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Evidence et vérité

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: ÉVIDENCE : Ce qui s'impose immédiatement à l'esprit, avec une vérité dont on ne peut pas douter.

Qu'elle soit naïve (dans l'opinion) ou non (dans la connaissance rationnelle), l'évidence est une expérience subjective. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. A.

La vérité s'applique aux idées, non aux choses • Le langage courant confond bien souvent les termes réalité et vérité.

Or, il convient de les distinguer soigneusement.

Un objet (ce tapis, cette lampe), un être seront qualifiés de « réels ».

Cette lampe est réelle, autrement dit elle existe effectivement ; ce n'est pas une fiction de mon imagination.

Mais cela n'aurait aucun sens de dire : « Le tapis, cette lampe sont vrais » (ou « faux ») • La vérité est une valeur qui concerne exclusivement nos énoncés, nos pensées, nos jugements.

Ainsi, par exemple, les jugements : « Cette lampe existe », « Ce tapis est rouge » peuvent parfaitement être dits « vrais » ou « faux ».

La vérité ou la fausseté qualifient donc, non l'objet lui-même, mais la valeur de mon assertion. • Dans certains cas pourtant, le langage paraît attribuer la vérité ou la fausseté à l'objet : un faux tapis persan, un faux Vermeer, de fausses dents.

Mais on désigne ici des objets réels : le faux persan est bien un tapis, le faux Vermeer un vrai Van Meegeren, les fausses dents un vrai dentier ! La fausseté porte ici sur le nom attribué improprement à ces objets, et non sur leur réalité.

C'est précisément parce que l'énoncé : « Ce tapis est un tapis persan » est faux qu'il s'agit d'un faux persan. B.

Le vrai est à lui-même sa marque • Ce point acquis, il faut chercher maintenant quel est le critère de la vérité.

Comment reconnaître, caractériser, définir le jugement vrai ? La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence. • « La vérité est à elle-même son propre signe » (verum index sui), écrit Spinoza dans L'Éthique (1677) ; «De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur ».

Cette identification de la vérité et de l'évidence se trouve déjà chez Descartes, qui se fixe comme première règle de n'accepter comme vrai que ce qui se donne clairement et immédiatement pour vrai : « Ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que, pour penser, il faut être, je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale, que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies », écrit-il dans la 4e partie de son Discours de la méthode (1637).

Pour Spinoza comme pour Descartes, une idée qui s'impose avec clarté et distinction est une idée vraie, et il n'y a point à chercher au-delà.. »

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