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En quoi la nature humaine est-elle problématique ?

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« En quoi la nature humaine est-elle problématique ? Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question ouverte.

Il présuppose d'emblée que la nature humaine est problématique.

Il s'agit donc de déterminer ce qui est problématique dans la notion de nature humaine.

Ce qui est problématique est ce qui fait problème.

Mais qu'est-ce qu'un problème ? Un problème est d'une manière générale ce qui fait obstacle à quelque chose : un arbre sur la route fait obstacle à notre progression sur celle-ci.

Un problème philosophique est, par exemple, ce qui empêche d'affirmer telle ou telle proposition.

Poser un problème, c'est mettre au jour le fait qu'il fasse obstacle, montrer en quoi l'obstacle est un obstacle.

C'est ce que nous cherchons à faire partir de la notion de nature humaine. La notion de nature s'oppose d'abord à celle de culture : ce qui naturel est inné alors que ce qui relève de la culture est construit. Le naturel s'oppose encore à l'artificiel : la nature est donc ce lieu préservé des transformations artificielles opérées par l'homme. Il convient de distinguer deux sens de la nature humaine : elle est premièrement ce qui est commun à tous les hommes.

Mais elle est également ce qui caractérise l'individu particulier, ce qu'il est par nature, ces dispositions innées. Problématisation : La nature humaine, avons-nous dit, désigne ce qui est commun à tous les hommes.

Autrement dit, elle serait l'essence de l'homme.

Comment pourtant rendre compte du fait qu'il vive en société et, en particulier dans un milieu largement artificiel ? En d'autres termes : I - la nature humaine épuise-t-elle l'essence de l'homme ? la diversité des hommes, de leurs caractères, de leurs activités, de leur mode de vie, nous invite même à nous demander s'il est légitime de parler de nature humaine, ou, plus précisément, d'une unique nature humaine. II - la notion de nature humaine est-elle homogène ? Proposition de plan : I - la nature humaine épuise-t-elle l'essence de l'homme ? Référence : Bataille, L'érotisme « Je pose en principe un fait peu contestable: que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie.

Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un monde nouveau, le monde humain.

L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apporte pas de réserve. Il est nécessaire encore d'accorder que les deux négations que, d'une part, l'homme fait du monde donné et, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées.

Il ne nous appartient pas de donner une priorité à l'une ou à l'autre, de chercher si l'éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la conséquence du travail, ou le travail la conséquence d'une mutation morale.

Mais en tant qu'il y a homme, il y a d'une part travail et de l'autre négation par interdits de l'animalité de l'homme.

» L'homme, écrit Bataille, nie la nature et se nie lui-même, par exemple par l'éducation.

La nature humaine, dans cette perspective, se nie elle-même.

Il est dans la nature humaine de vouloir lui échapper. Ceci nous permet de dégager un premier aspect problématique de la notion de nature humaine, à savoir qu'elle n'a pas de consistance dans la mesure où elle tend à s'annuler elle-même. L'essence de l'homme, pour sa part, rend compte de cette tendance à refuser sa propre nature.

L'essence de l'homme est donc plus large que la nature humaine. II - la notion de nature humaine est-elle homogène ? Tente de définir une unique nature humaine supposerait de prendre en compte l'ensemble de tous les hommes et de dégager un point commun par-delà leur diversité.

Or rien n'indique que cela soit possible. Prenons pour nous en convaincre quelques exemples : il n'existe pas un unique point commun qui serait physique, ni même une activité que tous les hommes pratiqueraient. Aristote définit l'homme comme animal rationnel ou comme animal politique.

Ces deux définitions peuvent-elles être dites constituer la nature humaine ? Tous les hommes sont bien des animaux, mais dira-t-on d'un fou irrationnel qu'il n'est pas un homme sous ce simple prétexte ? À l'évidence non.

Il existe donc des hommes qui ne sont pas des animaux rationnels.

De la même manière l'ermite s'exclut de la communauté.

Il n'est pas un animal politique.

Mais l'essence de l'homme n'est pas non plus. »

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