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En quel sens peut-on reprocher à quelqu'un d'être inconscient ?

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« nom=Guss Prenom=Camille [email protected] Sujet=Peut-on reprocher à quelqu'un son inconscience ? Corrigés= L'inconscient est défini par Freud comme une réalité psychique à l'intérieur de nous-même.

Lorsqu'il a énoncé cette thèse de l'existence d'un inconscient et qu'il a contribué à inventer une nouvelle science humaine: la psychanalyse, Freud s'attendait à être contesté.

En effet, la psychanalyse, thérapie qui tente schématiquement de faire "(re)traverser" aux pensées refoulées la résistance, afin qu'elles rejoignent la conscience , inflige une blessure narcissique au patient, selon Freud.

Plus généralement, l'inconscience peut être définie comme une absence de connaissance ou comme la connaissance lacunaire de ses sentiments et de ses actes. Nous nous demanderons si l'on peut reprocher à quelqu'un son inconscience et nous répondrons de façon nuancée à cette question. Tout d'abord, il apparaît possible et légitime de reprocher à quelqu'un son inconscience. On peut se référer à Alain, qui a soutenu la pensée de Descartes, philosophe classique, et s'en est inspiré, même si Alain ne rejette pas totalement l'existence d'un inconscient.

Ce dernier écrivait que l'inconscient au sens de Freud n'est qu'un "fantôme mythologique", voire ironiquement: un animal redoutable, qui permettrait d'excuser à l'humanité ses actes mauvais.

L'interprétation freudienne de l'inconscient lui apparaît donc dangereuse.

Ainsi, si l'on s'en tient à Alain, il serait possible de reprocher à un individu son inconscience (mais seulement dans certains cas). Par exemple, une personne retrouvant ses plus bas instincts, sous l'emprise de drogues ou d'alcool serait répréhensible. Certes elle n'était pas vraiment consciente de ce qu'elle faisait , mais au moment où elle a décidé de se droguer par exemple, elle était consciente. Ensuite, dans le langage courant, l'inconscience est presque synonyme d'imprudence.

Quelqu'un qui prendrait des risques, mettant en péril la vie d'autrui, serait moralement répréhensible.

C'en est de même pour une personne qui traverserait en plein Paris sans regarder. Nous avons vu que l'on peut reprocher à quelqu'un son inconscience, et nous allons maintenant montrer que dans d'autres cas ou théories, il n'est pas vraiment légitime de faire ce reproche. Par exemple, si l'on s'appuie sur Freud, pour qui les individus sont régis par un surmoi.

Cette domination conditionnerait donc nos actes.

En effet, si un enfant qui a souffert de privations (alimentaires par exemple) et subi une autorité parentale trop sévère, vole un beignet, même sans faim, il serait délicat de le réprimander.

C'est parce qu'en volant, il a tenté d'échapper à un surmoi trop opprimant. Ensuite, on peut prendre l'exemple d'une pathologie psychologique: la schizophrénie, qui se manifeste de temps en temps. Un schizophrène qui agirait mal sous emprise, serait difficilement inquiété par la Justice, dans la mesure où sa conscience morale était dans l'incapacité momentanée de régir ce qu'il faisait. Par ailleurs, il serait dangereux de reprocher à un patient atteint d'Al Zheimer, son inconscience car il serait dans l'incapacité momentanée de se remémorer ses actes.

Il risquerait de se blesser de l'intérieur en voulant s'analyser seul par introspection, sans y parvenir. Enfin, si un individu se soumettait à des expériences dangereuses, pour faire avancer la recherche scientifique, sans prendre connaissance des risques, on pourrait lui reprocher son inconscience, d'un côté.

Cependant les conséquences néfastes ne s'appliquent qu'à lui-même et puis son initiative partait d'un bon sentiment, donc lui reprocher son inconscience n'apparaît pas judicieux, dans un second temps. Ainsi, selon que l'on s'appuie sur la philosophie classique qui rejette l'existence même d'un inconscient, sur Alain qui en reconnaît l'existence mais rejette son interprétation freudienne, ou sur Freud, on peut reprocher à quelqu'un, ou pas, son inconscience.

Il faut aussi tenir compte de l'état du sujet: est-il responsable de l'état dans lequel il s'est mis pour agir (s'il est saoul par exemple) ou pas (dans le cas d'une pathologie). On peut étendre la question à l(a psych)analyse: Comment expliquer que le patient ait agi sans conscience ? La réponse peut être trouvée en partenariat avec un médecin, qui, selon Ricoeur, est l'accoucheur du malade, en référence à Socrate et à la maïeutique. Corrigé_demandé_en_échange=Faut-il avoir peur de ses désirs ? C1=ON Envoyer=Envoyer. »

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