui a des conséquences dans la réalité.

L'intention au contraire est du domaine de l'esprit et non du résultat : la décision de la volonté qui se propose de remplir un but. L'intention peut-être de nuire ou de faire le bien, mais ce n'est pas l'intention elle-même qui nuit ni qui fait le bien. L'un est donc du côté du résultat et des conséquences, l'autre du côté de la virtualité. Problématique En théorie et chronologiquement, l'intention doit donc précéder l'acte.

Cependant, tout acte répond-il nécessairement à une intention ? Et une intention qui n'est pas mise en application, traduite en actes, qui donc n'a aucune conséquences, doit-elle être prise en compte dans notre jugement sur autrui ? Ce qui revient également à demander : ce qui nous définit, est-ce nos actes ou nos intentions ? I – L'intention seule peut indiquer si un acte est morale a.

Primauté de l'intention sur l'acte dans le jugement moral • C'est la théorie de Kant : dans une perspective morale, il faut juger selon l'intention.

Ce n'est pas le résultat mais l'intention qui fait la valeur morale d'une action.

Exemple : on peut ainsi sauver un homme (acte) alors qu'on voulait le tuer (intention) : les actes ne rendent pas nécessairement compte des intentions. • S'il faut juger selon l'intention, c'est que la morale ne consiste pas à agir conformément au devoir (ce qui se traduit en actes), mais par devoir, par respect pour le devoir.

Le respect pour le devoir seul fait la valeur morale, et c'est donc la seule chose qui doive être prise en compte.

Kant donne ainsi l'exemple de commerçants, qui peuvent être honnêtes (leurs actes le sont), mais uniquement par intérêt, pour ne pas perdre leur clientèle : l'intention n'est pas morale mais intéressée. • Ainsi, dans le droit, l'intention peut dans certains cas être réputée pour le fait : intention vaut fait.

C'est-à-dire que le but ou mobile doit seul être apprécié, que ce but ait été atteint ou non : avoir voulu faire une chose compte autant que si on l'avait faite. b.

Quand l'intention est-elle bonne ? • L'intention est bonne lorsqu'elle est désintéressée : Cette idée récuse l'utilitarisme : l'intention ne doit pas se faire en vue d'un résultat (exemple des commerçants), mais uniquement dans une perspective de respect au devoir. • et lorsqu'elle n'est pas mue par l'inclination : ce qui récuse les morales des sentiments.

En effet, ce ne sont par les qualités de caractères – courage, persévérance, force etc.

– ni de l'esprit – intelligence, esprit critique, etc.

- qu'il faut juger, puisqu'elles peuvent être mises au service d'un crime. c.

Aucune intention n'est jamais entièrement bonne • C'est le problème auquel Kant se heurte lui-même : selon lui, il est douteux qu'aucune intention soit réellement bonne, douteux également que les actions soient réalisées par devoir.

D'autant plus que le sujet lui-même ne peut pénétrer totalement sa conscience et faire la part de ce qui, dans ses intentions comme dans ses actes, relève de la morale, et de l'intérêt, l'éducation, l'habitude, la pitié etc.. »

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