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Faut-il abolir ou accomplir son enfance ?

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« Introduction : Le film L'enfant sauvage nous présente un enfant jusque là coupé du monde, auquel on va inculquer conscience, langue, civilisation – un monde tel qu'il est vu par l'adulte.

Pourtant quelque chose semble manquer à cet enfant et cela nous invite à penser si il ne lui manque pas le fait d'avoir goûté au monde civilisé des enfants, qui n'est ni sauvagerie, ni monde adulte.

Certes, l'enfant doit faire sa révolution pour se tourner vers le monde des adultes, et cette révolution a un aspect irréversible.

Mais à l'origine de cette révolution, est-ce une rupture brutale ou un mouvement dans la continuité de l'enfance ? Faut-il abolir ou accomplir son enfance ? Nous devons ici interroger le développement induit par l'enfance, les possibles règles, nécessités qui accompagnent la révolution de l'enfant vers l'âge adulte [« faut-il »] et enfin la possible survivance de l'enfance à l'âge adulte. Développement : I.

RÈGNE OU ÉTAPE ? Le terme d'enfant vient du latin infans qui signifie « celui qui ne parle pas ».

Cet élément, parmi d'autres, implique que l'enfant n'a pas la même perception du monde que l'adulte.

Il s'agit donc d'abord de se pencher sur le monde de l'enfance. A) Le monde de l'enfance n'est pas une réplique aux dimensions différentes du monde des adultes : c'est un monde qualitativement différent. B) Freud parle du nourrisson comme de « sa majesté le bébé », surtout du point de vue des parents.

On retrouve ici le terme « abolir ».

Il arrive que l'enfant – dépositaire des attentes des parents – ait un statut de privilégié, qui ne pourra perdurer à l'âge adulte. C) D'un autre côté, l'enfant ne peut être délaissé, car sans cette phase de dépendance absolue, le pronostic vital est alors engagé.

L'enfant ne peut réussir son individuation – son émergence en tant qu'individu à part entière – sans passer par cette dépendance. II.

ABOLIR SANS DÉTRUIRE. L'enfant évolue donc dans un monde qui lui est propre mais dont il lui faut sortir.

C'est sur cette transition, cette rupture qu'il faut nous arrêter. A) L'enfant va, au fur et à mesure qu'il va gagner en indépendance, être confronté au réel, au principe de réalité, à la frustration...

Cela va de fait altérer sa perception du monde. B) Même si son milieu va l'influencer, il faut que l'enfant se détache – en particulier du milieu familial – pour construire sa propre personnalité.

Il va naître une volonté d'entrer dans le monde, un engagement dans la vie.

Il y a donc une rupture d'attitude. C) Dans cette révolution il va être accompagné par l'éducation.

Si Platon parlait de l'enfant comme d'un enfant barbare, l'éducation va parfaire le développement induit jusque là : l'enfant va apprendre à apprivoiser sa pensée pour négocier entre son monde intérieur et le monde extérieur. III.

QUE FAIT L'ADULTE DE SON ENFANCE ? Une fois l'enfance passée, et la révolution réalisée, que reste-t-il de l'enfance dans l'adulte ? Et qu'est-ce que cela nous apprend quant à notre sujet ? A) La théorie psychanalytique postule que l'adulte est toujours influencé par l'enfant qu'il a été, et qu'il ne peut faire sans son enfance. B) Cela n'implique pas que l'adulte doit conserver son esprit d'enfance, c'est-à-dire sa naïveté... C) On peut s'interroger sur ce que retient le philosophe de l'enfance.

Il en conserve la faculté de pouvoir s'étonner de tout ce qui lui est donné d'emblée, du monde.

C'est ce qui lui permet d'amorcer sa réflexion. Conclusion : Il faudrait en un certain sens abolir l'enfant roi, mais on doit accomplir l'enfance, en tant qu'étape développementale.

Il serait faux de penser que l'on peut se plonger dans l'âge adulte sans jamais se retourner vers l'enfance : l'enfant accompagne l'adulte, et peut même lui apporter.. »

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