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En quoi y a-t-il égalité dans l'échange ?

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« Définition des termes du sujet: ÉCHANGE: Du latin excambiare, « échanger », «troquer» (de cambiare, «changer »). En droit, contrat par lequel deux parties se donnent respectivement une chose pour une autre.

En économie, transfert réciproque de biens ou de services, soit directement (troc), soit indirectement (par l'intermédiaire de la monnaie). ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. L'équivalence des choses échangées À la différence du vol ou du don, aucune des parties ne perd rien dans l'échange, pourvu qu'il y ait égalité de valeur entre les choses échangées.

Pour que chacun y trouve avantage, il faut donc que les choses échangées, sans être identiques, trouvent une forme d'équivalence.

Mais comment une telle égalité peut-elle être trouvée entre des biens différents ? L'introduction de la monnaie La société provient de la complémentarité des intérêts et des compétences.

Autrement dit, nous avons un intérêt à appartenir à un groupe non seulement parce que le langage nous rassemble, mais aussi parce que nos aptitudes nous distinguent.

« Ce n'est pas entre deux médecins que naît une communauté, mais entre un médecin et un cultivateur et en général entre des gens tout autres et non égaux », note Aristote.

Mais puisque le cultivateur produit un bien et le médecin un service, comment établir une égalité entre les termes de leur échange ? Quelle équivalence trouver entre des réalités dépourvues de qualité commune ? Pour compenser la disproportion réelle entre les choses, les hommes ont institué un équivalent général de toutes les marchandises : la monnaie, signe conventionnel de la valeur et instrument de paiement.

Or, si la monnaie résout le problème technique 4 de l'échange, elle n'en garantit pas la justice : elle ne répond pas à la question de l'égalité des choses échangées.

Selon quel critère se mesure donc la valeur ? La réponse de Aristote Le besoin égalise les membres de l'échange " À la vérité, il est impossible de rendre les choses commensurables vu qu'elles sont tellement différentes, mais en fonction du besoin, on peut y arriver de façon satisfaisante " Aristote, Éthique à Nicomaque (IVe s.

av.

J.-C.), V, 9, 1133b. Problématique Qu'est-ce qui fait la valeur des choses ? L'argent facilite-t-il leur échange ou dénature-t-il leur valeur ? Explication Échanger en vue du bien-vivre Les produits s'échangent d'abord directement sur le marché, mais les marchandises sont difficilement divisibles et peu transportables.

Les difficultés techniques du troc conduisent à introduire la monnaie comme intermédiaire dans l'échange : de l'argent est donné au cordonnier en échange d'une paire de sandales et, contre cet argent, celui-ci va se procurer le service dont il a besoin ; Athènes va exporter son excédent de poisson et importer des céréales : cette forme d'acquisition permet de se procurer des objets nécessaires à la vie de la communauté.

Elle se limite naturellement (une pomme suffit à couper la faim : elle supprime le besoin). Acquérir sans limite Mais l'argent ne fait pas qu'exprimer un rapport objectif entre deux valeurs, c'est-à-dire entre deux besoins.

Il va rendre possible l'accumulation d'un capital excédant toute limite naturelle.

Au lieu de fractionner l'échange en deux temps (bien contre monnaie, monnaie contre bien), il devient principe et fin de l'échange.

Aristote refuse cependant d'accorder à cette accumulation sans fin d'un capital le statut de vraie finalité.

Dans le prêt à intérêt, en effet, un être artificiel et conventionnel ( nomisma, monnaie en grec, vient de nomos, la loi) se conduit comme un être naturel : il « fait des petits ».

D'abord moyen d'assouvir des besoins nécessaires, la quête légitime des richesses se dénature en devenant recherche de l'argent pour lui-même. Débat et enjeu Les deux sens de la valeur Aristote distingue en fait une économie des besoins, où domine la valeur d'usage des produits, et une économie des désirs, où domine leur valeur d'échange. Dans le premier cas, des petits producteurs indépendants procèdent à des échanges de proximité (partiellement monétisés), en vue de satisfaire leurs besoins ; dans le second, la fin visée est le profit (le spéculateur boursier n'est pas motivé par un avantage lié à l'usage d'un bien, mais par l'espoir d'une modification du prix en vigueur sur le marché des changes).

Si Aristote ne rabat pas la valeur sur le prix, peut-on dire comme lui que la valeur des choses trouve son principe dans l'estimation de leur utilité ? La fixation de la valeur Pour Marx, c'est en réalité le travail qui fonde la valeur : on déterminera la valeur d'une chose par rapport aux autres en l'envisageant comme la matérialisation d'une certaine quantité de travail.

La quantification de la valeur est alors relative au temps de travail nécessaire à sa production.

Mais la fixation de la valeur de la force de travail, quant à elle, ne repose pas sur le seul calcul économique : elle est aussi déterminée par la négociation du salaire. Finalement, tout échange économique fait l'objet d'un marchandage, d'une négociation, d'un accord conventionnel portant sur la valeur.

Ainsi, au lieu d'avoir le besoin comme critère naturel, l'estimation du prix suppose la prise en compte des désirs.. »

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