Aide en Philo

En quoi la comédie instruit et amuse ?

Extrait du document

« Au cours de ce travail, nous ne prendrons pas le terme de "comédie" dans le sens que la modernité lui a donne, a savoir de représentation théâtrale a caractère comique, c'est a dire s'efforçant de susciter le rire.

Par comédie, nous entendrons la représentation théâtrale dans son ensemble, c'est a dire l'acte qui consiste a figurer sur scène des actions fictives, qu'elles appartiennent au genre du drame, de la comédie, de la tragédie...

Ce faisant, nous retournons au sens ancien du terme "comédie", celui que lui donnait Corneille en écrivant "L'illusion comique". Instruire quelqu'un signifie lui apporter une connaissance qui lui manquait, d'une part, mais aussi, dans un sens plus large, plus complet, participer a sa formation intellectuelle par les lacons ou les exemples que nous lui prodiguons. Amuser quelqu'un, au contraire, désigne l'action par laquelle nous apportons a quelqu'un un sentiment de joie, une émotion agréable et divertissante.

Le sens dérive du sens premier d'amuser est celui qui consiste a dire que l'amusement est une forme de perte du temps, une activité vaine qui détourne l'individu des activités véritablement importantes qui devraient occuper sa vie.

C'est ainsi que pour Pascal, l'amusement est le propre de l'individu qui comble le vide de sa vie avec des émotions vaines. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considération de soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-àdire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire que leur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue des biens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dans l'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais le divertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussi nuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. En nous demandant en quoi la comédie instruit et amuse, nous posons une question qui comprend toute une série de problèmes.

En effet, nous pouvons déjà remarquer que l'instruction et l'amusement sont des activités non seulement hétérogènes du point de vue de leur nature, mais aussi contraires puisqu'il semble difficile d'amuser alors que l'on instruit (activité qui demande du sérieux, de la concentration sinon de la discipline) et réciproquement. Allant plus loin, l'histoire de la pensée de l'art en général et du théâtre en particulier semble invalider la thèse du pouvoir d'instruction et d'amusement simultanée par la représentation d'actions fictives.

En effet.

le théâtre a longtemps été pense comme une forme d'expression corruptrice, contraire aux bonnes mœurs, a la vertu et a l'instruction des hommes, précisément.. La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si le pouvoir d'instruction et d'amusement appartient bel et bien a la comédie, qui est peut-être a l'inverse une activité corruptrice pour les hommes. I. a. La comédie n'est amusante mais non instructive La comédie, condamnable au même titre que toutes les autres formes d'art Si nous prenons le terme “comédie” dans son sens restreint, il n'est pas douteux que la comédie soit capable de nous amuser, puisque le rire est précisément l'effet qu'elle souhaite produire.

Il en va de même pour le sens élargi du terme (celui de spectacle théâtral) puisque la comédie est un divertissement, a savoir une représentation distrayante qui peut susciter chez nous un plaisir certain.

Cependant, nous dirons que s'il n'est pas douteux que la comédie soit amusante, il est en revanche certain qu'elle n'est pas instructive.

Si l'art nous apprend quelque chose, alors il est non seulement l'activité pratiquée par quelqu'un qui détient un savoir (il faut le posséder soi même pour pouvoir le délivrer aux autres) en même temps qu'il est un moyen d'accroître chez autrui la somme de ses connaissances.

C'est précisément contre ces deux présupposés que s'élève Platon dans la République : non seulement l'artiste ne détient pas le savoir de ce qu'il représente (il peut peindre la production d'un menuisier, sans rien connaître à l'art du menuisier) ; mais les produits de son activité ne délivrent aucune connaissance.

En effet, l'œuvre d'art est éloignée « de trois niveaux de ce qui est réellement » (La République, Livre X, 598b).

Car Platon. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles