Aide en Philo

Est-il vrai, comme le veut Auguste Comte, qu'une science positive de l'esprit ne fasse aucune place à l'introspection ?

Extrait du document

« Est-il vrai, comme le veut Auguste Comte, qu'une science positive de l'esprit ne fasse aucune place à l'introspection ? CONSEILS Les philosophes ont jugé sévèrement l'étroitesse de la doctrine de Comte concernant l'observation subjective.

Avant de juger une thèse, il faut voir ce qui la motive.

Quelles raisons avait Comte de condamner l'introspection? Si vous les ignorez, examinez en quelle mesure la psychologie actuelle réussit à se passer de ce procédé de recherche. Introduction. Si la psychologie est fort en retard sur les sciences de la nature, c'est qu'elle est, par rapport à elles, dans une situation très défavorable.

Une science ne paraît mériter son nom que si le fait qu'elle interprète est accessible à une observation large, s'il est saisissable de points de vue divers, si l'hypothèse se prête au contrôle strict qu'exercent des esprits indépendants les uns des autres.

Tel est le cas des sciences physiques.

Mais au champ ouvert de l'espace s'oppose le monde clos de la conscience.

Le fait mental est inséparable du sujet qui le vit et qui seul le connaît directement.

Si ce défaut d'objectivité discrédite l'observation subjective, comment la psychologie pourra-t-elle se constituer ? Ne sera-t-elle qu'un savoir conjectural ? Ou peut-elle substituer à l'introspection un procédé moins direct maïs valable encore, d'information ? I — Sens strict de l'objection positiviste. La critique philosophique a été sévère pour la thèse de Comte, jugée étroite, trop systématique.

Correctement interprétée, elle est plus plausible.

D'abord, Comte vise une certaine métaphysique, celle de l'école éclectique, qui fait de l'introspection un moyen de dépasser l'expérience, et propre à nous révéler l'essence de l'âme et de ses facultés, comme son indépendance à l'égard du corps.

Surtout Comte ne nie pas que la conscience nous révèle nos états internes, plaisirs ou peines, désirs, souvenirs, idées.

Mais la comparaison célèbre dont il s'est servi : « L'oeil ne se voit pas lui-même », définit ce qui, selon lui, échappe à l'introspection.

La conscience est, avec ses phénomènes, dans un rapport analogue à celui de l'oeil aux choses dans la vision.

Comme l'oeil voit son objet sans se voir, la conscience saisit ses états sans se saisir elle-même.

Le je, dirions-nous aujourd'hui, connaît les faits qui forment le moi sans se convertir pour lui-même en objet.

Et, sur ce point, on n'a pas fait à l'objection positiviste de réponse décisive.

Mais que vaut la thèse, largement interprétée et dégagée des intentions propres de Comte ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles