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Est-il immoral de vivre pour le plaisir ?

Extrait du document

« [Le plaisir est fondamentalement égoïste.

On ne peut fonder la morale sur le plaisir, parce que la jouissance ne tient pas compte d'autrui.

En outre, le plaisir relève du corps, partie vile de l'être humain.] Seul l'égoïste vit pour le plaisir Si je conduis ma vie seulement selon mon bon plaisir, j'agis de manière immorale.

En effet, rechercher mon plaisir, n'est-ce pas faire le déplaisir d'autrui ? Le plaisir est par nature égoïste.

Il ne tient pas compte d'autrui. Cependant, si l'on examine le plaisir, on se rend compte que sa portée est forcément limitée, parce qu'un plaisir est ponctuel alors que l'homme a la capacité de penser à plus long terme, par exemple, si bien que l'accumulation des plaisirs ne peut suffire à fonder un état satisfaisant dans la durée.

On pourrait également reprocher à l'homme qui recherche le bonheur dans la simple accumulation des plaisirs de ne de pas maîtriser cette recherche du bonheur, dans la mesure où il n'est pas forcément maître des conditions dans lesquelles il atteint ces plaisirs, où il peut perdre ces conditions.

Il faudrait alors resserrer la définition du plaisir pour le rendre compatible avec l'idée d'une recherche maîtrisée du bonheur. On doit agir par devoir "La majesté du devoir n'a rien à faire avec la jouissance de la vie." Kant, Critique de la raison pratique, 1788. Un individu qui se réfère au plaisir ou à la satisfaction pour fonder une action est toujours immoral, parce que l'essence de la moralité, c'est d'obéir à la loi, à ce qu'exige la raison et non de trouver le bonheur. Seule une action conforme à des règles dictées par la raison, à des lois, à un devoir peut être considérée comme morale.

Pour Kant, il y a contradiction entre la recherche du bonheur et la moralité.

Seul Dieu pourrait réaliser l'unité.

Il est impossible aux yeux de Kant de détacher la recherche du bien d'une certaine forme de plaisir et, de ce fait, le bien humain empirique ne peut être le fondement de la moralité. Le plaisir est immoral Pour la plupart des religions, le plaisir est immoral car il provient du corps, qui, contrairement à l'âme, est la partie vile de l'être humain.

En recherchant les plaisirs, on tombe dans le péché (originel).

Le plaisir distrait les hommes de la pensée de Dieu et les plonge dans la corruption et dans le mal.

Que l'on songe ici à l'analyse pascalienne du divertissement. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considération de soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-à-dire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire que leur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue des biens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dans l'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais le divertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussi nuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. A.

Condition de l'homme Jetés dans un coin de l'univers, nous sommes dans la situation de quelqu'un qui se réveillerait sur une île déserte sans savoir ni où il est, ni comment il y est arrivé, ni pourquoi il s'y trouve.

Nous n'avons qu'une. »

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