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Faut-il admettre toutes les croyances?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : Croyance : C roire c'est donner sont assentiment à une idée non démontrée c'est à dire non vérifiée par des procédures rationnelles, c'est à dire que croire c'est tenir pour vrai une idée dont on ne sait pas si elle est vrai ou fausse.

Il faut distinguer trois types de croyances : l'opinion, la superstition et la foi.

La première tient pour vraie une proposition non-démontrée.

(Ex.

: « Je crois qu'il existe une autre forme de vie dans l'univers.

») La seconde tient pour vraie l'association entre une pratique est un effet sans que ce lien soit démontré (Ex.

: « je ne prononce jamais le mot corde sur une scène de théâtre parce que je crois que sa porte malheur.

»), La troisième engage l'existence toute entière de celui qui la ressent dans un pari sur la vérité de cette croyance (Ex.

: « je crois en dieu »). Tolérer : La tolérance est une vertu morale qui consiste à ne pas revendiquer violemment ses convictions ni à les propager de force.

Tolérer c'est donc à la fois renoncer à imposer ses convictions par la force et permettre aux autres de manifester les leurs dans le strict respect de la tolérance. Du point de vue formel : Faut-il : Il y a deux sens de la nécessité, nécessité de fait ou de raison.

La question peut donc être entendue en deux sens : Y a-t-il une nécessité qui nous force à tolérer toutes les croyances ? ; Ou, La raison nous conduit-elle nécessairement à tolérer toutes les croyances ? Problématisation : Nous nous interrogeons sur la tolérance et son rapport à la croyance.

Faut-il tolérer toutes les croyances ? Si la tolérance est une vertu morale, nous devons nous y conformer et comme elle prescrit de laisser libre cours aux opinions et croyances des autres, il semble que moralement nous ne puissions que tolérer toutes les croyances. C ependant, en pratique, au nom du principe de tolérance peut-on tolérer une croyance intolérante ? Ne trahirions nous pas ce principe en laissant se propager par la force des croyances intolérantes ? Faudrait-il ne pas tolérer toutes les croyances ? En rejeter certaines, peut être les punir alors ? Mais dans ce cas, comment distinguer entre croyances tolérantes et intolérantes sans tomber soi même dans l'intolérance ? C omment garantir que cette distinction ne puisse se réduire à un partage arbitraire, à une croyance intolérante de plus en un critère de distinction farfelus ? Proposition de plan : 1.

Il faut-tolérer toutes les croyances parce que la tolérance est un absolu de liberté. "Qu'est-ce que la tolérance ? C 'est l'apanage de l'humanité.

Nous sommes tous pétris de faiblesses et d'erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c'est la première loi de la nature." (Voltaire, Dictionnaire philosophique) a) Sans la tolérance l'humanité n'existe pas, chacun croit qu'il a raison et s'emploie à convertir à cette pseudo-raison, à cette croyance, les autres.

Les hommes tombent dans la violence, dans la guerre de tous contre tous, et reste soumis à la loi du plus fort. b) Grâce à la tolérance, la liberté se propage parmi les hommes, qui peuvent ainsi vivre en paix et se consacrer au développement de la raison. Problème : Tout ceci reste dans le domaine de l'idéal parce que l'on ne connait pas, et l'on a jamais connu cette humanité tout entière tolérante. Transition : Mais alors, ne faut-il pas interdire et donc punir certaines croyances ? 2.

Il ne faut pas tolérer toutes les croyances parce que les croyances sont irrationnelles et arbitraire. a) C roire qu'un femme qui porte un balais et a le nez crochu est une sorcière, et croire que les sorcières sont maléfiques, sont deux croyances arbitraires qui conduisent à l'intolérance.

On ne compte plus le nombre de femme brulée pour sorcellerie sous l'inquisition chrétienne, alors que « jusqu'à preuve du contraire », les sorcières n'existent pas. b) C 'est ce type de croyance que l'on nomme superstition, elles tiennent pour vraie sans preuve une affirmation que l'on ne peut critiquer (puisqu'elles sont arbitraires et pas raisonnées) sans être soi-même condamné pour hérésie. Problème : Il existe un autre type de croyance qui ne reposant pas sur l'affirmation de la vérité d'une opinion, mais sur un pari, peut parfaitement se concilier avec l'impératif rationnel de tolérance : la foi. Transition : C omment et sur quel critère objectif, distinguer alors superstition et foi, afin de ne pas tolérer les premières sans pour autant pourchasser les secondes qui sont tout à fait légitime ? 3.

Il faut tolérer toutes les croyances tolérantes et lutter contre l'expansion violentes des croyances intolérantes, car elles remettent en cause par delà la tolérance, la propagation douce de la raison. a) Pascal a montré que la croyance en dieu reposait sur un pari ce que l'on appel : « le pari pascalien ».

C elui qui croit en dieu engage toute son existence dans un pari sur son existence, ce qui ne lui permet pas de croire que sa croyance doitêtre partagée par les autres.

Aucun risque que celui croit authentiquement en dieu ne cherche à répandre sa croyance parmi les hommes et encore moins par la violence.

Nous pouvons donc distinguer très simplement la croyance religieuse (foi) de la superstition. b) Kant a très bien montré que la raison et la foi n'étaient pas contradictoire car elle ne portaient pas sur le même objet. C roire en dieu ne peut remettre en cause l'activité de la raison qui a pour premier fruit de nous faire comprendre (et pas nous faire croire en) la nécessité de la tolérance.

Sans elle point de paix, sans paix, nous sommes envahit par la crainte. c) Si bien que s'il y a bien une nécessité rationnelle à ce que les hommes s'entendent entre eux et donc, tolèrent mutuellement leurs croyances, il n'y a aucune nécessité de fait à tolérer aussi les superstitions et opinions intolérantes qui mettent à mal la concorde.. »

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