Etre égaux, est-ce être identiques ?

« Analyse du sujet : Etre égaux, est-ce être identiques ? Cette question a la forme d'une interrogation totale.

Elle appelle soit une réponse affirmative « oui, être égaux, c'est être identiques » soit non être égaux ce n'est pas être identiques.

Pour pouvoir répondre à cette question, il va être nécessaire d'analyser les éléments qui composent notre question : « égal / égalité » ; « identique / identité » Egalité l'égalité est un rapport entre des grandeurs égales.

On peut distinguer deux types d'égalité, l'égalité arithmétique : 1 + 2 = 3, et l'égalité géométrique qui est affaire de proportions selon la valeur que chaque partie apporte au tout.

Le modèle mathématique de l'égalité arithmétique est l'addition, celle de l'égalité géométrique, la proportion autrement dit la fraction. Identité Caractère de deux ou plusieurs êtres identiques (identité qualitative, spécifique ou abstraite). Semblable, tout en étant distinct. Qui est unique, bien que nommé ou représenté de façon différente. Qui reste toujours le même en dépit des changements successifs. Problématisation Cette question dans un premier temps peut étonner dès lors qu'en bon mathématiciens que nous sommes, identité et égalité nous semblent synonymes.

En ce sens, à cette question, nous ne pouvons répondre que oui.

Mais les mathématiques sont une science de l'abstrait, qu'en est-il quand nous abordons la sphère humaine, sphère de la variabilité, du contingent, du changement ? Etre égaux pour les hommes est-ce être identiques ? L'identité est-elle requise par l'égalité quand on il s'agit des hommes ? Autrement dit peut-on être égaux malgré nos différences ? Plan I.

Egalité = Identité II.

L'égalité entre les hommes pose la question de l'identité de l'homme qui se défint à contrario des autres espèces. III.

L'égalité dans la différence I.

Egalité = Identité 1.

Etymologie de l'idée d'égalité : rapport mathématique L'égalité est avant tout un rapport comme nous le rappelle son étymologie mathématique.

On dira 3 = 3 ou bien 1+2 = 3.

Ce lien aux mathématiques n'est pas fortuit.

En effet, il se retrouve dans la langue allemande où « gleich » signifie égal (=) et « Gleichheit », égalité.

La question qui se pose dorénavant est la suivante : qui peut être égaux ? L'égalité lie-t-elle des êtres identiques ? Se confond-elle avec l'identité ? L'égalité s'identifie-t-elle avec l'homoiétès grec ? 2.

L'origine grecque Le terme d'homoios désigne l'égalité en tant que similitude de qualité ou de forme.

C'est ce genre d'égalité qui unit les citoyens de Sparte ; ces derniers faisant l'expérience de leurs égales dignités tout au long de leur vie de soldats : même éducation, même formation, même combat de sept à soixante ans.

L'homoiétès s'inscrit dans le cadre et dans la logique militaire des communautés guerrières.

Ce sentiment d'identité ne s'est pas restreint aux seules génè grecques.

En effet une ouverture démocratique de la fonction militaire a permis à un nombre plus grand de devenir citoyen. C'est ainsi que des répercussions à une plus grande échelle, hors des réseaux aristocratiques, dues en grande partie à cette récente démocratisation ont pu avoir lieu.

Le sentiment d'égalité fondé sur l'identité guerrière se modifia au sein même de Sparte : il représentait l'union et surtout le primat de la communauté sur ses membres.

En ce sens, cette égalité de type identitaire fait très vite montre de ses limites : elle semble mener inéluctablement à l'égalitarisme, c'est à dire à l'imposition autoritaire d'une norme collective, et à l'uniformisation du corps civique.

Au lieu de prendre en considération les différences de chacun, on entreprend un travail d'assimilation de ces dernières non pas pour, dans un processus de synergie, aboutir à une synthèse originale mais bien plutôt pour les rentrer dans un cadre uniforme et préétabli. II.

L'égalité entre les hommes pose la question de l'identité de l'homme qui se défint à contrario des autres espèces. « L'homme est rationnel » (Aristote) 1.

L'égalité entre les hommes repose sur l'identité suivante : tous les hommes sont possesseurs du. »