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ETRE LIBRE EST-CE FAIRE TOUT CE QUE L’ON DESIRE ?

Publié le 24/04/2024

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« ETRE LIBRE EST-CE FAIRE TOUT CE QUE L’ON DESIRE ? Par opposition à la contrainte(synonyme de coercition dans un registre politique), la liberté est le pouvoir de faire ce que l’on veut sans restriction dans notre marge de manœuvre.

D’après cette définition, un Homme libre agit donc entièrement selon sa volonté.

Pourtant, toute société qui garantit la liberté de ses individus comporte des interdits.

Le pouvoir de volonté de chacun n’y est pas absolu.

Il semble également évident que dans le domaine de cette volonté se trouve la réalisation de ce qui nous apporte du bonheur ; après tout, qui ne désire rien? Qui ne voudrait pas faire ce qui lui plaît? Or Le désir du latin Desiderare qui signifie constater l’absence d’un astre, et De là avoir la nostalgie d’une étoile, signe l’appartenance de l’homme dans un double problème de « manque » et « plénitude » .Ainsi, le désir pourrait se définir par la quete du « désirable », que celui-ci soit un objet, une personne ou encore un état de choses.

De là, la possession du désirable conduirait à la satisfaction, à la plénitude, voire au bonheur.

Le désir se définit ainsi par une démesure à l’égard de ses objets.

Ainsi, on comprend que l’insatisfaction le caractérise en profondeur ce qui l’amène à perturber l’activité rationnelle de l’homme.

La définition conceptuelle du désir rejoint donc le « tout » qui est synonyme d’excès et de démesure (hybris).

De plus , la plupart de nos désirs s’imposent à nous.

Et les satisfaire revient à ne pas lutter, à s’y soumettre et donc à en devenir esclaves.

Dès lors, la liberté résulte t-elle de la réalisation de tous ses désirs ou est-elle au contraire menacée par leur totale satisfaction ? En d’autres termes, être libre, est-ce pouvoir réaliser tous ses désirs ? Partons avec l'affirmative face à notre questionnement ; être libre, est-ce faire tout ce qui nous plait? L’opinion communément admise est d'affirmer qu’être libre revient effectivement à se permettre de faire tout ce que notre volonté ou nos impulsions nous demandent .En effet, lorsqu’on se retrouve bloqué ou réprimé qu'il s'agisse d'une contrainte imposée de l'extérieur comme le serait une interdiction ou qu'il s'agisse d'une peur venant de l'intérieur de soi, on se retrouve coincé, emprisonnés, empêché d'exercer notre volonté.

Par ailleurs, L’homme dans son état naturel et premier se sent libre, l’enfant n’a pas de contraintes morales ou sociales.

L’adulte le contraint par l’éducation.

La liberté la plus primaire serait donc la liberté de mouvement, ne dit-on pas traditionnellement des populations nomades qu’elles sont libres ? A contrario l’homme à l’état d’esclave, privé de toute liberté, est un instrument contraint d’être sous le joug de son maître, s’aliénant ainsi aux désirs de l’autre plutôt que de soi.

D’ailleurs, on remarque que dans notre société, la punition ultime pour une faute est la privation de liberté, essentiellement de liberté de mouvement.

L’homme en prison n’est plus libre dans la mesure où il n'a pas la possibilité d'agir à sa guise.

Son emprisonnement est une contrainte qui s'exerce sur sa liberté, notamment de mouvement. Être libre, ce serait donc pouvoir agir sans contrainte et de là faire tout ce que l’on veut.

L’homme navigue de désirs en désirs, il travaille pour gagner de l’argent, pour acheter des choses, du temps, pour se procurer un semaine de « libre ».

Ainsi,Le désir est l’un des moteurs de son existence et satisfaire un désir c’est avant tout satisfaire un manque.

La liberté semblerait être la possibilité de combler ce manque par la satisfaction des ses besoins.

Il est donc normal que la vie d’un individu soit guider par ses désirs étant donné que tout être humain aspire à cet état de satisfaction.

D’autant plus que le désir ne s’éteint jamais, c’est un perpétuel recommencement qui nous fait vivre.

Pouvoir tous les réaliser, avoir les moyens de tous les accomplir, et donc faire ce que l’on veut sans contrainte extérieure signifie etre « indépendant » et par extension « etre libre » ce qui renvoie à la conception libéraliste du bonheur (self-made man) .Lors de la révolution sexuelle des années 60 naissait une revendication de la liberté sexuelle contre une morale contraignante qui se voulait surveiller les désirs et les limiter.

