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Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ?

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« Définitions: La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Pour élaborer le problème, il faut commencer par se demander ce que c'est que prendre conscience de soi, et ce que c'est précisément que la solitude.

Prendre conscience de soi, cela peut renvoyer d'abord simplement au fait d'être conscient de soi au sens d'un sentiment ou d'une certitude de l'existence.

Le cogito de Descartes est cette conscience comme certitude de soi.

Mais il y a un autre sens : " prendre conscience " insiste sur l'idée que la conscience serait le produit d'une activité pratique.

Dans ce cas, la conscience de soi peut renvoyer à l'idée de la conscience de soi comme élément de l'humanité (par exemple, chez Hegel, l'homme ne prend conscience de luimême que quand il existe pour une autre conscience, quand il s'engage dans un processus où il vise à être reconnu par l'autre).

Il faut distinguer conscience (pure conscience de soi comme sentiment ou certitude d'exister) et connaissance de soi (de ce qu'on peut faire, de nos limites, etc.) : ce n'est pas parce que j'ai conscience que je suis, que je sais qui je suis.

Être seul, est-ce se mettre à l'écart des autres dans une chambre pour méditer, pour se plonger dans une attitude réflexive (se réfléchir soi-même comme un miroir réfléchit, nous renvoie notre image) ? Mais qu'est-ce que nous donne la réflexion, qu'est-ce qu'on atteint quand on essaye de se réfléchir soi-même ? N'at-on pas besoin du regard de l'autre pour prendre conscience de soi (voir le " stade du miroir " chez Lacan : l'enfant prend conscience qu'il est par le regard de sa mère) ? COMPRÉHENSION ET ANALYSE DU SUJET • Sens des termes du sujet Ici nous avons deux termes : «Solitude», «Conscience de soi».

Quel est le sens de chacun d'eux ? Solitude : Par «solitude», il faut entendre ici «seul soi-même» c'est-à-dire sans la médiation du monde extérieur ou d'autrui. Conscience de soi : Par «conscience de soi» il faut entendre le rapport à soi de la conscience, c'est-à-dire le moment où elle se saisit elle-même comme conscience, où elle est elle-même son propre objet • Sens de la question posée Peut-on prendre conscience de soi seul soi-même ou bien la conscience de soi doit-elle quelque chose à la présence du monde et d'autrui ? —MISE EN PLACE DE LA PROBLÉMATIQUE Ici, on est en présence de deux thèses contradictoires également démontrables : — Celle de la philosophie classique qui affirme qu'on parvient à prendre conscience de soi au prix d'une formidable ascèse solitaire.

Ainsi chez Descartes, la conscience est un sujet qui se réfléchit lui-même en dehors du monde, à côté des choses.

C'est en niant le monde que la conscience se découvre.

Elle se pose dans la réflexion comme nature simple, absolue.

Elle jaillit directement et immédiatement dans sa résistance à tous les efforts du doute.

Chez Bergson la conscience de soi est aussi immédiate, elle est l'objet d'une saisie intuitive qui met l'homme de plain-pied au contact de son être. — La thèse opposée affirme qu'on ne peut être conscient de soi sans l'intermédiaire du monde extérieur et surtout d'autrui (cette position est celle de Hegel mais aussi celle de la phénoménologie). RECHERCHE DES IDÉES, DES RÉFÉRENCES Du cours, il convient ici d'utiliser les éléments de réflexion se rapportant au cogito (chapitre premier :»La conscience comme réalité en soi») et à sa critique (chapitre deuxième : «La conscience comme relation au corps, au monde, à autrui»). On se rapportera aussi à la lecture de l'oeuvre de Bergson, l'Essai sur les données immédiates de la conscience pages 44 à 49 et au texte de Hegel extrait de l'Esthétique présenté et analysé p.

69. Les principales références sont : Descartes, Méditations métaphysiques (Première et Deuxième).

Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience.

Hegel, Phénoménologie de l'esprit, Aubier, pp.

152 à 157). Sartre, L'être et le néant, Troisième partie, chapitre premier, «l'existence d'autrui», pp.

265 à 352, coll.

Tel, Gallimard, 1943. MISE AU POINT DU PLAN Dans l'introduction, on mettra à jour la contradiction qui fait le fond du problème. On pourra ici envisager le plan suivant :. »

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