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Est-ce pour mieux comprendre le présent que l'on étudie l'histoire?

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« Le présent se définit d'abord comme l'instant, c'est-à-dire ce qui, une fois surgi, s'évanouit aussitôt pour rejoindre le passé.

Comment dès lors saisir ce qui par nature est fugitif, si ce n'est en le rapportant à ce qui le précède ? Si je considère par exemple ma situation présente (ce que je suis, mon statut social, les personnes qui m'entourent…), je ne peux la comprendre, c'est-à-dire l'expliquer, sans prendre un certain recul, sans la référer à un passé plus ou moins récent.

Le passé nous fournirait donc la clé du présent, au sens d'une part où il nous livrerait sa cause, sa source, et d'autre part lui conférerait un sens.

Il semble donc que l'analyse historique permette une compréhension du présent. Est-ce à dire alors que le présent est tout entier contenu dans le passé, comme un effet dans sa cause ? L'histoire ne serait alors qu'une répétition de ce qui s'est déjà produit, sans rien apporter de nouveau.

L'histoire ne se fait-elle pas au contraire au moyen d'un présent tourné vers le futur, de sorte que la devenir historique ne pourrait s'accomplir qu'en se libérant du passé ? I – L'histoire autorise une compréhension du présent - L'actualité ne se comprend que par référence au passé.

Ce qui arrive dans le présent n'apparaîtrait que comme un ensemble de phénomènes dénués de sens, une accumulation incompréhensible, si on le coupait de ce qui le précède.

Si aujourd'hui par exemple une guerre se déclenche entre deux pays, je ne peux pas comprendre cet événement du présent sans en donner la raison, c'est-à-dire sans le ramener à l'ensemble des causes qui l'ont précédées et qui font déjà partie de l'histoire.

De la même façon, un simple article d'un journal quotidien est obligé, pour faire comprendre l'événement qu'il relate, de faire allusion à ce qui a eu lieu les jours précédents.

Sans rapport au passé, sans retracer au minimum l'histoire qui le précède, l'événement présent apparaît comme sorti de nulle part.

La présence, de quelque objet que ce soit, demeure une énigme si l'on ignore d'où elle provient, si on la coupe de son histoire. - Si l'histoire est rationnelle, alors le présent s'explique par le passé, comme un effet se comprend par sa cause.

Pour Hegel, la raison constitue la réalité profonde des choses, l'essence de l'être : « Tout ce qui est rationnel est réel, tout ce qui est réel est rationnel ».

Le monde qui manifeste la raison est un monde qui change et qui progresse, c'est-à-dire qu'il est une histoire. L'histoire du monde est donc tout entière parcourue par la Raison, Hegel dit que l'histoire est l'avènement de l'Esprit universel.

Cela signifie que le devenir historique est conçu comme un progrès, comme un cheminement vers un état toujours meilleur.

Ainsi l'esprit humain est d'abord une conscience confuse, faite de sensations. Puis l'esprit parvient à s'incarner, à s'objectiver sous la forme de civilisations et d'institutions.

Enfin l'esprit se découvre lui-même, dans l'art et la religion, pour se saisir comme savoir absolu, c'està-dire comme sagesse suprême, qui totalise toutes les œuvres de la culture.

L'histoire poursuit donc une fin, qui est celle de l'avènement de la Raison, qui se réalise progressivement dans l'histoire.

Dès lors, tout ce qui se produit dans le devenir historique sert la fin de l'histoire, c'est-à-dire que tout est nécessaire, même les crises, les luttes, le désordre.

Dans cette perspective entièrement rationnelle de l'histoire, tout devient intelligible, il y a une continuité entre les événements, les périodes.

Le présent est donc dans la continuité du passé et peut s'expliquer par lui, même lorsque celui-ci constitue une rupture par rapport à ce passé. Ainsi, lorsque se produit la Révolution française, et même si elle est une rupture radicale, elle n'est pas sans lien avec ce qui la précède (comme bouleversements sociaux, de pensée…).

Dès lors que l'histoire est rationnelle, elle autorise une compréhension du présent par le passé : ce qui est, c'est d'abord ce qui a été. Le rationnel et le réel chez HEGEL Tout ce qui est essentiel est vivant.

Tout ce qui est vivant est essentiel.

Le monde, entrevu avec les yeux de la pensée, en est le témoignage.

Si la vie qui se déploie à travers ce monde n'était pas essentielle, il n'existerait pas. C'est ce que Hegel a voulu dire quand il a dit que « tout ce qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel est rationnel ». Il n'a pas voulu idéaliser le monde qui est le nôtre en gommant le mal qui s'y trouve, mais insister sur la profondeur du réel comme de la pensée.

Une vraie pensée a toujours un impact sur la réalité.

Les grandes idées qui ont changé l'Histoire en sont la preuve.

À l'inverse, tout ce qui a une véritable réalité est toujours chargé de sens.

L'existence n'est pas muette, ni l'essentiel abstrait.

Au contraire.

Le sens est plein de vie, comme l'existence est pleine de sens. La preuve : c'est ainsi que nous vivons la réalité, comme la pensée, d'ailleurs.

Nos vraies pensées changent toujours notre vie.. »

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