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En quoi l'art peut-il être considéré comme une chose sérieuse ?

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« VOCABULAIRE: Art: 1) A u sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. En quoi l'art peut-il être considéré comme une affaire sérieuse ? Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) A u sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Qu'est-ce qu'une affaire sérieuse ? A u nom de quoi ? A ux yeux de qui ? Le sérieux se trouve-t- il dans une fin de l'art ? L'art se veut-il sérieux ? Ou le sérieux doit-il être ce par quoi l'art pourrait être légitimé ? Doit-on prendre l'art au sérieux ? Est-il un simple divertissement, lié à l'agréable, au joli, à tout ce qui embellit la vie sans la modifier réellement ? La question des fins pratiques de l'art est intéressante.

Le problème est que si on donne à l'art des fonctions extra-artistiques, telles que l'amélioration sociale, morale, etc.

de l'homme, on en fait une affaire sérieuse mais uniquement par référence à des affaires sérieuses.

Et la subordination explicite de l'art à des fins de ce genre donne-t-elle lieu à des oeuvres artistiques ? Et donner explicitement à l'art une fonction sérieuse, n'est-ce pas nier l'art ? Par exemple, le surréalisme récuse la notion d'art.

Le surréalisme est une affaire sérieuse, pour Breton, précisément parce qu'il est au-delà de l'art, au-delà de la réalité. PLAN I L'art s'attache à des sujets sérieux L'art concerne tous les domaines sérieux car il touche à l'humain dans sa nature.

L'art communique avec les hommes au travers du message inconscient qu'il transmet au spectateur.

C 'est donc dans un lien de cause à effet que l'art est lié au sérieux. II L'art ne doit pas être fonctionnel La fin de l'art n'est pas d'être utile en tant qu'oeuvre d'art contrairement à l'artisanat.

Il peut apporter une certaine satisfaction esthétique ou même de l'agréable cependant il reste sa propre fin.

L'art n'est autre que lui même, il n'est pas un moyen, encore moins une affaire sérieuse car il n'est pas censé comporter le moindre but utilitaire ou fonctionnel. III La fin de l'art détournée L'art n'est à l'origine rien d'autre qu'une expression inutile, cependant cette expression reste l'expression d'une conscience humaine.

C 'est cette expression qui provoque le sérieux de son utilisation.

L'art n'a d'autre fin que lui même mais il est utilisé malgré lui dans toutes les affaires humaines.

L'art est donc un moyen engagé pour gérer une affaire sérieuse, qui concerne profondément l'homme, plutôt qu'une affaire en lui même. Textes utiles "L'art doit avant tout embellir la vie, donc nous rendre nous mêmes tolérables aux autres...

de plus, l'art doit dissimuler ou réinterpréter tout ce qui est laid, ces choses pénibles, épouvantables et dégoûtantes..." Nietzsche "Rien n'améliore autant le caractère que l'étude des beautés, qu'il s'agisse de la poésie, de l'éloquence, de la musique ou de la peinture." Hume "Il n'y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien." Théophile Gautier, A ristote Le bonheur ne consiste pas dans l'amusement ; il serait absurde que l'amusement fût le but de la vie ; il serait absurde de travailler durant toute sa vie et de souffrir rien qu'en vue de s'amuser.

On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose, excepté toutefois le bonheur ; car c'est lui qui est le but.

Mais s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril.

Selon A nacharsis, il faut s'amuser pour s'appliquer ensuite sérieusement, et il a entièrement raison.

L'amusement est une sorte de repos ; et comme on ne saurait travailler sans relâche, le repos est un besoin.

Mais le repos n'est certes pas le but de la vie ; car il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte qu'on veut accomplir plus tard.

La vie heureuse est la vie conforme à la vertu ; et cette vie est sérieuse et appliquée ; elle ne se compose pas de vains amusements.

Les choses sérieuses paraissent en général fort au-dessus des plaisanteries et des badinages ; et l'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur, passe toujours aussi pour l'acte le plus sérieux.

Or, l'acte du meilleur vaut mieux aussi par cela même ; et il donne plus de bonheur. Friedrich Nietzsche L'art doit avant tout embellir la vie, donc nous rendre nous-mêmes tolérables aux autres et agréables si possible : ayant cette tâche en vue, il modère et nous tient en brides, crée des formes de civilité, lie ceux dont l'éducation n'est pas faite à des lois de convenance, de propreté, de politesse, leur apprend à parler et à se taire au bon moment.

De plus, l'art doit dissimuler ou réinterpréter tout ce qui est laid, ces choses pénibles, épouvantables et dégoûtantes qui, malgré tous les efforts, à cause des origines de la nature humaine, viendront toujours de nouveau à la surface : il doit agir ainsi surtout pour ce qui en est des passions, des douleurs de l'âme et des craintes, et faire transparaître, dans la laideur inévitable ou insurmontable, son côté significatif. KA N T C ette espérance en des temps meilleurs, sans laquelle un désir Sérieux de faire quelque chose d'utile au bien général n'aurait jamais échauffé le coeur humain, a eu de tout temps une influence sur l'activité des esprits droits.

[...] Au triste spectacle, non pas tant du mal que les causes naturelles infligent au genre humain que de celui plutôt que les hommes se font eux-mêmes mutuellement, l'esprit se trouve pourtant rasséréné par la perspective d'un avenir qui pourrait être meilleur ; et cela, à vrai dire, avec une bienveillance désintéressée, puisqu'il y a beau temps que nous serons au tombeau et que nous ne récolterons pas les fruits que, pour une part, nous aurons nous-mêmes semés.

Les raisons empiriques' invoquées à l'encontre du succès de ces résolutions inspirées par l'espoir sont ici inopérantes.

C ar prétendre que ce qui n'a pas encore réussi jusqu'à présent ne réussira jamais, voilà qui n'autorise même pas à renoncer à un dessein d'ordre pragmatique2 ou technique (par exemple, le voyage aérien en aérostat), encore bien moins à un dessein d'ordre moral, qui devient un devoir dès lors que l'impossibilité de sa réalisation n'est pas démontrée.

A u surplus [...] le bruit qu'on fait à propos de la dégénérescence irrésistiblement croissante de notre époque provient précisément de ce que [...] notre jugement sur ce qu'on est, en comparaison de ce qu'on devrait être, et par conséquent le blâme que nous nous adressons à nous-mêmes, deviennent d'autant plus sévères que notre degré de moralité s'est élevé.. »

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