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Est-ce un devoir de travailler ?

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« Aide du professeur : On pourrait penser que le travail est un devoir au sens où il nous faut travailler pour vivre, et même pour survivre. En ce sens, travailler, c'est transformer la nature pour assurer la satisfaction des besoins naturels ou primaires, et des besoins artificiels ou secondaires.

Mais dans ce cas, on parlera de nécessité : celui qui ne travaille pas - que ce travail soit salarié ou non - n'est pas en mesure de sauvegarder sa vie.

Or la notion de devoir est avant tout une notion morale.

Il faut donc vous demander en quoi le travail peut m'aider à améliorer l'être moral que je suis.

Or vous apercevez vite que le travail, en même temps qu'il transforme la nature, transforme ma nature, mon identité la plus essentielle en ce qu'il permet à ma conscience de s'extérioriser, à mon intelligence de se développer et à ma liberté de se manifester.

Le travail me permet alors de m'accomplir comme être humain.

A vous de montrer comment. Discussion : Le sujet se présente comme une sorte d'évidence : le travail est une nécessité, il va de soi que chacun y est assujetti.

En ce sens chacun « doit » travailler.

Cependant l'idée de devoir comporte un autre sous-entendu, qui n'est pas entièrement contenu dans le fait d'obéir à un usage, voire à une règle.

Il semblerait donc que le devoir en tant que respect d'une norme comporterait aussi une dimension morale, faisant que les hommes trouveraient dans le travail le lieu de leur épanouissement, et, paradoxalement, de leur émancipation. Est-ce un devoir pour l’homme de travailler ? Analyse du sujet.

Le verbe devoir est à prendre selon au moins deux sens : au sens moral (tu dois travailler sinon tu développeras des vices) , au sens de la nécessité (il faut travailler, on ne peut pas faire autrement).

Le travail est à envisager sous plusieurs dimensions différentes voire opposées : le labeur pénible que l’on subit pour gagner sa vie, le vecteur d’intégration sociale, le mobile de développement personnel etc.

Il n’est pas possible de proposer une problématique sans faire varier les acceptions des deux termes fondamentaux du sujet.

Au-delà de sa formulation précise, celui-ci constitue une invitation à réfléchir sur le lien entre l’homme et le travail : est-ce un lien accidentel (l’homme doit travailler pour survivre mais, s’il pouvait s’en passer, il arrêterait tout de suite) ou essentiel ( pour devenir vraiment homme, pour réaliser son humanité, pour s’épanouir, l’homme doit œuvrer) ? C’est un sujet classique sur cette notion. Introduction/problématisation. Notre rapport au travail est profondément paradoxal : ceux qui en ont ne cessent de s’en lamenter et rêvent d’oisiveté, à l’inverse ceux qui en manquent le regrettent et envient les premiers.

Dans nos sociétés touchées par le phénomène, le cas du chômage est révélateur : de nombreuses personnes stigmatisent les chômeurs en disant qu’ils ne veulent pas travailler et sont en fin de compte responsables de leur état alors que ces derniers se ressentent comme des victimes d’un véritable mal social et sont souvent prêts à travailler coûte que coûte malgré leur indemnisation.

Cet exemple tend à montrer que l’on a besoin de travailler pour autre chose que pour survivre.

Le travail se présente donc comme un phénomène ambigu : d’un côté, il est vécu par l’homme comme un châtiment et le résultat de sa finitude – l’homme doit produire et renouveler ses conditions d’existence et ses moyens de subsistance ; de l’autre, l’une des sources du contentement passe par la réalisation du travail qui autorise le progrès personnel et collectif, l’estime de soi et le développement des caractéristiques proprement humaine car le travail civilise.

Aussi, si l’homme avait les moyens de ne plus travailler, est-ce à dire qu’il n’aurait plus le devoir moral de s’occuper ? Première partie.

L’homme n’a pas le choix, il doit travailler pour survivre. Le travail se présente d’abord comme labeur.

Il faut rappeler l’étymologie du mot travail entre autres (voir cours). Rappeler aussi la façon dont le travail est historiquement lié au malheur, et à la malédiction dans la Chrétienté.

Le travail est donc une contrainte.

Nous devons travailler car nous ne pouvons pas faire autrement.

L’homme est un être de besoins et de désirs se renouvelant sans cesse qui vit dans un environnement naturel où rien n’est jamais acquis.

Tout production exige du soin et de l’entretien.

L’homme n’a donc jamais fini de travailler. Par ailleurs, l’autre aspect qui démontre que le travail peut s’envisager comme un devoir au sens d’une pure contrainte est le fait qu’on ne travaille qu’en vue du loisir.

Le travail n’a pas sa fin en lui-même.

Il est considéré comme une perte de temps obligatoire pour se donner les moyens de faire autre chose.

Parfois, quand le travail est trop dur ou trop répétitif, il apparaît aussi comme une perte de sens.

Il a alors l’impression de « perdre sa vie à la gagner.

» Aussi, le travail se présente en première approche comme l’ensemble des contraintes sociales reposant sur les nécessités naturelles et physiologiques (pour le dire autrement, la nature en l’homme et en dehors de lui). Transition critique : pourtant, si chaque individu maudit son sort et rêverait de ne plus avoir à travailler, la société en son ensemble valorise le travail comme une vertu cardinale nécessaire à l’épanouissement individuel comme au maintien du lien social.

C’est bien la preuve qu’une autre approche du travail s’impose par delà la thématique du. »

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