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l'art nous révèle-t-il quelque chose du réel ?

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« Remarques sur l'intitulé du sujet : · A priori, l'art est : 1- copie du réel ou 2- divertissement, donc éloignement de la réalité · Dans les deux cas, l'art ne révèle rien, car révéler = faire connaître à quelqu'un quelque chose qui était ignoré, inconnu, ou caché (= dévoiler). · Mais d'emblée, on a un paradoxe : comment révéler quelque chose du réel puisque le réel est, par définition, ce qui est donné et non absent ? · D'où le présupposé du sujet : le réel ne se donne pas immédiatement.

D'où la nécessité d'une médiation ; mais alors, l'art peut-il être ce médiateur ? · Enjeu : relation Art et Vérité.

L'art peut-il être un outil pour connaître ? Problématique : si l'art est, comme le dit Hegel, ce qui nous élève de la réalité pénible et bornée, il semble difficile de lui accorder une fonction de révélation (tel serait plutôt le rôle de la Religion, de la science ou de la philosophie). Mais l'art ne se présente pas seulement comme un jeu : les artistes prétendent véhiculer un message au travers de leurs oeuvres et ainsi, l'art serait comme un discours : mais que nous dit-il et comment ? 1- L'ART NE RÉVÈLE RIEN DU RÉEL : IL ÉLOIGNE DE LA RÉALITÉ Platon : l'art nous attache au sensible Selon Platon, il n'y a de réalité que des Idées : seules celles-ci sont car elles seules sont permanente, immuable et éternelle.

Connaître le réel = a) contempler les Idées b) est le propre de l'intelligence spéculative (pas affaire des sens).

Or, l'art = redoublement du sensible dans le sensible.

L'art est donc au degré le plus éloigné de la vérité. Cf.

République livre X : 3 sortes de lit : 1- le « concept » de lit, le lit en soi ou en général 2- le lit construit par l'artisan d'après l'Idée 3- le lit peint par l'artiste d'après le lit construit par l'artisan. L'art ne révèle rien du réel : il mime la réalité qui est elle-même un reflet du monde intelligible.

Ainsi, Platon, au nom de la connaissance vraie (celle qui saisit l'unité, le permanent par-delà le multiple et le changeant), condamne l'art : celui-ci dévoie les esprit de ce qui est vrai, c'est-à-dire beau, juste et bien. Cependant, le réel, c'est-à-dire le monde intelligible, exige un cheminement de l'esprit (Cf.

l'ascension du prisonnier sortant de la caverne), une conversion et donc, n'est pas immédiat.

Pourquoi l'art ne participerait-il pas de cette conversion des sens vers l'esprit ? Transition : Le refus par Platon de donner à l'art la fonction d'un médiateur dans la révélation de quelque chose du réel s'appuie sur un double présupposé : · L'un ontologique : le monde sensible étant radicalement distinct du monde intelligible, l'âme, pour connaître le réel doit s'en détourner. · L'autre ayant trait au procédé de l'artiste : celui-ci fabrique des « ersatz » de réel, des faux-semblant : l'art = mimésis ; l'imagination est reproductrice, non pas de la réalité, mais de copie des Idées (oeuvre d'art comme copie d'une copie de l'Idée). Or, ces deux présupposés sont directement critiqués par Aristote : · L'être est composé de matière et de forme (le forme ou idée n'existe jamais séparément de la matière si ce n'est logiquement, c'est-à-dire en pensée) · Art est reproduction de forme : l'artiste ne copie pas la réalité mais il en abstrait la forme pour lui donner une autre matière. Conséquence : Art révèle quelque chose du réel : il nous montre quelle est sa forme.. »

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