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Épicurisme et hédonisme

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Épicurisme et hédonisme
Les disciples d'Épicure furent souvent fort mal considérés par l'opinion publique antique qui les désignait par l'expression de « pourceaux d'Épicure ». Il faut cependant préciser qu'il s'agit là d'une mauvaise compréhension de la doctrine, qui ne peut être comparée à celle des hédonistes, aussi appelés cyrénaïques37, autres zélateurs du plaisir mais sous sa forme la plus immédiate : plaisir de l'instant, entièrement détaché du bien et du mal, plaisir toujours en mouvement, qui oblige l'homme à une incessante poursuite et qui n'est pas réservé au seul philosophe. Le plaisir de l'épicurien, comme on le verra ci-après, est un plaisir stable, qui vise essentiellement à éviter la douleur. Il est le fait d'un sage, un homme qui a étudié pour y parvenir. Epicure a en effet bien précisé : « Lorsque nous disons que le plaisir est une fin, nous ne voulons pas parler du plaisir des débauchés et des jouisseurs. » Et de fait, malgré les soupçons de ses concitoyens, il ne semble pas que le jardin d'Epicure ait été le moins du monde le lieu d'orgies incessantes.
 


« PRESENTATION DE LA "LETTRE A MENECEE" D'EPICURE La Lettre à Ménécée est l'un des rares écrits qui nous restent de l'oeuvre immense d'Épicure (vers 341-270 av.

J.C.), que nous connaissons surtout à travers son disciple Lucrèce.

Le projet du fondateur de l'École du Jardin, à une époque où la Grèce traverse une grave crise politique, économique et sociale, est de fonder une sagesse sur une physique matérialiste.

Souvent mal compris et caricaturé, Épicure ne cessera d'inspirer les philosophes athées cherchant à penser le bonheur de l'homme ici et maintenant. Il s'agit de méditer sur les causes du malheur humain et de montrer quels en sont les remèdes afin d'atteindre l'ataraxie* : la philosophie d'Épicure est une médecine de l'âme, qui nous enseigne la conduite à adopter à l'égard de nos craintes et de nos désirs. Épicurisme et hédonisme Les disciples d'Épicure furent souvent fort mal considérés par l'opinion publique antique qui les désignait par l'expression de « pourceaux d'Épicure ».

Il faut cependant préciser qu'il s'agit là d'une mauvaise compréhension de la doctrine, qui ne peut être comparée à celle des hédonistes, aussi appelés cyrénaïques37, autres zélateurs du plaisir mais sous sa forme la plus immédiate : plaisir de l'instant, entièrement détaché du bien et du mal, plaisir toujours en mouvement, qui oblige l'homme à une incessante poursuite et qui n'est pas réservé au seul philosophe.

Le plaisir de l'épicurien, comme on le verra ci-après, est un plaisir stable, qui vise essentiellement à éviter la douleur.

Il est le fait d'un sage, un homme qui a étudié pour y parvenir.

Epicure a en effet bien précisé : « Lorsque nous disons que le plaisir est une fin, nous ne voulons pas parler du plaisir des débauchés et des jouisseurs.

» Et de fait, malgré les soupçons de ses concitoyens, il ne semble pas que le jardin d'Epicure ait été le moins du monde le lieu d'orgies incessantes. Le plaisir est notre bien principal et inné (Épicure). Une des constances de la philosophie d'Épicure est de vanter le plaisir.

On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre le Grand. La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous.

Débarrassés du souci du jugement divin et de la survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.

Bien vivre notre existence veut dire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possible que par un bon usage des plaisirs et des désirs. L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou misérable. Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Epicure déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter la souffrance et la peur.

» Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.

En soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais. Ainsi Epicure nous incite à classer nos désirs, et à adopter face à eux une stratégie telle que nous serons facilement comblés et rarement insatisfaits. Il y a d'abord les désirs naturels (dont certains sont naturels et nécessaires et d'autres seulement naturels) ; et ensuite les désirs vains.

Les désirs naturels et nécessaires comprennent tous les désirs tels que, s'ils ne sont pas satisfaits, nous mourons (boire, manger, dormir).

Les désirs seulement naturels peuvent être le désir de manger tel ou tel plat, ou encore le désir sexuel, etc. Mais il importe de comprendre qu'il y a des désirs vains ; désir de richesse, de gloire, d'immortalité, etc.

Ces. »

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