Aide en Philo

Est-il légitime d'avoir bonne conscience ?

Extrait du document

« Qu'est-ce que la bonne conscience ? Quand peut-on avoir bonne conscience ? Pourquoi ? Est-elle toujours légitime ? Avoir bonne conscience suppose que l'on a le sentiment d'avoir accompli son devoir et que l'on se satisfait de son action.

Mais la bonne conscience a aussi un sens péjoratif et l'expression peut désigner cette sorte de mollesse morale et bien pensante qui caractérise parfois l'opinion.

Le problème de la bonne conscience est peut-être qu'elle a tendance à s'autosatisfaire un peu facilement et de ce fait, ne plus chercher à s'améliorer ou à viser le meilleur.

Le risque est de glisser vers une espèce d'apathie ou de passivité.

Bref, la bonne conscience ne risque-t-elle pas de se contenter trop aisément d'illusions ou de mensonges.

Prenez l'exemple du procès de Socrate, le tribunal se donne bonne conscience en se cachant derrière des chefs d'accusation fallacieux et la calomnie. [La bonne conscience est le sentiment d'avoir bien agi.

Je suis en droit d'être satisfait de moi-même lorsque je sais que j'ai agi moralement ou selon mon devoir, lorsque je n'ai rien a me reprocher.] Je sais lorsque j'ai mal agi L'homme a naturellement le sentiment du bien et du mal, dit Rousseau.

La conscience, selon lui, est un «instinct divin d'après lequel je sais spontanément si je me suis bien ou mal conduit. «Si la loi naturelle n'était écrite que dans la raison humaine, elle serait peu capable de diriger la plupart de nos actions, mais elle est encore gravée dans le coeur de l'homme en caractères ineffaçables et c'est là qu'elle lui parle plus fortement que tous les préceptes des philosophes.» Rousseau, Écrits sur l'Abbé de Saint-Pierre (1756). • Rousseau rompt en partie avec le rationalisme et revalorise le rôle des sentiments.

La conscience morale est pour lui un «instinct divin» qui lui permet de distinguer le bien et le mal avant même de savoir expliquer pourquoi.

Elle procède en particulier de la pitié, un des sentiments les plus originels de l'homme, qu'il peut même ressentir à l'égard des animaux. • Pour Rousseau, faire dépendre la morale de la raison, ce serait la rendre trop éloignée de la nature humaine, qui ne devient rationnelle que tardivement avec l'avènement de la société.

La pitié, et donc la morale, précèdent la raison et la société.

Elle est à la fois animale et divine en l'homme, car plus efficace que n'importe quel raisonnement. On ne démontre pas le bien, on le sent. Cette conscience morale est un juge infaillible: lorsque j'ai mal agi, ma conscience me le reproche (on dit alors que j'ai «mauvaise conscience»), de même lorsque j'ai bien agi, est juste que ma conscience m'en félicite intérieurement. La conscience, dit Alain, « c'est le recul en soi-même qui permet de se soi-même et de se juger ».

Il y a donc une instance en moi qui me juge, qui prend du recul par rapport à mes actes, lesquels ne sont pas forcément toujours réfléchis.

Il n'appartient pas seulement aux autres de me juger.

Du fait que je suis un être moral, je peux me juger moi-même, et donc m'absoudre lorsque je sais avoir été bon. Conscience et culpabilité La culture judéo-chrétienne (religion, morale, société) une vision de l'homme fautif et pêcheur.

L'homme serait par nature coupable, et sa faute sera la cause de ses malheurs.

Selon Nietzsche, il faut rejeter cette idée.

Le pêche originel est une fiction née d'un certain masochisme.

L'homme ne doit pas se sentir coupable, mais jouir de la vie et affirmer sa puissance en toute bonne conscience.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles