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Etre raisonnable, est-ce adopter une attitude modérée ?

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« [Introduction] L'homme est, par définition, dit Aristote, un animal raisonnable.

Cette raison est commune à tous les hommes, ajoute Descartes.

Qui dit raison dit aussi normes, ensemble de principes auxquels l'homme sensé, qui utilise correctement son « bon sens », obéit.

Mais qu 'est-ce que se conduire raisonnablement ? L'attitude mesurée estelle signe de sagesse ? [I - L'homme est un être de raison] La raison se définit comme la faculté de juger propre à l'homme, qui doit l'appliquer non seulement d'un point de vue formel, logique, mais aussi d'un point de vue moral.

Distinguons tout d'abord le rationnel et le raisonnable. Ainsi, est rationnel ce qui est conforme aux principes de la raison.

Cette faculté de juger est aussi appelée faculté des principes, qui sont au nombre de trois : principe d'identité, principe de non-contradiction et principe du tiers exclu.

Ces principes, bien appliqués, permettent d'atteindre logiquement et formellement le vrai.

Dans le Discours de la méthode (I), Descartes écrit : « La puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes.

» Pour connaître, l'homme a besoin du discours cohérent, de cette mise en ordre raisonnée, méthodique, qui permet la progression vers le vrai et la maîtrise des passions afin de mieux juger.

Un esprit obscurci par les opinions, les préjugés, les passions, se laisse conduire : il n'a plus l'initiative de l'action librement choisie. Si l'homme a besoin de la raison raisonnée pour aller vers le vrai, en quel sens en a-t-il besoin pour se conduire dans la vie ? Être raisonnable, c'est non seulement être doué de raison, c'est aussi agir avec sa raison pour ne vouloir que ce qui est en notre pouvoir, c 'est-à-dire agir raisonnablement.

Mais l'homme est un être de désir autant que de raison : il désire souvent plus qu'il ne peut.

Être raisonnable est donc un choix qui prend en compte le réel et qui compose avec lui.

C'est un choix qui présuppose que l'homme est capable de dominer ses passions. [II - Être raisonnable, c'est être mesuré] Tout homme sensé prend vite conscience que l'excès lui est néfaste.

Le but de la vie étant d 'être heureux, la voie de l'excès ne semble pas la meilleure pour accéder au bonheur.

Dans la vision aristotélicienne, le bonheur de l'homme consiste en un rapport équilibré avec sa rationalité fondamentale.

Être raisonnable, c'est se conduire avec mesure : c'est le propre de l'homme réfléchi, responsable de ses actes. Descartes met l'accent sur la nécessité de ne pas être importuné par le quotidien.

Et cela pour deux motifs : – – pour être heureux le plus possible, pour progresser dans la connaissance. Il faut se comporter de telle manière que la vie sociale soit légère, et que mon attitude n'attire pas l'attention.

La « morale provisoire » mise en place par Descartes prône une attitude modérée en tout, prudente. Vivre en accord avec le monde, vivre en accord avec sa conscience, vivre en accord avec les autres : voilà une définition de la conduite raisonnable centrée sur un sujet tout-puissant grâce à la bonne utilisation de sa raison. Cette définition est celle des Stoïciens comme de Descartes : la sagesse consiste à ne vouloir que ce qui dépend de moi et à suivre la nature pour le reste.

Être raisonnable c'est suivre les lois rationnelles de la nature.

Tout ce qui est rationnel devient de ce fait raisonnable. [III - L'homme est un être de raison parfois déraisonnable] Les Stoïciens et Descartes ont bien montré que l'homme qui se conduit raisonnablement est en même temps celui qui pense rationnellement.

En ce sens, la morale cartésienne est une science.

Seul, alors, le sage réalise pleinement sa nature humaine, à la fois rationnelle et raisonnable. Mais pour nous qui n'avons pas atteint la sagesse, sommes-nous moins hommes parce que parfois excessifs, déraisonnables ? Être raisonnable — être doué de raison — c'est aussi faire des choses déraisonnables : entrer dans la résistance pendant la guerre, oser affronter les flammes d'un incendie pour sauver des vies humaines, consacrer sa vie à la recherche scientifique, à une cause humanitaire, etc., les exemples pullulent qui indiquent que la grandeur de l'homme se trouve aussi dans ses excès.

« Rien de grand ne s'est fait sans passion », dit Hegel. "Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion..." HEGEL La passion a souvent été méprisée comme une chose qui est plus ou moins mauvaise.

Le romantisme allemand et, en particulier, Hegel restituent à la passion toute sa grandeur.

Dans une Introduction fameuse (« La Raison dans l'histoire ») à ses « Leçons sur la philosophie de l'histoire » - publiées après sa mort à partir de manuscrits de. »

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