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Faut-il être savant pour être sage ?

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« Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question à laquelle il s'agit de répondre par « oui » ou « non » (question fermée). Il fait intervenir les notions de sagesse et de savoir à travers les deux figures du sage et du savant.

« Faut-il » nous questionne sur une nécessité logique : le sage peut-il se passer de d'être aussi savant ou bien a-t-il nécessairement besoin de l'être pour accéder à la sagesse ? Le sage apparaît comme l'homme serein, dégagé des problèmes humains habituels par une attitude qui l'en protège.

Sa sagesse transparaît dans un mode de d'être, elle est à première vue plus une attitude qu'un contenu.

Le sage de définit donc comme tel par son action.

A l'inverse, le savant, celui qui sait, sait quelque chose : son savoir est un contenu plus qu'une attitude.

La question du type de savoir (contenu) que le sage doit posséder pour agir sagement se pose alors. Il est dans cette perspective possible de distinguer plusieurs types de savoirs : le savoir théorique, qui est celui du savant.

Le savoir pratique qui est celui par exemple d'un artisan, d'un musicien, d'un sportif, etc.

: ce second genre de savoir peut être appelé savoir-faire.

Dans les deux cas, ces savoirs ont bien un contenu, mais le contenu du savoir théorique peut, à la différence de l'autre, être formalisé, par exemple, mathématisé comme dans les sciences modernes.

A l'inverse, même si le savoir-faire comprend une part de théorie, elle ne suffit pas à sa possession : celui qui, par exemple, n'a jamais pratiqué la pêche, ne peut prétendre posséder le savoir-faire d'un pêcheur s'il s'est contenté d'apprendre la théorie de la pêche : l'expérience, au sens d'une confrontation pratique et au sens d'une accumulation, apparaît nécessaire à l'élaboration de tout savoir-faire. Problématisation : Pour répondre à notre question, nous avons besoin avant tout d'une définition de la sagesse, ce qui constituera notre premier problème : 1.

Qu'est-ce que la sagesse ? Si elle requiert un savoir, celui-ci doit avoir un objet, un contenu, d'où notre seconde question : 2.

Quel est l'objet du savoir du sage ? (Notez qu'il se peut que nous aboutissions à la conclusion que le sage ne possède pas de savoir) I – Qu'est-ce que la sagesse ? Référence : Épicure, Lettre à Ménécée « Quand donc nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n'entendons pas par là les plaisirs des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent les gens qui ignorent notre doctrine, ou qui sont en désaccord avec elle, ou qui l'interprètent dans un mauvais sens.

Le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme.

Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les autres mets qu'offrent une table luxueuse, qui engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante, qui recherche minutieusement les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il faut éviter, et qui rejettent les fausses opinions grâce auxquelles le plus grand trouble s'empare des âmes. De tout cela, la sagesse est le principe et le plus grand des biens.

C'est pourquoi elle est même plus précieuse que la philosophie, car elle est la source de toutes les autres vertus, puisqu'elle nous enseigne qu'on ne peut pas être heureux sans être sage, honnête et juste sans être sage, ni honnête et juste sans être heureux.

Les vertus, en effet, ne font qu'un avec la vie heureuse, et celle-ci est inséparable d'elles.

» La sagesse est définie par Épicure comme le plus grand des biens, source de toutes les autres vertus, condition du bonheur, de l'agir juste et de l'honnêteté.

Elle semble être cette vigilance de la raison qui délibère sur ce qu'il faut faire et ce qu'il faut croire pour accéder à un bonheur.

Épicure précise concernant ce qu'il faut croire que la raison vigilante dont la sagesse est le principe permet de rejeter les fausses opinions.

C'est donc la sagesse qui nous permet de distinguer l'opinion vraie qui ne trouble pas l'âme.

En ce sens, la sagesse participe de la connaissance (si nous acceptons qu'une opinion vraie est une connaissance). La sagesse ainsi définie en terme de prudence est source de toutes les vertus.

Reste à déterminer si elle suppose des connaissances ou non.

Dans le second cas, il faudra alors préciser ce qui est la source de la sagesse, c'est-àdire, comment l'on devient sage si la sagesse ne s'appuie pas sur un savoir. II – Quel est l'objet du savoir du sage ? Socrate lui-même prétendait que la seule chose qu'il savait, c'est qu'il ne savait rien.

Il possédait donc, par delà son affirmation à première vue paradoxale, au moins un savoir : le fait de ne rien savoir.

Nous comprenons alors le sens du « ne rien savoir » : il ne s'agit pas d'une ignorance absolue, puisque Socrate sait au moins une chose, mais plutôt d'une attitude qui consiste à ne pas penser que ce que l'on croit savoir est un savoir établi définitivement.

Sa. »

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