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Faut-il admettre toutes les opinions ?

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« Introduction : Alors que les partis politiques mettent au goût du jour les « débats participatifs » en France, il semble que l'échange d'opinion soit de plus en plus valorisé, et qu'il soit de bon ton d'écouter toutes les opinions, qu'elles viennent d'experts ou d'ignorants. Si l'on ne peut adhérer à toutes les opinions, doit-on néanmoins les admettre toutes comme recevables, c'est-à-dire les tolérer ? N'y a-t-il pas des opinions inacceptables, qu'il faudrait combattre ? A quelle condition faut-il admettre les opinions d'autrui ? N'y a-t-il pas d'autre priorité à faire valoir dans ce domaine, comme la recherche de la vérité, qui semble incompatible avec le souci d'être tolérant envers toutes les opinions ? 1ère partie : Les opinions peuvent être un premier pas vers la connaissance. -L'opinion, appelée la doxa par les grecs, relève d'un savoir empirique sensible, qui est le premier degré de la connaissance humaine.

En effet, les premiers savoirs que l'on acquiert sont des opinions, des points de vue sur les choses, des avis qui nous sont donnés par le monde sensible (les images, le son, le palpable…).

C'est en partant ainsi à la découverte du monde sensible que l'enfant découvre les choses.

Pour Platon, ce n'est que dans le monde intelligible que l'on peut accéder à l'epistémè, c'est-à-dire le savoir véritable, forgé par le raisonnement théorique issu des sciences. -Les opinions sont toujours le reflet d'une époque, mais aussi de la personne qui les énonce, de ces influences, son milieu socio-culturel, politique et géographique.

Les opinions d'autrui peuvent donc nous apprendre beaucoup sur la personne et le milieu dans lequel elle vit.

L'opinion « exprime » l'autre davantage que le savoir établit, car elle est relative à l'autre, elle est engendrée par sa subjectivité. -Partager des opinions, c'est s'ouvrir à l'autre, à sa culture, sa différence.

Admettre les opinions d'autrui est donc une exigence de respect et de tolérance envers l'autre à laquelle il faut se soumettre. -C'est en effet le propre de l'homme que de se faire des idées, d'avoir des opinions (qui ne sont pas toujours justifiées).

C'est parce qu'il est impossible d'être expert et spécialiste dans tous les domaines que l'on est naturellement porté à se forger des opinions, qui ne sont pas forcément fausses. 2ème partie : Mais si notre but est la vérité, on doit réfuter certaines opinions. -Il y a des opinions irrecevables, dont on peut aisément prouver la fausseté par une démonstration rigoureuse (dans les sciences par exemple, les mathématiques ont montrés que la somme des angles d'un triangle est égale à 180°, donc l'opinion qui dirait le contraire devient absurde, et donc inadmissible).

La fausseté d'une opinion se révèle également de manière empirique, dans les faits eux-mêmes (on ne peut admettre que l'eau ne mouille pas quand on constate effectivement l'inverse). -L'histoire nous montre aussi que des opinions qu'on tenaient pour vraies il y a quelques siècles sont aujourd'hui dépassées (on ne peut plus admettre que la terre est au centre de l'univers, et que le soleil lui tourne autour, par exemple). -« Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien », avait coutume de dire Socrate à ses interlocuteurs.

Il semble qu'on ne peut jamais être certain de savoir, mais que l'on doit seulement chercher à savoir, en restant humble sur la force de vérité de nos acquis. -Les opinions consistent bien souvent en idées reçues et préjugés, qui sont bien loin de la vérité.

L'allégorie de la caverne racontée par Platon dans La République (livre VII) dénonce les méfaits de cette situation où l'homme se contente de croire à ce qu'il voit et pense détenir le savoir alors qu'il n'en est qu'un pâle reflet.

Les hommes sont enfermés dans une caverne, qui représente le monde des préjugés et de la confiance naïve, et ignorent que ce qu'il voient autour d'eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures.

Ils prétendent alors savoir, alors que tout leur est caché. -S'il est normal de tolérer des opinions que l'on suppose vraie, il semble en revanche qu'il ne soit pas légitime d'affirmer des opinions que l'on sait être fausses.

On ne peut admettre des opinions que l'on sait fausses, mensongères, calomnieuses, … -Si une opinion peut être vérifiée par une méthode, alors il faut l'y soumettre et non pas l'admettre, si l'on recherche la vérité :. »

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