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Est-il possible de nier l'existence du temps?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition * Le temps = du latin tempus, « division du temps, période ».

Mesure de la durée, obtenue en choisissant comme repère un événement ou en prenant comme unité la durée d'un mouvement régulier et observable. Le temps se présente à nous sous la forme d'un cycle : celui des saisons ou des rythmes biologiques, donc du retour du même.

Mais cette répétition, il est nécessaire de la noter, s'effectue toujours sur fond d'irréversibilité : le temps se symbolise aussi par une flèche et devient alors mouvement même de notre vieillissement, ce qui travaille à notre propre mort.

Sous ces deux aspects, sa réalité semble indubitable. * Existence = en philosophie, l'existence est un mode d'être spécifique distinct de celui des essences, elle est synonyme de réalité actuelle, de présence effective. * Nier = mouvement de la pensée par lequel je refuse d'accorder de la réalité effective à quelque chose.

Autrement dit, je réduis, d'un seul mouvement de la pensée, l'éventuelle substantialité de quelque chose en le réduisant à « rien », donc au non être. · Angles d'analyse * Comment nier l'existence du temps ainsi défini précédemment ? Et surtout, que signifierait cette négation ? * En effet, la négation peut être frontale : il s'agirait de dire que le temps n'existe pas, qu'il constitue une illusion.

Ou elle peut être latérale : il s'agirait alors d'effacer les conséquences du temps.

(cf. chirurgie esthétique et cure de jouvence) * Pour autant, nier l'existence du temps ce peut-être aussi le noyer, s'empêcher d'y penser en tant qu'il contient notre mort, grâce au divertissement au sens de Pascal : en somme, s'étourdir pour ne pas le voir passer, pour ne pas voir qu'il nous est compté. * Dans cette perspective, nier s'apparente au système du « déni » ainsi nommé par les psychanalystes.

Il s'agit d'un mode de défense qui consiste en un refus du sujet de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante.

Je sais que le temps existe mais j'agis sur ma conscience pour qu'elle ait l'impression qu'il n'en est rien. * Enfin, nier l'existence du temps peut revenir à vouloir limiter l'action du temps comprise comme corrosive, dissolvante.

Ceci correspond au refus affectif du temps si poétiquement formulé par « Ô temps, suspends ton vol ! » * Sur le plan intellectuel, une autre forme de refus consisterait à dire que l'existence du temps n'est pas omniprésente : il y aurait des vérités et des oeuvres qui échapperaient à la remise en cause et à l'oubli. * Négation frontale, latérale, négation symbolique, refus consistant à vouloir refouler l'existence du temps de certains domaines = la négation de l'existence du temps existe bien dans les faits. Problématique On devra ici se pencher, non pas tant sur la possibilité technique (puisque l'analyse nous a montré qu'elle existait) de nier le temps que sur la possibilité morale.

En effet, il s'agit de se demander si une telle négation de l'existence effective du temps est légitime ? (Il faut donc faire la distinction entre de fait/de droit) A quelle condition est-ce possible ? Et quelles en sont les conséquences ? Un refus d'accepter l'existence du temps n'est-il pas symptomatique de notre attitude tout spécifique par rapport à celui-ci ? Plan I- Le temps : une forme de non-être · Nous nous représentons souvent le temps comme l'addition du passé, du présent et de l'avenir. Saint Augustin (Les confessions) explique que le temps n'existe pas si nous le concevons ainsi.

En effet, le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore, et le présent est le mouvement même de sa disparition.

Si le présent était toujours présent « et qu'en s'écoulant il ne devint point un temps passé, ce ne serait plus le temps mais l'éternité » (LXI, Ch.

XIV).

Le temps est donc l'addition de trois néants que nous rétablissons dans l'ordre chronologique : le révolu, l'évanouissement, le non-advenu. · Il est ainsi une forme de non-être.

Sa seule réalité pourrait lui être donnée par le présent mais il est de l'essence de celui-ci de nous être ôté.

Saint Augustin conclut provisoirement : « de sorte que. »

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