Faut-il désespérer du bonheur?
Extrait du document
«
[Il ne faut pas désespérer du bonheur car il est facilement atteignable (Épicure)]
Epicure pense que le but de la vie humaine est d'obtenir le bonheur.
Le
moyen de parvenir au bonheur est le plaisir né de la satisfaction des désirs.
Il
faut rechercher le plaisir, car c'est son accumulation qui constitue le
bonheur.
Cette doctrine s'appelle l'hédonisme (du grec « hêdonê », le plaisir).
Il faut donc se mettre en état de goûter du plaisir dans la vie, de profiter
des bons moments, et même de chaque jour, de chaque instant, ce que dit
la maxime latine qui reflète l'enseignement d'Epicure : « Carpe diem »,
« Cueille le jour ».
Pour cela il faut éliminer les soucis et les angoisses.
Le matérialisme contre les angoisses religieuses.
Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure,
l'inquiétude religieuse et la superstition.
Bien des hommes vivent dans la
crainte des dieux.
Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas
aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers
leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les
écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.
Ils
pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur
adresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se
concilier leurs bonnes grâces.
Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour
un rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se
plaisent alors à ruiner.
Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et
des fariboles pour Epicure.
Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissance
métaphysique, cad une science de la totalité du monde.
Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses
est la matière, que tout ce qui existe est matériel.
Ainsi, la science peut expliquer tous les événements du monde,
tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant
de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés
variables.
Par exemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une
vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et
indifférentes à votre devenir.
C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs
explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause
du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.
C'est en effet cela seul qui
importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses.
La mort n'est rien pour nous.
La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la
crainte de la mort.
Les hommes ont peur de la mort.
Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans
l'absolument inconnu.
Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles
ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.
Les chrétiens, par exemple, imagineront
que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.
La peur de la
mort a partie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.
De plus, si tout
dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats
d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que
notre corps qui se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.
Dès lors, rien de
notre être ne survit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».
Ceux qui pensent que la vie du
corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort
du corps, ont tort.
Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle
n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus
commune, il faut penser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de
vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et.
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