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Etre libre est ce faire ce que l'on doit ?

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« La liberté est l'état de l'être qui n'obéit qu'à sa volonté, indépendamment de toute contrainte extérieure.

Cependant notre réflexion ici doit être une réflexion d'inspiration politique.

En ce sens, il convient de définir la liberté au sens politique, comme celle qui renvoie les différents domaines (physique, d'expression, de conscience, de pensée, religieux) où l'individu n'a pas à subir de contrôle de l'Etat dans la mesure où il est respectueux des lois.

C'est en ce seul sens que les Anciens ont discuté de la liberté : être libre, c'est jouir des institutions d'une cité, ne pas être esclave.

Quant au devoir, du sens habituel du verbe (ce qui est doit être, ou être fait), la réflexion morale a déduit un concept d'obligation qui trouve toute sa vigueur dans le système de Kant.

Kant distingue ainsi l'action menée conformément au devoir, de celle qui est faite « par devoir ».

Le premier cas est étranger à la morale car le sujet agit sans effort et donc sans mérite dans la mesure où entrent en jeu des intérêts particuliers dont l'orientation se trouve conforme à celle qu'exigerait le devoir s'il était perçu.

En revanche, s'il « agit par devoir », le sujet pour être qualifié d'authentiquement moral : luttant éventuellement contre ses propres inclinations, il accède alors à la connaissance de ce que demande la loi morale.

Loi rationnelle qui importe non par son contenu mais uniquement par la forme qui est la sienne, c'est-à-dire par le fait qu'elle indique une obligation universellement valide.

Ainsi, Il est dans nos habitudes de concevoir la liberté comme une revendication contre toutes les formes de contraintes.

Nous pensons qu'il n'y a de liberté que lorsque disparaît toute gène ou empêchement.

La liberté s'exprimerait alors par une lutte contre ce qui la restreint : contre les importuns, contre l'Etat, contre les règles sociale etc.

Seulement, si la liberté c'est seulement une forme de révolte, alors il nous faudrait trouver l'isolement absolu pour l'atteindre.

Nous vivons en société dans des règles, sous des lois que l'on peut estimer contraignantes.

Du coup, l'Etat, garant de la loi, peut lui-même sembler par nature fait pour opprimer la liberté.

Mais n'est il pas dans la nature de l'institution politique de rendre possible la liberté civile plutôt que de l'opprimer ? La liberté politique serait-elle possible sans un Etat pour la défendre ? L'homme libre et le citoyen : Dans la culture occidentale, la liberté a d'abord été pensée dans l'opposition du statut politique de l'homme libre au statut de l'esclave.

L'esclave est celui qui ne s'appartient pas lui-même, mais appartient à un autre que lui, le maître.

Mais aussi celui qui est privé de droit.

Le citoyen est celui qui commande en un sens et aussi celui qui obéit.

Il commande en exerçant son droit dans les assemblées des citoyens, en participant à la vie publique.

Le citoyen doit exercer un pouvoir législatif et judiciaire.

Il obéit en respectant le droit qui résulte des décisions communes.

C'est en ce sens que l'on admettait dans l'antiquité qu'il n'y avait de droits et de devoirs que de l'homme libre.

Dans nos démocraties modernes, il n'est plus possible de distinguer la liberté de l'homme et sa qualité de citoyen.

Tout homme libre, membre d'un état, est un citoyen.

Il n'y a de privation de droits civiques que dans le cas d'une infraction grave à la loi.

Ici, on peut penser à l'ouvrage de Hannah Arendt, La crise de la culture, p.

192,193. La citoyenneté se définit à partir de la liberté des hommes dans l'Etat.

Elle n'implique par n'importe quelle définition de la liberté.

Il faut distinguer la licence de la liberté naturelle qui est indépendance sans loi et la responsabilité de la liberté civile.

Rousseau écrit : « Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un état libre ».

La liberté du citoyen ne se définit pas le respect de la liberté de l'autre citoyen et le souci constant du bien de tous.

Aussi il ajoute aussi : « la liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre ». La liberté perdrait tout signification, si elle impliquait non pas un rapport de droit entres les hommes, mais des rapports de force.

La liberté naturelle, au sens du « je peux faire ce que je veux », peut détruire et finir par nier la liberté elle-même.

La liberté que je me donne, je dois aussi pouvoir la prêter à autrui.

la liberté civile se maintient dans le respect de l'autre. Or comment dans la pratique se trouve fixé ce respect ? Par la limite posée par la loi.

La loi trace la limite théorique par laquelle le citoyen est supposé ne pas nuire à autrui et ne pas porter tort à l'intérêt de tous. Sans cette limite, comprise dans la définition du citoyen, on ne voit pas comment la liberté serait elle-même pensable.

Aussi faut-il admettre qu'il « n'y a point de liberté sans Lois, ni où quelqu'un est au dessus des Lois ». La liberté opprimée : · Aussi le citoyen se trouve parfois placé dans une situation où il ne fait qu'obéir sans commander.

Quand cette contrainte vient du pouvoir politique, nous parlons de despotisme, de tyrannie, de dictature et de régime totalitaire.

Le despotisme est un pouvoir excessivement étendu et confié à un souverain, au dépend du peuple.

La tyrannie est un despotisme violent et cruel, qui s'impose par la terreur.

Une dictature est un régime politique qui s'instaure à la faveur d'un putsch miliaire, en renversant un régime plus modéré.

Un régime est totalitaire quand la diversité des opinions y est interdite, et que règne une sensée unique, l'idéologie du régime, qu'une seul parti possède un pouvoir total à tous les étages de l'Etat. · Considérons la privation de liberté qu'engendre la tyrannie.

La tyrannie ne repose pas, comme le dit La. »

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