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Enthousiasmé par une de ses premières lectures, Albert Camus écrit : « Nanti d'une étrange et neuve liberté, j'avançais hésitant, sur une terre inconnue. Je venais d'apprendre que les livres ne versaient pas seulement l'oubli et la distraction. » En appu

Extrait du document

• Les sujets sur la lecture sont fréquents. Ne reproduisez pas sans réflexion un cours : il faut toujours vous adapter à l'intitulé exact. La citation de Camus peut vous aider à trouver des idées ou un plan, mais pensez aussi à l'analyser lors du développement. L'idée de liberté devra être commentée.  • Le terme très large de « livres » doit vous amener à parler d'autres ouvrages que ceux de la littérature au sens strict. Bandes dessinées, dictionnaires et ouvrages scientifiques seront bienvenus.  • Même lorsque le sujet vous y invite, comme ici, évitez la première personne et les confidences appuyées. Il suffira d'indiquer précisément les qualités d'un livre pour faire comprendre votre adhésion.

  • I. Le divertissement

 — L'isolement  — L'oubli des soucis   — La projection idéale de soi

  •  II. La connaissance de soi et du monde

 — Un dialogue qui permet la liberté de réflexion  — Approfondissement de soi  — Ouverture sur le monde

  •  III. Le plaisir esthétique de la littérature

 — La beauté formelle  — Un art à goûter  — Des réussites à imiter  

« DIFFICULTÉS...

CONSEILS...

PROPOSITIONS... • Les sujets sur la lecture sont fréquents.

Ne reproduisez pas sans réflexion un cours : il faut toujours vous adapter à l'intitulé exact.

La citation de Camus peut vous aider à trouver des idées ou un plan, mais pensez aussi à l'analyser lors du développement.

L'idée de liberté devra être commentée. • Le terme très large de « livres » doit vous amener à parler d'autres ouvrages que ceux de la littérature au sens strict.

Bandes dessinées, dictionnaires et ouvrages scientifiques seront bienvenus. • Même lorsque le sujet vous y invite, comme ici, évitez la première personne et les confidences appuyées.

Il suffira d'indiquer précisément les qualités d'un livre pour faire comprendre votre adhésion. PLAN ADOPTE DANS LE DEVOIR I.

Le divertissement — L'isolement — L'oubli des soucis -— La projection idéale de soi II.

La connaissance de soi et du monde — Un dialogue qui permet la liberté de réflexion — Approfondissement de soi — Ouverture sur le monde III.

Le plaisir esthétique de la littérature — La beauté formelle — Un art à goûter — Des réussites à imiter DEVOIR RÉDIGÉ Pour beaucoup, la lecture constitue un divertissement au même titre que le sport, les activités manuelles ou les spectacles.

D'autres affirment qu'elle leur apporte bien plus et lui accordent une place importante dans leur vie. Albert Camus a raconté dans un article comment il sentit naître en lui cette passion en lisant La Douleur d'André de Richaud : « Nanti d'une étrange et neuve liberté, j'avançais hésitant, sur une terre inconnue.

Je venais d'apprendre que les livres ne versaient pas seulement l'oubli et la distraction.

» Que recouvre cette idée de liberté ? Est-elle propre à l'expérience de Camus ou répandue ? Nous essaierons donc de rriontrer comment, outre une fuite momentanée loin des contraintes de l'existence, la lecture peut assurer une véritable libération, et quels sont ses autres dons. Un célèbre tableau de Fragonard, La Jeune Liseuse, présente une femme élégante penchée sur son livre, isolée du monde, entourée de confortables coussins.

De nombreux témoignages écrits confirment le plaisir dû à cette activité solitaire, qui mystérieusement, par de simples petits caractères noirs, nous transporte immobiles loin du monde réel. S.

de Beauvoir dans Tout Compte fait dit qu' « aucune expérience ne peut se comparer à celle-là », sauf peut-être le dédoublement des sages taoïstes, dont l'esprit quitte le corps et s'envole de cime en cime, de siècle en siècle. L'isolement physique favorise ce détachement : Montaigne écarte femme, famille et amis de sa bibliothèque, S.

de Beauvoir s'allonge sur un divan, les rideaux tirés, « tout décor aboli ».

Mais le miracle peut se produire au milieu de la foule : absorbés par un roman, certains oublient de descendre à leur station dans les transports en commun. Le contenu des livres n'est bien sûr pas étranger à ce phénomène d'oubli : les soucis, la médiocrité d'une vie, le poids des heures creuses tombent lorsque se crée pour nous un monde autre qui monopolise l'attention.

Certains genres d'écrits s'y prêtent : l'énigme captivante d'un roman policier que l'esprit dénoue plus facilement que les problèmes réels, les histoires d'amour à l'eau de rose qui donnent l'illusion de sentiments forts et durables, les romans d'aventure dépaysants, la science-fiction qui s'affranchit de la pesanteur... Mais souvent aussi, par l'identification aux héros de papier, le lecteur se compose un moi plus beau, plus séduisant. J.-P.

Sartre a raconté comment il compensait sa laideur et l'indifférence des autres enfants en se croyant dans la peau de Pardaillan, valeureux chevalier.

Or cette identification peut se révéler dangereuse si elle envahit l'existence et trompe sur les réalités : J.-J.

Rousseau déplore dans les Confessions l'influence des romans sentimentaux ou de l'histoire des héros de la République romaine qui lui donnèrent une âme trop idéaliste pour affronter l'égoïsme humain et les injustices politiques.

Madame Bovary se suicide parce que la vie ne ressemble pas aux romans sentimentaux, Julien Sorel sacrifie l'amour et trouve la mort à cause d'ambitions nées du culte de Napoléon entretenu par la lecture du Mémorial de Sainte-Hélène.

Faut-il rappeler aussi la folie de Don Quichotte, aveuglé par les romans de chevalerie ? À cette fausse fuite qui rend esclave de rêves, A.

Camus oppose une lecture productrice de liberté véritable. L'analyse de ce qu'il a précisément éprouvé à dix-sept ans lors de cette révélation peut expliquer son propos. Son existence, alors consacrée d'un côté « aux plages, à des études distraites et des lectures oisives », de l'autre à une « vie difficile », trouva soudain une unité.

La Douleur lui parla pour la première fois de ce qu'il connaissait : « une mère, la pauvreté, de beaux soirs dans le ciel ».

Et Camus poursuit : « Mes silences têtus, ces souffrances vagues et souveraines, le monde singulier qui m'entourait, la noblesse des miens, leur misère, mes secrets enfin, tout cela pouvait donc se dire ! Il y avait une délivrance, un ordre de vérité, où la pauvreté, par exemple, prenait tout d'un coup son vrai visage, celui que je soupçonnais et révérais obscurément.

» Le psychiatre B.

Bettelheim a montré que les contes de fées permettaient à l'enfant de structurer sa personnalité en proposant, par le détour de créatures imaginaires, des solutions aux conflits réels qui l'agitent : rapports avec les parents, jalousie vis-à-vis des frères, infériorité physique par rapport aux adultes.

Certains mythes, repris sans. »

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