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Etre libre, est-ce obéir à la raison ?

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« Examinez les définitions les plus courantes que l'on donne à propos de la liberté.

Pour l'opinion, être libre, c'est faire tout ce que l'on veut.

Or, cette définition est-elle valable ? N'est-ce pas là une illusion de liberté ? En creusant ce genre de rapport à la liberté, on tombe sur un ensemble de contradictions qui nous interdisent d'identifier la liberté avec le pouvoir de faire tout ce que nous voulons.

En effet, si j'ai ce pouvoir, l'autre en jouit également et si je peux faire tout ce que je veux, il le peut aussi , à commencer par faire ce qu'il veut...

de moi.

Par ailleurs, cette pseudo liberté n'est sans doute que le masque du désir ou du caprice.

Mais, précisément, qu'est-ce qui me permet d'affirmer tout cela si ce n'est ce que m'enseigne ma raison ? On voit donc que la raison apparaît d'emblée comme nécessaire pour me permettre de concevoir la liberté qui n'est pas seulement de l'ordre du pouvoir mais aussi de l'ordre du savoir.

Pour être libre, il faut savoir ce que c'est qu'être libre.

La raison apparaît donc comme indispensable.

En même temps, n'est-elle pas limitative ? Ne réduit-elle pas la liberté de manière si drastique qu'elle remplace une illusion par une autre ? Etre libre est-ce seulement suivre sa raison ? Etre libre, n'est-ce pas aussi paradoxalement pouvoir ne pas la suivre ? [L'homme accède à la liberté en faisant usage de sa raison. Grâce à elle, il s'affranchit de ses instincts, de l'animalité dont il est issu.

La nature, qui obéit à des raisons dont elle n'a pas conscience, n'est pas libre.] L'animal n'est pas libre L'animal obéit aveuglément à ses instincts.

Il ignore les raisons pour lesquelles il vit, se nourrit, se reproduit.

A l'inverse, l'homme cherche à comprendre ce qui le détermine.

La finalité de cette recherche est la liberté. Connaître l'origine et la nature de mes passions me permet de les contrôler, de ne pas être soumis à leur tyrannie. La raison me dit ce que je dois faire pour être libre Qu'il s'agisse de mes désirs, de mon rapport à autrui ou des règles morales, je dois suivre les lumières de la raison.

Tel est le principe sur lequel se fonde toute la morale de Kant.

C'est la raison, et elle seule, qui peut juger du bien et du mal.

Agir en conformité avec le bien, c'est être libre au sein de la communauté des hommes.

En effet, je ne suis pleinement libre qu'en respectant autrui et les liens qui m'unissent à lui. • Pour Kant, l'homme est soumis aux lois naturelles (comme, par exemple, la loi de la gravitation des corps) et si, en ce sens, il n'est pas libre, en revanche, en tant que sujet doué de raison, sa découverte du déterminisme de la nature lui permet de décréter librement les lois auxquelles il obéira. • Ainsi, la loi morale n'est pas une loi extérieure à laquelle on se soumet, mais une loi que l'homme, en tant qu'être raisonnable, s'impose à lui-même.

C'est en ce sens que la liberté kantienne est autonomie (du grec : autos, "soi-même" et nomos, "loi").

Ainsi, la loi morale, loin de nier la liberté, la postule. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir.". »

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