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Existe-t-il une mémoire collective ?

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« ANALYSE DU SUJET II faut prendre garde de ne pas confondre ce sujet avec la question d'une nature sociale ou de cadres sociaux de la mémoire de chaque individu humain. Il convient sans doute de recenser les phénomènes collectifs qui peuvent s'apparenter à des phénomènes propres à la mémoire des êtres humains et s'interroger sur la légitimité d'un rapprochement, sur la pertinence de les penser sous un terme commun. [Les sociétés humaines possèdent une mémoire collective, qu'elles entretiennent avec soin.

Il s'agit de connaissances, de mythes, de traditions, qui sont transmis de génération en génération et qui constituent leur identité.] L'identité d'un peuple repose sur la mémoire collective Avant même de connaître l'écriture, les sociétés humaines ont veillé à transmettre, de génération en génération, un savoir technique, mais aussi des rites et des coutûmes venues de la nuit des temps.

Depuis, les hommes n'ont cessé de perfectionner les procédés d'enregistrement de la mémoire collective.

Par exemple la conversation du souvenir selon Mr Halbwachs se confond avec l'idée que nous nous en faisons après coup grâce au calendrier, aux dates de notre état civil, à celles des grands évènements dont nous sommes les spectateurs ou les acteurs.

Aujourd'hui, l'informatique permet de conserver toutes les traces du passé, sauvegardant ainsi ce qui constitue l'identité d'une nation. La société a un rôle important dans la formation de la personnalité psychique Avec le développement sensoriel et psychique, la personnalité se forme pleinement.

Et en chacun des aspects de cette formation, la société joue un rôle. a) Les perceptions, l'exercice de la mémoire, la vie affective, etc., sont éduquées.

Autrement dit, les synthèses mentales qu'ils supposent et qu'ils enrichissent se construisent grâce aux apports sociaux.

M. Maurice HALBWACHS et le Dr Ch.

BLONDEL ont montré, par exemple, dans leurs travaux sur la mémoire, l'importance des cadres sociaux pour l'acquisition de la localisation. En se situant par rapport aux autres, le sujet prend conscience de sa place dans le monde.

Et c'est là une pierre d'angle dans l'édifice de sa personnalité. b) Le « moi » s'édifie comme « unité » synthétique surtout grâce au «jugement d'attribution » : le sujet se juge auteur de ses actes (par opposition à une attribution à autrui) ; ou encore, il prend conscience qu'il est l'objet des actes d'autrui.

L'unité s'acquiert par l'identité du sujet sous la diversité des actes et à travers le temps.

C'est le même «je », le même sujet des actes passés dont témoigne la mémoire, des actes présents accomplis avec cette conscience d'appartenance, et des « projets », ou actes que l'on s'attribue d'avance. Or, à travers cette diversité et cette identité, se manifeste cette même opposition, ou au moins distinction, des sujets.

Le langage explicite cette opposition : toute action s'exprime en un mode « personnel ».

Le sujet est « je », « tu », ou « il », etc.

Aucun échange verbal n'échappe à ce climat. c) Très vite aussi, cette attribution devient responsabilité.

Les jugements d'autrui sur les actes accomplis, deviennent des jugements de valeur.

Certaines actions sont louées; d'autres blâmées; les unes récompensées, les autres punies. Ainsi l'appartenance des actes au sujet est accentué aux yeux de l'intéressé, et avec elle, la conscience de la personnalité. d) C'est au niveau des actes libres que s'achève la première formation intégrale de la personnalité. Il est aisé de constater que d'une part, les premiers.

choix vraiment libres affirment leur auteur par rapport aux autres (particulièrement par rapport aux parents ou aux maîtres) ; et que d'autre part, les raisons d'agir ont souvent été fournies par le milieu de vie.

Cependant, c'est seulement lorsque l'individu a fait siennes ces raisons de choisir que l'on peut parler d'action libre personnelle. Thèse et arguments : S'appuyant sur les faits que nous venons de présenter, la théorie sociologique (DURKHEIM, HALBWACHS, etc.) soutient que la personnalité n'est rien d'autre que l'écho dans la conscience individuelle de la conscience collective.

Tous les éléments constitutifs de la personnalité se résolvent, disentils, lorsqu'on vient à en faire une analyse précise, en phénomènes sociaux. La mémoire n'est jamais purement individuelle. »

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