Ainsi, Le désir apparaît comme une manifestation de notre liberté. On serait donc tenté de penser que pour être libre il ne faudrait pas en finir avec le désir, bien au contraire, il faudrait se donner les moyens de les satisfaire. Descartes, dans ses Méditations Métaphysiques indique que nous disposons d’un libre-arbitre, c’està-dire d’une faculté de choix qui nous permet d’opter pour telle ou telle décision sans influence extérieure.

Il s’appuie sur un enseignement théologique : l’homme étant à l’image de Dieu, il dispose d’une liberté de choix, ce qui l’apparente à son Créateur.

En effet, La conscience de l’homme a pour donnée immédiate de disposer de la capacité de choisir : je peux vouloir ou ne pas vouloir.

Dire oui ou non est une possibilité dont Dieu dispose également.

Donc sur ce point, l’homme est à l’image de Dieu.

Par conséquent, le libre-arbitre donne un sens absolue à la liberté car notre volonté est indépendante de toute contrainte.

L’homme se crée en permanence ,il n'est que le résultat des différents choix qu'il fait tout au long de sa vie.

Ainsi, la liberté humaine est totale et inaliénable.

Mais cette liberté totale a une conséquence : l'homme est entièrement responsable de ce qu'il est. Il est "condamné à être libre"(l’existentialisme est un humanisme)et par ce fait, il peut faire « tout ce qu’il désire » et « ce que bon lui semble » par le pouvoir du libre arbitre à condition d’en assumer les conséquences.Ainsi, Le caractère absolue de la liberté procurerait à l’homme le choix de « faire ce qu’il veut »et ce « qu’il désire ». De plus, L'être humain, en tant qu'être passionnel, ne devrait jamais réprimer ses passions à la place de les satisfaire pleinement, car cela le mènerait au malheur ; peut-on être libre en étant malheureux? Non, car ne pas être heureux signifierait encore moins nous sentir libres. Cependant, La possibilité d’un choix est-elle vraiment liberté si on sait que ce choix nous est dicté (par nos désirs entre autre)? De plus, suivre tous nos désirs n’est-t-il pas finalement l’illusion de la liberté qu’on achète (société de surconsommation) ? Nous en venons donc à nous poser plusieurs questions ; dans ces sociétés qui promettent la liberté, où s’arrête celle de chaque individu ?ne risque-t-on pas finalement d’être dépossédée de nous même (ce qui est antonyme à la liberté) en suivant l’excès et la démesure (hybris) ? Nous sommes conscients de nos désirs mais ignorants de ce qui les déterminent.

Nous ne choisissons pas nos désirs : ils s’imposent à nous comme une force naturelle (émanant du ça d’après l’appareil psychique de Freud).

Ainsi, nos désirs semblent bien mettre en cause notre liberté puisqu’ils ne naissent pas d’une libre décision de notre part.

Nous ne décidons pas de désirer telle ou telle personne.

Les désirs auxquels l’homme se soumet sont des choix engendrés par une multitude de facteurs.

A la liberté une forme de déterminisme social et culturel s’oppose.

Zn effet, L’ouvrier et le chef d’entreprise n’ont ni les mêmes moyens, ni les mêmes désirs. Dans sa « Lettre à Ménécée «, Epicure fait la différence entre deux sortes de désirs : « les désirs naturels et nécessaires « et « les désirs vains ».

L’éternelle insatisfaction de ces derniers nous rend malheureux et esclaves de nos désirs.

Or la notion d’esclave est en parfaite contradiction avec le terme « liberté ».

En effet, un esclave obéit dans le seul intérêt de celui qui commande, il n’agit pas dans son intérêt authentique.

Etre esclave de ses désirs signifie donc s’y soumettre, ne pas lutter et les laisser s’imposer à nous.

Nous pouvons reprendre l’exemple d’une personne alcoolique. Elle sait qu’elle ne doit pas se remettre à boire mais elle ne peut pas aller à l’encontre de son désir. Sa dépendance consiste à subir son désir.

De plus, face à ces désirs non choisis , je suis passif comme l’atteste le langage avec l’expression « céder à ces désirs ».Accomplir tous mes désirs serait les satisfaire sans exception, sans relâche, au fur et à mesure qu'ils apparaissent.

Or ne s'agit-il pas là d'un processus sans fin ? Pouvoir réaliser tous nos désirs fait de nous des prisonniers de ce cycle sans fin Pouvoir réaliser tous ses désirs implique de se donner de la peine pour obtenir quelque chose qui nous est inconsciemment imposé et qui nous rend dépendant.

D’autre part, Obéir à des penchants et des inclinaisons que je n’ai pas choisi ôte mon statut de maître or la liberté c’est non seulement « se.... »

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