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Est-on en paix avec sa conscience tant qu'on ne fait qu'user de son droit ?

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« Problématique et démarche. Être en conformité avec la loi, dans ses actes ou ses revendications,suffit-il pour mesurer ce qui est juste, ce qui est dû à l'autre ? La justice n'exige-t-elle pas autre chose que le respect du droit ? Montrer comment les deux notions s'accordent en les analysant.

Être juste, étymologiquement, c'est agir droitement, être droit.

Or, qu'est-ce qui détermine ce qui est droit, sinon une règle ? Si l'on appelle "lois" les règles qui s'imposent au citoyen et qui garantissent les droits des autres, et si l'on appelle "droit" l'ensemble de ces lois, alors avoir le droit pour soi, c'est être dans une situation de conformité avec la loi ; c'est donc être juste. Examiner comment effectivement il y a accord.

On peut développer les idées suivantes.

La loi protège le faible de la force du plus fort, elle impose au fort le respect de ce qui est dû au faible.

La loi donne la règle objective de ce qui est à faire pour être juste, par opposition à toute estimation subjective qui risque de relever du caprice, de l'intérêt particulier ou de l'arbitraire.

On appelle bien "judiciaire" l'institution chargée de faire respecter la loi.

Enfin, le principe de l'égalité de tous les citoyens devant la loi est justice.

Conclure: il y a accord entre le droit positif et la justice. Montrer la faiblesse de la réponse précédente pour la critiquer.

On peut en effet critiquer la valeur du droit positif à partir de l'expérience de l'imperfection des lois.

Au-delà de l'expérience qui montre qu'on change les lois et qu'on tend à les améliorer, ce qui signifie qu'elles étaient insuffisantes pour être la mesure d'une justice mieux adaptée, il convient de s'interroger sur qui fait les lois et pour quoi.

A travers les lois, n'est-ce pas un pouvoir qui s'exerce, le pouvoir de l'État ? La question vient alors de déterminer dans quelle mesure et à quelles conditions ce pouvoir s'exerce avec justice.

L'État affirme-t-il sa propre puissance, ou traduit-il la volonté générale du peuple ? Lire : Rousseau, Du contrat social. Il y a deux sortes de dépendances : celle des choses, qui est de la nature ; celle des hommes, qui est de la société.

La dépendance des choses, n'ayant aucune moralité, ne nuit point à la liberté, et n'engendre point de vices : la dépendance des hommes étant désordonnée les engendre tous, et c'est par elle que le maître et l'esclave se dépravent mutuellement.

S'il y a quelque moyen de remédier à ce mal dans la société, c'est de substituer la loi à l'homme, et d'armer les volontés générales d'une force réelle, supérieure à l'action de toute volonté particulière.

Si les lois des nations pouvaient avoir, comme celles de la nature, une inflexibilité que jamais aucune force humaine ne pût vaincre, la dépendance des hommes redeviendrait alors celle des choses ; on réunirait dans la république tous les avantages de l'état naturel à ceux de l'état civil ; on joindrait à la liberté, qui maintient l'homme exempt de vices, la moralité, qui l'élève à la vertu. Thématique générale • Un texte très typé de Jean-Jacques Rousseau, tiré du livre II de l'Émile.

On peut dégager, par une analyse thématique attentive, la problématique implicite qui le sous-tend, et dont les implications sont très riches, notamment concernant le statut du droit (cf.

plus loin), la fonction de l'État et les conditions d'une véritable liberté dans le cadre de la société. • Un texte à resituer dans le cadre d'une certaine tradition de philosophie politique, qui a coutume de justifier l'existence de la société par la nécessité d'une maîtrise collective de la nature.

La distinction critique de deux types de dépendances (nature, société) vise surtout ceux qui voudraient faire des rapports de domination entre les hommes la rançon obligée de la maîtrise de la nature.

En soutenant une thèse paradoxale (la faiblesse de l'homme face à la nature n'altère pas sa liberté), Rousseau veut surtout remettre en question toutes les justifications de l'inégalité et de l'abus de pouvoir.

Il assigne en même temps une fonction très importante à la législation, définie comme facteur d'égalité et de moralité. Analyse du texte Thèse générale : la maîtrise sociale de la nature doit s'assortir d'une organisation très rigoureuse, destinée à éviter toute « dépendance particulière ».

Développement thématique de cette thèse • Distinction principielle : dépendance des choses - dépendance de la société. • Caractérisation de cette distinction. • Solution proposée par Rousseau pour concilier société et liberté (force de la loi - analogie entre lois sociales et lois naturelles). • Conséquences d'une telle solution (réunion des avantages de la liberté naturelle et de l'état civil.. »

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