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Peut-on considérer le journal comme l'histoire du présent ?

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« • Il faut entendre ici histoire comme récit historique, au sens de l'allemand : Histoire par différence avec Geschichte. • Distinguer le journal comme chronique quotidienne d'un homme (journal de Stendhal, des Goncourt, d'une femme de chambre ou d'un curé de campagne...) et la publication quotidienne consacrée à l'actualité dans tous les domaines. • Le journal comme recueil et récit de ce qui se passe, de ce qui arrive dans le monde.

Il serait en ce sens écriture de l'histoire sur le vif, témoignage des contemporains sur des événements de l'histoire. • Ce que recueille le journal c'est l'événement.

Cf.

ce texte de Pierre Nora : « Les mass média ont désormais le monopole de l'histoire.

Dans nos sociétés contemporaines, c'est par eux et par eux seuls que l'événement nous frappe et ne peut pas nous éviter.

» • Le journal ne relate pas seulement l'événement, il crée aussi l'événement et en ce sens fait aussi l'histoire du présent : « Les média transforment en actes ce qui aurait pu n'être que parole en l'air, ils donnent au discours, à la déclaration, à la conférence de presse la solennelle efficacité du geste irréversible.

» • Le journal devient ainsi un moteur de l'histoire et un enjeu comme force politique.

Est-il pertinent de parler de journal (au singulier) ? Ne devrait-on pas plutôt parler de journaux comme forces prises dans l'ensemble des rapports de forces d'un ensemble social à un moment donné ? Dès lors un journal peut-il être l'histoire du présent ? Un journal semble être condamné à l'événement et à une certaine prise en perspective sur l'événement. • Dans son souci de capter l'événement ou de le produire le journal n'est-il pas une entreprise pour nier l'événement et l'histoire ? Cf.

encore ce texte de Nora : « Toutes les sociétés en place cherchent ainsi à se perpétuer par un système de nouvelles (fui ont pour but final de nier l'événement, car l'événement est précisément la rupture qui mettrait en cause l'équilibre sur lequel elles sont fondées.

Comme la vérité, l'événement est toujours révolutionnaire.

» • Le journal est-il par sa proximité le mieux placé pour déchiffrer la portée d'un événement ? Comment peut-on distinguer l'événement de la simple péripétie ? • A l'opposé du journalisme la tendance actuelle la plus marquée de l'histoire n'est-elle pas d'éliminer le poids de l'événement au profit des « nappes profondes de l'histoire », conditions d'intelligibilité de l'événement ? • Plutôt que l'histoire au présent les journaux ne pourraient-ils être des documents soumis au travail de l'historien, l'histoire étant une pratique utilisant ces techniques de production qui lui permettraient de distinguer dans un journal bruit et message ?. »

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